lundi 5 mai 2008

PENTAGRAM

PENTAGRAM « Pentagram » 1985

14 ans. Il aura fallu 14 ans pour que Pentagram enregistre son premier album. Formé en 1971 par le chanteur Bobby Liebling et le batteur Geoff O’Keef, ce modeste combo de heavy-rock est devenu un symbole du groupe archi-culte.
Maudit jusqu’à l’os, Pentagram se dissoudra et se reformera à de multiples reprises, avec une seule constante : le chanteur Bobby Liebling. C’est lui qui va imprimer la personnalité de cette formation hors-normes.
D’abord inspiré du heavy-rock underground du début des années 70, les Sir Lord Baltimore, Bang, Blue Cheer, Groundhogs, Dust, Pentagram, délivre un heavy-metal sombre et extrêmement abouti. Loupant plusieurs occasions de percer entre 1972 et 1976, notamment à cause de la galopante consommation de drogues de Liebling, la première formation composer de O’Keef, Liebling, Vincent MacAllister à la guitare, et Greg Mayne à la basse se dissout en 1976. Les enregistrements mythiques des quatre mettront trente ans pour sortir.
Le propos va progressivement noircir avec l’esprit de son chanteur, devenu accro à l’héroïne. Liebling rencontre alors un nouveau compagnon de déglingue, Joe Hasselvander. jeune batteur de 18 ans. Avec lui, Pentagram durcit le ton, s’orientant vers un son massif très Black Sabbath.
Cette tendance ne va que se confirmer avec l’embauche du guitariste Victor Griffin, et du bassiste Martin Swaney. A l’aube des années 80, Pentagram s’appelle un temps Death Row. Le patronyme Pentagram revient rapidement, pour la légende, et surtout parce que le maître reste Liebling. Que ce groupe est sa chose, et qu’au fond de lui, il voulait arriver à une telle machine à tuer.
Ce premier album sera une auto-production publiée une première fois en 1984, avant la seconde, officielle, en 1985.
Pentagram, c’est un heavy-metal lourd, très proche de Black Sabbath, mais avec une plus grande dynamique sonore. C’est aussi cet infernal son d’égout, sinistre, et cette voix de mage fou.
Pentagram, c’est un torrent de goudron en fusion, une plongée dans les abysses. Mais c’est surtout un style finalement assez inimitable. C’est le mélange d’un heavy-rock typiquement 70’s sur base Black Sabbath, avec des soli entre Tony Iommi et un fond bluesy proche de Cactus. C’est surtout cette violence sonore incroyable, comme si chaque riff était un coup dans la poitrine.
Il y a aussi cette image précurseur du black-metal, avec vêtements gothiques en cuir, maquillage blafard noir et blanc.
Il y a enfin et surtout des chansons rôdées depuis 15 ans sur les toutes les scènes des clubs de l’état de Washington. Car malgré l’âge de certains titres, ceux-ci, traités par le furieux combo, deviennent de véritables obus. Ce sont bien sûr ceux de Bobby Liebling : « Sign Of The Wolf », « You’re Lost I’m Free », « 20 Buck Spin »… qui remontent aux débuts des années 70.
Mais le reste du groupe, avec les morceaux très Sabbathiens de Griffin et Hasselvander : « Relentless », « The Deist », ou l’ultra-plombé « All Your Sins ». Malgré la disparité des compositeurs, et des époques d’écriture, « Pentagram » est incroyablement solide, uni, comme un diamant noir, ou une boule de pétrole.
Par la suite, le groupe ne retrouvera pas ce son aussi brutale, aussi brut également. Empli de cette rage de vaincre, d’années de galères sans fin pour imposer une musique définitivement dépassée à l’aube des années 80, Pentagram imprime également un style unique, le Doom, dont il sera le précurseur.
Et de ce brûlot acide naîtront des centaines de groupes de hobbits, de Witchcraft à Electric Wizard, prêts à perpétuer la flamme.

Et puis, je ne saurais clore cette chornique sans vous également vous parler du live « A Keg Full Of Dynamite ». Paru il y a peu, il a été publié grâce à Joe Hasselvander. Comme je le disais plus haut, le premier Pentagram se dissout en 1976.
Après avoir rencontré Hasselvander, les deux compagnons remettent en route un Pentagram, d’abord sous le nom de High Voltage Band. Il recrute alors Martin Swaney à la basse, et deux pistoleros à la guitare : Paul Trowbridge et Richard Kueht.
C’est là que le combo bascule vers le heavy-metal lourd, sabbathien. Les deux guitares apportent un son massif renforcé par la batterie hautement plus metal que celle de O’Keef, plus proche de John Bonham et Ian Paice.
Le résultat, c’est ce live, enregistré au Keg, un club de Washington, en 1978. La plupart des titres sont bien évidemment le fruit de Liebling. Sauf que le traitement infligé par le groupe leur donne enfin cette saveur obscure, doom.
Alors que le premier Pentagram était plus hard-rock, il prend enfin sa tournure heavy définitive. Enfin, presque, car contrairement à Griffin, Trowbridge, qui assure la totalité des soli, est un virtuose. Il imprime dans ses chorus des larsens hululants, une wah-wah gouailleuse, et des bends sans fins, étirant les notes à l’infini, comme pour maintenir la tension dramatique de certains titres. C’est particulièrement vrai sur l’épique « When The Screams Come » ou sur l’intro de « Earthflight », angoissante.
Bien sûr, le son est plutôt garage, mais la musique est tellement fabuleuse qu’elle captive toute l’attention. Ajouté à ce live, deux titres studio publié en simple sous le nom de High Voltage Band : « Living In The Ram’s Head » et « When The Screams Come ». Et lo’ nse rend compte de l’efficacité du quintet. Qui sera d’ailleurs embauché pour assuré la première partie de Judas Priest sur sa tournée US en 1979. Et qui se fera débarqué pour quelques dates après avoir explosé la vedette musicalement …. et aussi à cause du caractère empoisonné d’héroïne de Liebling.


Et parce que ce blog est décidément formidable et érudit (oh ! oui !), voici Pentagram live au Silver Fox, dans la ville de Woodbridge en Virginie, le 24 février 1983. le groupe s'appelait encore Death Row. L'extrait est un medley (je hais ce mot) de "Death Row" et "All Your Sins". Le son est très... coment dire... très cru :


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3 commentaires:

Anonyme a dit…

encore un groupe que je ne connaissait pas !!! il va falloir que je me mette a jour.

Anonyme a dit…

Sympa le nom du groupe!

Cosmochronos a dit…

Bravo ! Je découvre ce blog avec cet article sur l'un de mes groupes favoris. Superbe review chronologique.