mardi 22 janvier 2008

SWEET

THE SWEET « Strung Up » 1975 et « Ballroom Blitz – Live 1973 »

Le Glam-Rock connut ses plus belles heures de gloire avec David Bowie et ses Spiders From Mars. Mais la mode glam fut aussi est surtout le symbole flamboyant du kitsch le plus absolu des années 70. De ABBA à Michel Fugain et son Big Bazar, tous s’accoutrèrent de fringues flashy ambigues et de plate-formes boots argentées d’un ridicule sans nom.
Outre Bowie, il y eut T-Rex, Mud, Slade, et les éternels oubliés, Sweet. Il faut dire que le quatuor composé de Brian Connolly au chant, Andy Scott à la guitare, Steve Priest à la basse et Mick Tucker à la batterie eut bien du mal à se faire une crédibilité rock.
En effet, le quatuor fit son succès en enregistrant les ritournelles sucrées de deux producteurs anglais, Chinn et Chapman, et obtint ainsi plusieurs numéro un en Grande-Bretagne : « Hellraiser », « Blockbuster », « Teenage Rampage » et autres « Wig Wam Bam ». Commencé en 1971, cette exploitation commerciale fut telle que les quatre musiciens de Sweet ne jouaient parfois pas sur leurs enregistrements studio ! Ils ne servaient que de visages pour les émissions télé en play-back.
Nous sommes en 1973, et donc Sweet n’a que des simples à son actif. Bon, le son est devenu un poil plus rock avec des chansons comme « Hellraiser » comparés au mielleux « Sweet Coco Can Be », et les musiciens jouent désormais en studio. Ils ont même réussi à imposer une composition de leur cru en face B, mais cela, le public de minettes en chaleur qui est le leur n’en a cure.
The Sweet a vraiment l’intention d’orienter sa musique vers un son plus hard, et de sortir enfin des vrais albums. Mais pour l’heure, le groupe honore des concerts toujours sous la coupe Chinn-Chapman.
« Strung Up » est une compilation de 1975, mi-studio, mi-live. Ici, c’est la partie live qui nous intéresse, car c’est comme cela que j’ai découvert cet enregistrement, incomplet ici, mais disponible sous plusieurs éditions, dont la meilleure est « Ballroom Blitz – Live 1973 » chez Dojo Limited.
Enregistré au Rainbow Theatre de Londres le 21 décembre 1973, ce live est de la dynamite. Pas moins. Gavé de rage, et de frustrations diverses issues de ces hits commerciaux et d’émissions de variété ridicules qui commencent sérieusement à les pomper, The Sweet met ici le paquet.
Car les musiciens de Sweet sont loin d’être des enfants de chœur. Tous issus des milieux prolos, ils sont plutôt du genre bagarreur, dragueur et alcoolo sur les bords. Alors si les paillettes sont toujours là, le son lui, est moins glam, mais largement plus hard.
D’abord, Sweet favorise ses titres à lui : « Need A Lot Of Loving », « Rock’N’Roll Disgrace”, “Someone Else Will”… Et là, le contenu est couillu. Car ses titres sont dans une veine hard-rock brutal, avec riffs de guitare serrés, basse grondante, et roulement de toms inspirés des Who, et chœurs qui inspireront pas moins que Queen.
Résultat, le public de midinettes en prend plein la figure. Et les musiciens en rajoute, à commencer par Connolly qui insulte carrément les minettes qui hurlent entre chaque chanson.
Et même les hits pop font le plein d’adrénaline : « Hellraiser » râcle le plancher, « Little Willy » est une véritable ritournelle vicieuse et métallique, et « Wig Wam Bam » se voit affublé d’une rythmique en béton armé.
Tout ici n’est que brutalité, sauvagerie et métal en fusion. Même les albums studio à venir n’ont pas cette hargne folle. Il faut entendre « Done Me Wrong Alright » et sa coda se carbonisant dans un océan d’écho et de larsen. Il faut entendre le tabassage en règle de « Need A Lot Of Loving ». Il faut enfin écouter le formidable medley rock’n’roll, essence même de la musique de Sweet, empli de cet envie de joie, et ce plaisir de jouer qu’ont les Sweet à ravager les « Peppermint Twist » et autre « Great Balls Of Fire ». Le tout avec un humour réel.
Ce disque est l’un de mes lives favoris de tous les temps, parce qu’il dégage cette fantastique énergie, cette électricité sauvage qui bouillonne dans les veines de ces musiciens qui n’ont plus rien à perdre, et tout à prouver.
Par la suite, Sweet enregistrera quelques très bons albums de hard-glam, et fera son succès aux USA et en Scandinavie. Hélas, aucun de ces albums n’aura ce brio, et notamment la classe de ces mythiques face B qui composaient le répertoire du Sweet live de 1973. tous droits réservés

5 commentaires:

Anonyme a dit…

OMG!!! Ballroom Blitz! C'était un single que j'avais adoré, lol!!! C'était donc eu? J'avais oublié, merci de ce rapelle de mon "enfance." C'était en même temps que Sheer Heart Attack de Queen, bien plus "Hard" que ce qu'ils ont fait par la suite et un album que j'ai adoré aussi.

Anonyme a dit…

Après un petit tour sur utube, j'ai trouvé Fox On the Run qui était LA chanson de ma meilleure amie au collège. Nous écoutions donc Sweet (mais je ne me rappeller pas de leur nom), The Beatles' Let It Be, The Troggs et leur Wild Thing... c'était avant la grande année '75 avec Aerosmith et leur toys in the attic, lol!

Anonyme a dit…

La 1ère commentaire est de moi aussi. Je ne savais pas trop comment poster, désolé.

Anonyme a dit…

Merci de tes visites ! Je te conseille vivement ce grand disque. Si tu cherches "Fox On The Run", c'est sur "Desolation Boulevard", leur album de 1975.

Anonyme a dit…

Merci à vous! J'aime beaucoup vous lire! Je suis maintenant obsedé par l'idée de trouver du Sweet, lol! Vous n'imaginez pas à quel point nous adorions leurs chansons!