mardi 30 octobre 2018

THE STOOGES 1970


"Mais la réalité est bien différente..."


THE STOOGES : Fun House 1970

La richesse industrielle n'apporte pas forcément la joie et le bonheur. Elle est aussi vectrice d'aliénation. La thématique de l'ouvrier prisonnier de sa chaîne de montage est une source d'inspiration tant pour les mouvements politiques de gauche, à commencer par le Parti Communiste, que pour de nombreux artistes. Charlie Chaplin en sera l'un des premiers à en caricaturer toute la démence avec son personnage Charlot dans Les Temps Modernes. Pour le capitalisme, comme pour le soviétisme russe, le travail de l'ouvrier est la source de son émancipation. En travaillant dur pour son pays, il contribue à être quelqu'un dans la société.

A la fin des années 60, et alors que la jeunesse américaine conteste l'implication des Etats-Unis au Vietnam, deux mondes se côtoient sans se comprendre. Sur la côte californienne, les étudiants génèrent un mouvement inspiré du courant beatnik cher à Jack Kerouac et à Bob Dylan : les hippies. La vie se doit d'être vécue dans la paix et l'amour, pas la guerre. Les cheveux poussent, les groupes se forment et développent de longues improvisations à base de blues, de bluegrass et de soul qui sont la bande-son des rassemblements psychédéliques. On plane, on fait l'amour, on consomme du LSD et de l'herbe sous le chaud soleil de la baie de San Francisco. Ce beau mouvement de jeunesse inspire la Grande-Bretagne puis le reste de l'Europe. A deux mille kilomètres de là, on est persuadé que toute l'Amérique vit au son des festivals hippies et du Flower Power.

Mais la réalité est bien différente. Les Etats-Unis sont un pays contrasté, entre violence et révolte. New York va révéler une identité sonore bien plus sombre avec le Velvet Underground. Le Middle West agricole est totalement en marge du courant hippie, et les gamins y vivent au son des groupes qui daignent bien les voir, à commencer par les formations anglaises : Rolling Stones, Kinks, Yardbirds, Jeff Beck Group…. Quant au poumon de l'industrie automobile américaine, c'est encore une toute autre affaire.

Detroit est la capitale de la bagnole américaine, symbole de liberté et de puissance. C'est la Motor City. Il y a du travail sur les chaînes de montage des groupes Ford ou General Motors, les pavillons poussent dans les banlieues comme Ann Harbor, mais l'horizon est bien triste. Il ne se profile pour les gamins qu'un travail dans ces usines immenses où s'emboutissent dans un fracas indescriptible la tôle des pièces automobiles, exactement comme leurs propres parents. Ce futur bien trop réglé commence à taper sur le système d'une partie de la jeunesse qui n'a comme autre perspective qu'un départ pour le Vietnam.

Contrairement à une idée reçue, la scène rock de Detroit ne fit pas un rejet des hippies. Elle ne s'y reconnut tout simplement pas, malgré toute la bonne volonté, et l'acier en fusion fut le plus fort. James Osterberg est un gamin du Michigan. Ses parents déménagent à Ann Harbor, et vivent dans un bungalow sur un camping. Un peu originaux, cultivés, ils encouragent leur fils dans ses démarches artistiques, qui se révèlent vite. Toutefois, le jeune James est aussi conscient que ses parents se saignent pour lui offrir des études. Intelligent, vif, le jeune homme est désormais au lycée avec le fils du patron des usines Ford. Il comprend rapidement que des mondes complètement différents se côtoient sans se comprendre.

Osterberg intègre un premier groupe au lycée : les Iguanas. Il en est le batteur. Jouer du rock dans un garage ou à une fête est la libération de la semaine, la respiration hebdomadaire tant attendue : merci Seigneur, c'est vendredi. On boit des bières, on joue des reprises de blues et de rock anglais, et les filles accourent pour participer à la fête. C'est l'ère du garage-rock. On joue les thèmes des Kinks, de Bo Diddley, des Kingsmen, des Sonics jusqu'à plus soif, créant la transe et l'excitation.

