vendredi 2 novembre 2007

Whitesnake

WHITESNAKE : « Live In The Heart Of The City » 1980

Je me suis trompé. J’ai toujours considéré David Coverdale comme un business-man, un requin prêt à tout pour cartonner dans les charts américains, quitte à se ridiculiser.
Il y a peu, j’ai lu une interview de l’homme à la suite de la sortie du live « Live in The Shadow Of The Blues », et je dois avouer m’être complètement planté.
Certes Coverdale a toujours cette dégaine de playboy de plage bodybuildé, et ses mèches blondes californiennes, et ce à 55 ans. Mais il se révèle d’une franchise désarmante, et de cet entretien transpire une intense passion de la musique, et de son passé. Coverdale ne renie rien, et explique avec beaucoup de lucidité et de sincérité les changements de line-up et ses choix musicaux, ainsi que sa vision du monde musical actuel.
Je me suis également trompé sur la musique de Whitesnake. Ce n’est pas que je n’aimais pas, mais je n’ai jamais trouvé cela génial. Et puis à la lumière du dernier live, de ces interviews, et de plusieurs vidéos disponibles sur le site du groupe, j’ai redécouvert Whitesnake.
Je reste néanmoins profondément attaché à la période « européenne » du Serpent Blanc, c’est-à-dire les années 1977-1984. A cette époque, le groupe trouve un line-up stable autour des guitaristes Micky Moody et Bernie Marsden, du bassiste Neil Murray, et des anciens Deep Purple Jon Lord aux claviers et Ian Paice à la batterie.
Whitesnake n’a alors pas la dégaine de playboys de la fin des années 80. Moody et sa dégaine de cow-boy moustachu, Marsden et sa touche de crapaud ventripotent, Lord et ses lunettes fumées… Bref, on est plutôt du côté du gang de losers. En plus, Coverdale est un ancien Purple, ce qui fait de lui un has-been d’à peine trente ans.
Mais entre 1978 et 1983, le combo va offrir un mixture formidable de hard-rock à l’ancienne et de blues totalement irrésistible.
Le meilleur exemple est ce « Live In The Heart Of The City », qui regroupe deux concerts : un de 1980 et un de 1978. Sorte de best-of des disques studios déjà publiés, il est irrésistible.
D’abord parce qu’il y a un groove et une puissance incroyable. Ensuite il apparaît un évident plaisir de jouer sans se préoccuper de la scène metal du moment (la fameuse NWOBHM).
Il y a surtout d’excellentes chansons : « Love Hunter », « Walking In The Shadow Of The Blues », “Come On”, “Ready’N’Willing”… bref que du bon.
Il y a enfin de superbes musiciens, à commencer par Coverdale, dont la voix puissante et chaude fait des merveilles. Il y a également la paire Moody-Marsden, redoutable de feeling, et bien évidemment Paice et Lord, dont la talent n’est plus à prouver.
Il y a surtout sur ce disque une authenticité rare, que j’ai souvent mise en doute étant donné la tournure du Snake avec l’album de 1987. Mais force est de constater que Cverdale imposa à l’époque un hard-blues classieux, pétri de ce feu sacré que je découvre aujourd’hui seulement.
Je découvre également à quel point Coverdale fut un grand compositeur, et que sous l’apparence de titres un peu bourrus et passe-partouts se cachent en fait d’excellentes mélodies. Peut-être est-ce le fait que Whitesnake n’était pas composé de débutants, mais de vieux briscards (comparé à Iron Maiden), et de ce fait, sa musique fut plus mature, donc moins accessible à mon oreille d’ado révolté.
Alors c’est aujourd’hui, à 27 ans, que je prends plaisir à écouter Whitesnake. Et c’est incroyablement réjouissant de se dire que je peux découvrir des groupes et m’émerveiller encore. Cela me fait en tout cas furieusement du bien.
tous droits réservés
Et pour la fine bouche, un petit extrait live à L'Hammersmith Odeon de Londres en 1979, c'est "Lovehunter" : http://www.youtube.com/watch?v=2wqWaLdjoqo

1 commentaire:

Dragor a dit…

Superbe live en effet ! La paire Moody/Marsden fait des merveilles de bout en bout. J'ai un faible pour cette époque également, qui va jusque début 1984 (avec notamment les excellents et regrettés Cozy Powell (batterie) et Mel Galley (guitare)) remplaçant respectivement Paice et Marsden)). Mais la suite est loin d'être dénuée d'intérêt, 1987 étant un disque remarquablement composé et sur le quel on retrouve le bretteur John Sykes, qui pour le coup - outre son passage chez Thin Lizzy - est issu de la NWOBHM (Tygers of Pan Tang !). Comme quoi, Coverdale n'y était peut-être pas aussi insensible. :P