"C'est du Heavy-Rock, mais avec un je ne sais quoi de plus intelligent et artistique que la moyenne."
DIRTY TRICKS « Night Man » 1976
Dans la province d’Albion tourne un des innombrables tribute-bands à Led Zeppelin. Sauf que celui-ci est le meilleur, le plus authentique, le plus charismatique. Son nom ? Stairway To Zeppelin. Les musiciens se sont cachés derrière des pseudonymes relatifs aux membres du Zep : Jimmy Beige, Monty Dick…. En fait ils s’appelle John Fraser-Binnie à la guitare, Kenny Stewart au chant, Terry Horbury à la basse, et John Lee à la batterie.
Et ils ne sont pas ensemble depuis peu. Bien au contraire, cela remonte à … 1974. Et ils s’appelaient les Dirty Tricks. Groupe devenu culte dans le cercle des amateurs de Hard-Rock 70’s, ces quatre-là ont produit trois albums impeccables sans réussir à percer dans le monde du rock.
« Night Man » est leur second album, paru en 1976. Le premier, éponyme, sortit en 1975 et est considéré comme leur classique. Il faut y voir là-dedans le fait que ce premier disque enregistré dans des conditions précaires possède un son lourd et brut qui renforce la violence du hard-rock des Dirty tricks. Ayant l’esprit de contradiction, je préfère celui-ci. « Night Man » est également le premier disque à sortir aux USA. Donc, en plus des huit chansons du disque furent ajoutées deux chansons réenregistrées du premier : « Too Much Wine » et « Wait Till Saturday ».
Or, il se trouve que le groupe vient d’être signé par Polydor, et bénéficie donc de moyens largement plus spacieux que pour le premier. Le son est donc bien meilleur, plus étoffé, et « Wait Till Saturday », classique absolu des Tricks, gagne en puissance. Il sera d’ailleurs en rotation active sur les radios de San Antonio qui apportèrent un soutien massif au combo anglais.
Mais surtout, la musique a évolué. Du heavy-rock lourd et sans concession, ils gardent les guitares heavy-blues, la rythmique en béton, et le chant. Et ils ajoutent quelques chœurs, une touche de cuivre, et produisent d’excellentes chansons qui ouvrent leur répertoire vers des horizons plus américains.
Dés « Night Man » et son riff rocailleux à la Rolling Stones, on est dans le bain : c’est du heavy-rock, mais avec un je ne sais quoi de plus intelligent et artistique que la moyenne. Influencés par Led Zeppelin et Bad Company, les Dirty Tricks le sont aussi du blues de Chicago. Et les « Weekend Raver », « Aramgeddon », « Fun Brigade » ou « Play Dirty » sont savoureux de ce mélange subtil, de cet équilibre entre heavy-metal et influences rythm’n’blues.
Et puis que dire d’un disque qui se clôt par le puissant et heavy « Wait Till Saturday », qui enfonce dans une dynamique de fer en fusion l’impact de cet album réellement bon et injustement sous-estimé.
Les Tricks produiront encore un disque, « Hit And Run » en 1977, tout aussi recommandable, mais malgré le buzz US, le groupe ne percera pas et jettera l’éponge en 1978. Déjà précurseur de la New Wave Of British Heavy-Metal, les musiciens en seron tdes acteurs actifs : Horbury rejoindra Vardis, John Lee passera derrière les fûts de Grand Prix, et Fraser-Binnie écumera ses riffs au sein de Rogue Male.
Puis tout ce petit monde se retrouvera, un soir, dans la banlieue londonienne pour former Stairway To Zeppelin, qui est à ce jour le tribute-band le plus populaire de Grande-Bretagne.
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2 commentaires:
Bravo pour ce post sur un groupe injustement méconnu ,quintessence d'un certain heavy-rock à l'anglaise comme on les aime (Free). Je préfère le premier mais Night Man est excellent également.
Alex6
Excellent commentaire,
Rendez vous sur mon blog hardmaisrock.com
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