Le petit groupe du vendredi soir devient une affaire plus sérieuse lorsque James Osterberg rejoint les Prime Movers. Il en est d'abord le batteur, puis il en devient le chanteur lorsque celui en titre claque la porte. James y gagne le surnom d'Iggy, en référence à son ancien groupe : James des Iguanas. Le Pop apparaît dans la foulée par un ami d'un soir qui pense que James Osterberg se transforme en chanteur Pop. James Osterberg devient Iggy Pop.

Nous sommes en 1967, et Iggy a fait un trait sur ses études pour se consacrer à la musique. Ses parents l'encouragent, mais James se sent coupable de vivre aux dépens de ses parents. Il se trouve donc des petits boulots pour apporter un peu d'argent à la maison. Il devient vendeur de vêtements dans une boutique de jeans.

Le cerveau de James Osterberg est en permanence encombré de littérature, et de musique. Il aime le blues, la soul, mais aussi le jazz : celui de John Coltrane, de Pharaoh Sanders, et de Sun Ra. Le rock garage commence à lui paraître limiter, et il a d'ailleurs une idée assez précise de ce qu'il voudrait faire. Il a quelques chansons, mais elles ne le satisfont pas. James a les cheveux longs, de grands yeux bleus à la fois séduisants et menaçants. Il est musculeux, petit par la taille, et se déplace comme un reptile. James a un handicap : il a une jambe plus courte que l'autre de plusieurs centimètres. Refusant de porter une chaussure orthopédique, il s'est crée un déhanché animal pour pouvoir porter ses bottes en cuir. Son personnage se construit dans sa tête, et il désire trouver ceux qui seront à même de partager sa vision de la musique, et vont lui permettre d'aboutir. La scène de Detroit pullule de bons petits groupes garage, mais James Osterberg a déjà autre chose en tête.

Un jour, il voit deux jeunes hommes traîner devant la boutique où il travaille. Ils ont un regard perdu, sombre, méchant. Le premier a les yeux bleus, de grands cheveux bruns, et une moue jaggerienne. Le second a des lunettes fumées, et une Croix de Fer autour du coup. Les deux sont en jeans et blouson de cuir. Ils ont tout l'air de deux branleurs comme la boutique dans laquelle travaille James a l'habitude d'en voir traîner. Mais ces deux curieux personnages intriguent James. Ils ont un look, une attitude, une expression du visage qui lui parlent. Il finit par sortir de la boutique et les saluer. Les deux sont timides, un peu renfrognés. James les invitent à boire un verre après sa journée.

L'entrevue est décisive. Les deux zigotos sont frères : le lippu jaggerien s'appelle Scott Asheton et il est batteur. L'homme à la Croix de Fer s'appelle Ron Asheton, et il est guitariste. Les trois parlent musique, et malgré leurs looks de demeurés glandeurs, les frères Asheton sont des pointures niveau musique. Lorsque James discute jazz et blues, les deux frangins sont raccords.

Le premier concert des Stooges se tient à la soirée d'Halloween 1967. On est encore loin du mythe. Le nom est évidemment un accident lors d'une soirée. Les trois copains se font un trip d'acide, et Ron lâche, défoncé : « On est vraiment comme les Trois Stooges, sans le psychédélique. ». Les Trois Stooges étaient un trio comique américain aussi célèbre que les Marx Brothers, trois idiots faisant bêtise sur bêtise pour le plus grand public des téléspectateurs. James Osterberg réagit aussi vite : « On va s'appeler les Psychedelic Stooges !!! ». Croix de fer, beurre de cacahuète et gros son de guitare…. Rien ne fut au programme de ce premier concert.

