mardi 2 décembre 2008

BLITZKRIEG

"Certes, le son est brut de décoffrage, mais c'est comme cela que la NWOBHM est la meilleure : avec cet esprit punk, sauvage, rebelle."
BLITZKRIEG « A TIME OF CHANGES – PHASE 1 »

Bien que ce soit la version la plus répandue, l’histoire du Rock dans les années 80 ne s’arrête pas à Michael Jackson, Duran Duran et les Pixies.
Les années 80 furent aussi celles d’une nouvelle génération de Heavy-Metal, d’abord anglaise puis américaine. C’est ainsi que vint de la Grande-Bretagne Iron Maiden et Def Leppard, puis des USA, Motley Crue, Metallica, Slayer et consorts.
Pour en revenir à la vague britannique, nommée New Wave Of British Heavy-Metal (NWOBHM), il n’y eut pas que Maiden et le Lep’.
C’est en fait des dizaines de groupes à travers l’île qui émergèrent entre 1978 et 1982. Il faut ainsi citer Diamond Head, Saxon, Legend, Raven, Savage, Tank, Vardis, Tygers Of Pan-Tang, Witchfynde et quelques autres dont les albums ont laissé des traces chez les amateurs de heavy-metal européens et américains, dont un certain Lars Ulrich. Car c’est l’ensemble de la scène métal qui va être marqué au fer rouge, et notamment la scène Trash de la Bay Area.
Si beaucoup n’ont guère vendu de disques, retombant dans l’anonymat dés le milieu des années 80, un nouveau buzz va avoir lieu avec la sortie de la compilation « NWOBHM ‘79 » réalisé par Lars Ulrich, ainsi que les multiples reprises de Metallica. Beaucoup de groupes vont alors se reformer, histoire de capitaliser sur ce coup de projecteur.
Mais quand je dis vague de reformation, c’est littéralement la moitié de la NWOBHM qui se reformera. Beaucoup de groupes n’ayant réalisé qu’un simple en 1980 reviennent, souvent avec un demi-membre fondateur. Le résultat est souvent pitoyable, y compris pour les acteurs secondaires. Seules quelques formations comme Tank ou Diamond Head arrivent à offrir une musique digne d’intérêt, les autres rabâchant à l’envie des plans métal depuis longtemps dépassés en violence musicale.
Mais il n’empêche que la NWOBHM fut capitale pour la musique britannique. Vous me direz, finalement, pour faire simple, les seuls groupes dignes d’intérêt sont ceux ayant sorti au moins un album. Presque vrai.
Car il y eut quelques injustices, dont celle nommée Blitzkrieg. Groupe fondé par le guitariste Jim Sirotto. Ce quintet voulu fusionner le Heavy de Deep Purple avec l’efficacité d’un UFO et la classe d’un Thin Lizzy. Le résultat est sidérant, d’autant plus que Blitzkrieg est également doté d’un excellent chanteur, Brian Ross, du niveau d’un Ian Gillan.
Leur parcours sera on ne peut plus classique, entre gigs dans les clubs, démos auto-produites vendues aux concerts, et premières parties prestigieuses sans suite.
Le groupe s’épuisera ainsi en moins de 3 ans, après plusieurs échecs successifs de contrats.
La seule et première trace officielle est l’album « Time Of Changes » en 1985, par un Blitzkrieg recomposé autour de Sirotto et Ross. Le résultat est mauvais, car massacré par la rythmique bourrine typique de ces années-là, genre Trash-Death.
Aussi, la compilation « A Time Of Changes – Phase 1 » rend enfin justice à ce groupe génial. Démos, live et simples sont réunis ici. On y découvre cinq garçons inspirés, marchant comme un seul homme, aux riffs subtils et racés, mais avec une section rythmique encore souple qui pouvait rocker.
On découvre ainsi les « Too Wild To Tame », « Inferno », « Hell To Pay », “Blitzkrieg”, “Saviour”, et autre merveilles électriques. Certes, le son est brut de décoffrage, mais c’est comme cela que la NWOBHM est la meilleure : avec cet esprit punk, sauvage, rebelle.
On découvre également tout le talent de chanteur de Ross, et le feeling de Sirotto. On comprend alors rapidement que ce groupe, qui impressionna fortement Ulrich, avait sûrement énormément de choses à dire, avant que l’ignorance et la bêtise humaine n’oublie définitivement ces cinq gars.
Aujourd’hui, une mouture de Blitzkrieg est encore en activité, mais elle n’a guère à voir avec le vrai groupe. Seul Ross est encore présent. Il chante toujours aussi bien, mais sur une musique beaucoup plus passe-partout. C’était aussi cela la NWOBHM, la fraîcheur, l’enthousiasme, une bonne dose de Rock’N’Roll, et un grand coup de pied au cul à Thatcher.

tous droits réservés

Aucun commentaire: