Cet album est considéré comme une parenthèse, et cela, je m’en fous. En fait, il s’agit d’un merveilleux disque. En fait, il suffit de l’écouter. Enregistré live pour la majeure partie durant la tournée britannique de 1972, il fait preuve d’un incroyable spontanéité, d’une brutalité de son incroyable.
Ce disque magique, possédé, révèle sa substance au bout de deux ou trois écoutes. Mais contrairement au jazz classique, il ne se révèle pas dans un canapé. Non, c’est plutôt au volant de votre voiture, enfilant les kilomètres, perdus sur des autoroutes grises, des zones industrielles déshumanisées, ou des barres d’immeubles glauques, sous un ciel gris et poisseux, que toute la matière émotionnelle se révèle.
Le saxophone, l’orgue, la basse ronde, la batterie cinglante racontent des histoires magiques, cherchant dans la triste réalité un petit espace de magie cachée. Soft Machine est toujours apparu comme un groupe austère. Certes, si l’on compare avec un Deep Purple pour prendre un alter-ego « Hammondé », on est face au jour et à la nuit. Sauf que voilà, Soft Machine est brillant dans toutes ses improvisations, et cela, c’est exceptionnel.
En effet, les grandes machines hard ou progressive ont rapidement sombré dans le délire mégalo, entretenu par une consommation de stupéfiants qui finit par détruire leurs qualités musicales. Cela donna des concerts en dents de scie, pas toujours passionnant d’un bout à l’autre. C’est le cas d’ELP à Led Zeppelin.
Soft Machine est resté un groupe concentré sur sa musique, en perpétuelle recherche, utilisant la scène comme un laboratoire. C’est ainsi que parmi les dizaines de la Machine, on ne trouve aucun mauvais concert, à part dans l’enregistrement.
Finalement, le groupe n’a fait qu’aller de l’avant, éliminant au passage les musiciens devenus des freins à l’exploration : Robert Wyatt d’abord, pas assez bon musicien pour poursuivre l’aventure avec les musiciens et jazzmen fins que sont Elton Dean, Hugh Hopper et Mike Ratledge. Tous finiront par s’en aller, remplacés par des pointures, de John Marshall à la batterie à Karl Jenkins aux claviers et aux cuivres. Finalement, un seul était le moteur de la bête : Mike Ratledge, qui par son départ en 1976 après l’enregistrement de « Softs », engendra la mort musical de Soft Machine, la suite étant bien pathétique.
Alors se pourrait être ce « Six », comme le « Seven », fantastique machine errant dans les territoires funky de Herbie Hancock. Mais « Six » est spontané, live, gardant une immense fraîcheur et une émotion incomparable. C’est une fantastique machine à rêves idoines comme le fut « Third » en son temps.
Il faut se laisser transporter par ces pièces enchaînées sans un mot. La musique parle d’elle-même, dépasse les mots. Coupé en deux disques vinyls, l’un live, urgent, brut, l’autre studio, introspectif, « Six » est une aventure. On peut se passionner pour le thème « All White », jazz doux et malsain, comme pour le thème obsédant à la Terry Riley de « Soft Weed Factor ». Il faut se sentir transpercer par ce…. Rock’n’roll ? Jazz ? Jazz-Rock ?
Finalement, où va-t-on en mettant des étiquettes ? Depuis l’écoute de ce disque, je me sens libre. J’avais fin par croire que l’expression de l’âme humaine ne pouvait passer que par la rue et la violence. Mais la sensibilité des prolos ne passe par forcément par un blouson de cuir et des guitares rugissantes. Soft Machine est une leçon de vie. J’ai compris que la violence n’était pas forcément dans l’attitude, mais aussi dans le propos.
Le propos de Soft Machine est d’une violence inouïe : il vous renvoie l’image de votre âme comme dans un miroir, sans fard. Et vous êtes seul, face à vous-même, enfin.
Ce disque magique, possédé, révèle sa substance au bout de deux ou trois écoutes. Mais contrairement au jazz classique, il ne se révèle pas dans un canapé. Non, c’est plutôt au volant de votre voiture, enfilant les kilomètres, perdus sur des autoroutes grises, des zones industrielles déshumanisées, ou des barres d’immeubles glauques, sous un ciel gris et poisseux, que toute la matière émotionnelle se révèle.
Le saxophone, l’orgue, la basse ronde, la batterie cinglante racontent des histoires magiques, cherchant dans la triste réalité un petit espace de magie cachée. Soft Machine est toujours apparu comme un groupe austère. Certes, si l’on compare avec un Deep Purple pour prendre un alter-ego « Hammondé », on est face au jour et à la nuit. Sauf que voilà, Soft Machine est brillant dans toutes ses improvisations, et cela, c’est exceptionnel.
En effet, les grandes machines hard ou progressive ont rapidement sombré dans le délire mégalo, entretenu par une consommation de stupéfiants qui finit par détruire leurs qualités musicales. Cela donna des concerts en dents de scie, pas toujours passionnant d’un bout à l’autre. C’est le cas d’ELP à Led Zeppelin.
Soft Machine est resté un groupe concentré sur sa musique, en perpétuelle recherche, utilisant la scène comme un laboratoire. C’est ainsi que parmi les dizaines de la Machine, on ne trouve aucun mauvais concert, à part dans l’enregistrement.
Finalement, le groupe n’a fait qu’aller de l’avant, éliminant au passage les musiciens devenus des freins à l’exploration : Robert Wyatt d’abord, pas assez bon musicien pour poursuivre l’aventure avec les musiciens et jazzmen fins que sont Elton Dean, Hugh Hopper et Mike Ratledge. Tous finiront par s’en aller, remplacés par des pointures, de John Marshall à la batterie à Karl Jenkins aux claviers et aux cuivres. Finalement, un seul était le moteur de la bête : Mike Ratledge, qui par son départ en 1976 après l’enregistrement de « Softs », engendra la mort musical de Soft Machine, la suite étant bien pathétique.
Alors se pourrait être ce « Six », comme le « Seven », fantastique machine errant dans les territoires funky de Herbie Hancock. Mais « Six » est spontané, live, gardant une immense fraîcheur et une émotion incomparable. C’est une fantastique machine à rêves idoines comme le fut « Third » en son temps.
Il faut se laisser transporter par ces pièces enchaînées sans un mot. La musique parle d’elle-même, dépasse les mots. Coupé en deux disques vinyls, l’un live, urgent, brut, l’autre studio, introspectif, « Six » est une aventure. On peut se passionner pour le thème « All White », jazz doux et malsain, comme pour le thème obsédant à la Terry Riley de « Soft Weed Factor ». Il faut se sentir transpercer par ce…. Rock’n’roll ? Jazz ? Jazz-Rock ?
Finalement, où va-t-on en mettant des étiquettes ? Depuis l’écoute de ce disque, je me sens libre. J’avais fin par croire que l’expression de l’âme humaine ne pouvait passer que par la rue et la violence. Mais la sensibilité des prolos ne passe par forcément par un blouson de cuir et des guitares rugissantes. Soft Machine est une leçon de vie. J’ai compris que la violence n’était pas forcément dans l’attitude, mais aussi dans le propos.
Le propos de Soft Machine est d’une violence inouïe : il vous renvoie l’image de votre âme comme dans un miroir, sans fard. Et vous êtes seul, face à vous-même, enfin.
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1 commentaire:
Pour moi l'album "SIX STUDIO" est intemporel, donc universel.
Ne pas oublier la fantastique suite "VIRTUALLY" dans l'album "FOURTH"...
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