James Osterberg était encore le guitariste, mais n'avait pas les moyens d'avoir une guitare. Il improvisa donc sur un ukulélé peint avec des fleurs multicolores pour faire psychédélique. Scott Asheton n'avait pas de batterie, et se débrouilla comme il pouvait pour taper une rythmique sur un vieux bidon d'huile. Seul Ron avait un peu de consistance avec sa basse Gibson Bass Firebird. Sauf que pour faire psychédélique, il se fit faire des frisettes à la Clapton/Cream/Hendrix et porta des fringues hippies. Le résultat fut navrant et totalement oubliable. A tel point que le concert suivant des Psychedelic Stooges n'eut lieu qu'en janvier 1968.

Les choses deviennent plus sérieuses avec l'arrivée de Dave Alexander à la basse. Ron Asheton devient guitariste. Le look est encore psychédélique : tout le monde a le poil crépu, la fringue psychée. James Osterberg joue désormais torse nu, pieds nus, et et le visage peint en blanc comme un monsieur loyal de cirque. Le son se durcit.


En 1968, la scène de Detroit est étroite. Deux groupes dominent la chose : Stooges et MC5. Derrière, il y a The Frost, Mitch Ryder, Amboy Dukes, et Bob Seger System. Danny Fields du label Elektra, celui des Doors, prend la peine de se déplacer à un set du MC5 pour les voir en concert. Il s'agit d'une prestation en hommage à John Coltrane, parti l'année précédente. Les Stooges sont en première partie. A la fin du spectacle, Fields est persuadé du potentiel des deux groupes. Ils signent le 8 octobre 1968 officiellement, sachant que Jac Holzman, patron de Elektra, est davantage convaincu du potentiel du MC5 que des Stooges. L'avance du MC5 est de 15000 dollars pace qu'ils ont accepté de sortir des simples. Iggy a refusé l'approche Pop, et il veut que les Stooges ne sortent que des albums : ce sera 5000 dollars d'avance.

Le premier album des Stooges est enregistré en 1969 par une référence de James Osterberg, alias Iggy Pop : John Cale. Les Stooges sont fans du Velvet Underground. Cale leur donne un côté arty sombre dont les Stooges n'avaient pas vraiment besoin, d'autant plus que le matériel a été composé au deux-tiers la veille de l'enregistrement. De ce premier disque se dégage deux grands immenses classiques du rock dur : « I Wanna Be Your Dog » et « No Fun ». Il faut ajouter « 1969 » et son bilan désabusé dévastateur sur une année de merde pour la jeunesse de la Motor City.

Iggy passe pas mal de temps avec la compagne de John Cale d'alors : Nico. La belle blonde germanique sera l'initiatrice des plaisirs féminins d'Iggy Pop. Le disque se fait étriller par la presse musicale. Il ne fait pas mieux que 106ème dans les classements américains. Pourtant les gueules de ces quatre branleurs américains marquent les esprits en Europe, et notamment ce Ron Asheton avec sa Croix de Fer, sujet délicat sur le continent. Mais Ron a perdu son père durant la Seconde Guerre Mondiale. Il estime donc qu'il a le droit, plus que d'autres, de porter cette décoration provocatrice.

Jac Holzman reste persuadé que MC5 a plus de potentiel que les Stooges. Il ne se fait guère d'illusion. Pourtant il confie la production du second album à Don Gallucci. L'homme fut le mythique organiste des Kingsmen, dont les Stooges sont fans. Gallucci sent un potentiel sur les Stooges alors que Holzman désespère déjà. Il veut capter les Stooges dans leur format le plus brut, celui de la scène.

Gallucci va imposer une rigueur ahurissante aux Stooges. Le studio Elektra Sounds de Los Angeles est réservé entre le 11 et le 25 mai 1970. Le groupe a huit morceaux. Gallucci veut que chaque jour, les Stooges jouent en direct une douzaine de versions de chaque morceau. La meilleure sera gardée. Les premiers jours sont occupés par la préparation sonore de l'enregistrement. Finalement, Scott Asheton campera avec son kit de batterie double grosse caisse dans le fond du studio. Basse et guitare se font faces. Et Iggy Pop peut donc se mouvoir, micro à la main, pour chanter sa colère et sa furie.

Fun House sort le 7 juillet 1970, et il ne provoquera pas plus d'enthousiasme que le disque précédent. Pire, il n'engendrera qu'une infime réaction en France, se classant à la lointaine 167ème place des meilleures ventes d'albums. Les USA n'aiment pas les Stooges, comme le démontre la réaction hostile de la presse musicale de l'époque. L'enregistrement a été une épreuve, mais Fun House est sans aucun doute l'un des disques les plus novateurs et les plus sauvages de l'histoire du rock.

La prise de son redoutable donne l'impression d'être dans la pièce avec le groupe. La chose semble mesquine, car l'idée est de mettre en valeur les artistes, et non de les cantonner dans leur panorama scénique. Seulement voilà, les Stooges sont absolument brillants sur scène, ils ne vivent que pour cela. Et un disque qui soit à la hauteur de leurs prestations seraient un miracle, ce que va accomplir Don Gallucci.

La première face de Fun House, intitulé ainsi en hommage à la maison dans laquelle le groupe s'est installé et vit ses agapes sauvages, est totalement furieuse. C'est une succession de brûlots sauvage : « Down On The Street », « Loose », « TV Eye », « Dirt ». Les intitulés sont courts, secs, sans concession. Pas question de parler d'anges et de jolis oiseaux. La vie à Detroit, c'est des claques dans la gueule et des morceaux en forme de slogans.
La seconde face se concentre sur des morceaux tout aussi sauvages mais où apparaît le saxophone de Steve MacKay. C'est du protopunk-free-jazz. C'est violent, fou, inconscient, fulgurant. « 1970 » est la succession de « 1969 » sur le disque précédent. Le morceau va devenir un hymne du punk grâce à sa reprise par les Damned en 1976 : « I Feel Alright » sur leur premier album Damned Damned Damned. C'est un nouveau bilan cafardeux d'une société qui se consume. « Fun House » est une transe sauvage, porté par la basse de Dave Alexander. « LA Blues » est une pièce de free totalement renversante pour une formation rock sans concession.

L'histoire des Stooges va plonger dans le néant lorsque ce disque sera un fiasco. Dave Alexander est viré au Goose Lake International Music Festival entre le 7 et le 9 août 1970 dans le Michigan. Alexander est ivre mort, incapable de jouer. Il est remplacé par James Recca. Afin d'étoffer le son, James Williamson vient assurer la guitare rythmique. Elektra les vire après l'échec du dernier album, et le 9 juillet 1971, les Stooges se séparent…. Jusqu'à la prochaine renaissance.

Tous droits réservés

mardi 9 octobre 2018

SOFT MACHINE LIVE 1970 PART 3


"La ville est toujours la même."


La violence déchire l'air. « Facelift » est une agression sonore qui provoque l'ouïe. Elle rebondit sur un thème obsédant qui dévoile ce besoin de rationalité dans nos vie. Torrent de rage corrosive, « Facelift » débute par un tangage obsédant. Souffle de saxophone, frémissements de petits mammifères dans la nuit mimés par l'orgue grondant et les cymbales de Wyatt, c'est une déambulation ivre dans la nuit, le long d'un chemin de campagne. L'obscurité oppressante, le frémissement des feuilles sous le vent, les départs affolés et surprenants des animaux nocturnes, et cette sensation d'être observé, comme une proie. Le thème éclate comme une obsession. Longue descente aux enfers sonore, il ne trouve qu'un peu de répit lorsque le saxophone d'Elton Dean décide de rompre les gammes free pour improviser soyeusement. Il est rejoint par le reste de la formation. « Facelift » passe de l'angoisse à la sérénité résolue. Jazz, délicat, il retrouve les climats de « Eamonn Andrews ».

