jeudi 20 décembre 2007

TED NUGENT

TED NUGENT : « Double Live Gonzo » 1978

Detroit, Michigan, restera dans l’Histoire comme un formidable vivier de groupes de Rock. Alliant le Blues électrique, la Soul de Tamla Motown, et le Rock’N’Roll blanc, le Rock de la Motor City est l’un des plus sauvages, l’un des plus revendicatifs, et surtout l’un des plus riches. Issus des usines General Motors, il est violent, et surtout métallique.
Des légendes, il y en eut : MC5, The Frost, The Stooges, Mitch Ryder, Bob Seger System ou encore les Amboy Dukes. Pourtant, à part Bob Seger, aucun n’eut de succès international conséquent. Il ne reste alors au milieu des années 70 que quelques coulées d’acier encore chaudes, et une légende intacte, qui fit rêver les premiers Punks et tout le gratin branché de la presse musicale.

Ted Nugent est le jeune guitariste prodige des Amboy Dukes, combo à l’origine plutôt psychédélique. Il a alors l’habitude de s’affronter avec les meilleurs guitaristes du pays, s’autoproclamant « meilleur guitariste du Monde » ; Ainsi Ted croise le fer avec Jimi Hendrix, Johnny Winter, Leslie West, ou encore Frank Marino. Et rapidement, le Nuge prend le commandement du groupe, et emmène sa musique vers des territoires plus Hard-Blues. Ainsi les deux derniers albums des Dukes, « Call Of The Wild » et « Tooth, Fang, And Claw » en 1973 et 1974, sont de véritables brûlots de guitare électrique.
Son ego lui dictant que les Amboy Dukes sont morts, il entame une carrière solo, mais avec les mêmes musiciens, à savoir Rob Grange à la basse, Cliff Davies à la batterie, et Derek St Holmes à la guitare. Rapidement signé, le premier album intitulé « Ted Nugent » reste un véritable classique. Néanmoins, le Nuge étant une bête de scène, le « Double Live Gonzo » enregistré en 1976 et 1977 dans plusieurs villes (Nashville, Seattle, San Antonio, Dallas, Springfield, et Abilene) vaut de l’or.

Equipé d’une énorme Gibson Birdland, Nugent fait trembler les planches de la scène à grands coups de larsen et de bends assassins. Les chansons sont une excellente mixture de Blues électrique et de Hard-Rock sauvage. Entre titres courts et concis (« Just What The Doctor Ordered », « Gonzo », « Great White Buffalo », « Cat Scratch Fever »), et longs titres permettant le développement d’improvisations de guitare rageuses (« Hibernation », « Stormtroopin’ », « Stranglehold », « Motor City Madhouse »), la musique ne fait pas de quartier.
Sauvage, hirsute, complètement fou, mégalo, Ted Nugent est un formidable musicien au feeling incontestable, et à la voix impeccable. Pour la première fois, la rage, la hargne, la folie de l’électricité de la Motor City explose au visage du grand public. A l’heure ou les grands du Hard-Rock ( Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath) croulent sous leurs propres poids, Nugent va insuffler une nouvelle énergie au Hard-Rock Américain. Ainsi, une deuxième vague va surgir à la fin des années 70 : Kiss, Aerosmith, Van Halen, Blue Oyster Cult…
Mais Nugent reste celui qui conservera cette âme profonde, celle des villes industrielles et du Blues, dans sa musique. Enfin, jusqu’à la fin des années 70, car la suite sera beaucoup moins passionnante, entre Hard-FM et soutien à Georges W. Bush. Son site est d’ailleurs un véritable condensé de ce que l’Amérique propose de plus nauséabond.

Pendant ce temps-là, l’Ame de Detroit disparut dans un ultime larsen, laissant des cendres électriques qui rougeoient encore lorsque l’on met ce disque. tous droits réservés

1 commentaire:

Anonyme a dit…

pour moi c'est le best du pere nugent un must. A+ REBELTRAIN