« Moon In June » permet à Robert Wyatt de s'exprimer vocalement pour l'unique fois du concert. Celui qui fut chanteur avant d'être batteur ne chante quasiment plus. Cela n'était pas seulement dû à la volonté des autres d'approfondir le sillon Jazz. Wyatt n'était pas à l'aise dans sa position de chanteur-batteur. Il se sentait incapable de faire les deux. Cette nouvelle approche lui offrait donc plus de liberté en tant que batteur. Sur cette version à Soho, il ne chante quasiment pas, il vocalise au gré des accords de saxophone et d'orgue. Sa voix devient celle d'un fantôme perdu dans un couloir du temps.

« Esther's Nose Job » clôt le set avec une œuvre à plusieurs tiroirs tout à fait passionnante. « Pigling Band » ouvre de nouvelles voies poétiques. Quant à « Cymbalism », il offre une jolie démonstration tout à fait captivante des talents de batteur solo de Wyatt. Le thème de « Esther's Nose Job » vient clore le concert de près de deux heures de musique totalement magique et improvisée sur des thèmes initiaux ne dépassant parfois pas les quelques mesures.

L'homme quitte la salle apaisé. Ce fut une bien belle soirée, délicate et fraîche. Il a bien fait de sortir de son appartement, car la musique qu'il apprécie fut au rendez-vous. Il y retrouva la fascination des groupes de Jazz-Rock qu'il aime tant, cette ondulation sonore qui porte l'esprit et le fait doucement divaguer vers l'horizon. Il traverse le pont du Zouave. Une péniche de commerce avance doucement sur l'onde, transportant ses marchandises dans la nuit. La coque est cernée de petites lumières blanches, de la poupe à la proue, le long des ballasts et des marche-pieds. Son moteur dégage un doux ronronnement de vieille mécanique diesel lente, un pétaradant régulièrement, sur un tempo serein, aussi serein que l'avancée de la péniche qui fend la masse sombre de la Seine. Le bateau part les ports normands, vers les bocages doux et verdoyants, loin du tumulte citadin. L'homme regarde le navire s'éloigner dans un bruit de pout-pout aussi anachronique que réconfortant. Il semble que ce bateau ait traversé les décennies. Il fut là avant la guerre, il offrit ses services à la reconstruction, puis aux Trente Glorieuses. Et il continue ses navettes dans le tumulte digital, inlassablement, transportant ces marchandises immuables dont personne ne peut se passer depuis un siècle. Il regarde la péniche s'éloigner, tendant l'oreille pour écouter le claquement sourd de son moteur diesel dans la nuit, au loin, dans le bourdonnement urbain.

Un cri, une insulte, un moteur de scooter le sort de sa rêverie. La ville est toujours la même. Les moments de poésie sont rares, et se captent, fugaces. Il plonge ses mains dans les poches de sa veste usée, et retourne d'un pas pressé vers le quartier du Pont des Arts. Ce fut une bien belle soirée, une parenthèse où son esprit se libéra du carcan de ses souvenirs sentimentaux trop encombrants.


tous droits réservés

lundi 1 octobre 2018

LIVRE LES VARIATIONS


Je suis très fier de vous annoncer la sortie de mon nouveau livre chez Camion Blanc :
Moroccan Roll - La fascinante histoire des Variations

Il s'agit de la biographie officielle du groupe. L'histoire m'a été contée par son guitariste-fondateur, Marc Tobaly. L'ouvrage bénéficie de préfaces de Philippe Manoeuvre et de Patrick Eudeline. Norbert "Nono" Krief de Trust livre un émouvant témoignage en tant que fan absolu du groupe.

Le livre est disponible chez Camion Blanc à l'adresse suivante :

Il est aussi disponible sur tous les sites marchands et en commande dans toutes les bonnes librairies.