CHICAGO « Chicago Transit Authority » 1969
Avant de devenir l’infâme machine à rock FM américain de la fin des années 70 et 80, Chicago fut l’un des meilleurs groupes de jazz-rock des années 60-70.
Quand on parle jazz-rock, on ne parle pas ici de rock expérimentale à la Mahavishnu Orchestra ou Tony Williams Lifetime. Non, ici, on est dans un mélange de rock, de blues, de soul blanche, et de cuivres jazz type big-band.
Le résultat, époustouflant, de ce premier disque, n’aura aucun équivalent par la suite. A peine le « II ». Car ici, il est question avant tout de guitare. Car lorsque Chicago brillait, c’était grâce à son guitariste Terry Kath. Véritable démon du solo magique, du riff blues et de la carbonisation de SG Gibson, Kath influença, entre autres, un certain Eddie Van Halen.
Kath composait peu, tâche dominée par Robert Lamm, l’excellent bassiste-chanteur, qui, à l’époque, savait rester à sa place. Mais il avait ce sens inné du soliste, sans jamais être encombrant. Il savait servir ses camarades, et s’appuyer sur eux pour développer des thèmes toujours empreints d’un lyrisme et d’un feeling typiquement jazz, lui.
Ce premier album est dominé par de longs morceaux qui laissent place à l’improvisation, et aux variations de thèmes. Ils sont également des tribunes ouvertes à l’activisme politique des membres du groupe, notamment avec le titre « Someday » qui rappelle les manifestations pour les droits des Noirs.
Mais surtout ce qui ressort, c’est l’unité incroyable et le plaisir de jouer. Les cuivres, la rythmique, la guitare et l’orgue se fondent en un son puissant, incroyablement rock, voir heavy par moments (cf Terry Kath).
Je me souviens d’ailleurs avoir découvert de disque avec la reprise de « I’m A Man » du Spencer Davis Group. A l’époque, Chicago s’était pour moi le slow dégoulinant « If You Leave Me Now », ou encore la bande son de …. « Karaté Kid 3 » en 1985 ! Bref, ils représentaient ce que la musique américaine pouvait proposer de pire. Et puis il y a donc « I’m A Man », avec sa grosse basse, les riffs lourds de Kath, la rythmique à l’orgue et les cuivres. Il y a aussi ce solo de batterie impeccable de Daniel Seraphine, fin et inventif. C’est là que j’ai plongé.
La suite, elle, m’a beaucoup moins passionné, car manquant cruellement de cette spontanéité magique, et de ce plaisir de jouer. On sent par la suite un groupe professionnel, trop peut-être.
Il faut quand même écouter les attaques de Kath sur « Introduction », « Beginnings » (avec ses chœurs magnifiques), ou encore « Poem 58 ». Il faut entendre ces roulements de toms, cette basse ronflante, ces cuivres précis. Tout s’enchaîne avec brio.
Sans doute est-ce le succès du disque (un double), qui tuera peu à peu cette énergie, cette classe naturelle pour un son plus travaillé. Où alors sont-ce les conditions d’enregistrement : tout en prise directe en moins de trois jours.
Il est évident qu’un groupe de six musiciens, ensemble pour produire sur scène une musique riche et complète au niveau des arrangements, risque de s’alourdir à coups d’overdubs, et de surcharge de prises en studio.
A moins que ce soit ces putains de violons qui commencèrent à gangréner le groupe et sa musique.
Chicago existe encore, mais pour qui ?
Avant de devenir l’infâme machine à rock FM américain de la fin des années 70 et 80, Chicago fut l’un des meilleurs groupes de jazz-rock des années 60-70.
Quand on parle jazz-rock, on ne parle pas ici de rock expérimentale à la Mahavishnu Orchestra ou Tony Williams Lifetime. Non, ici, on est dans un mélange de rock, de blues, de soul blanche, et de cuivres jazz type big-band.
Le résultat, époustouflant, de ce premier disque, n’aura aucun équivalent par la suite. A peine le « II ». Car ici, il est question avant tout de guitare. Car lorsque Chicago brillait, c’était grâce à son guitariste Terry Kath. Véritable démon du solo magique, du riff blues et de la carbonisation de SG Gibson, Kath influença, entre autres, un certain Eddie Van Halen.
Kath composait peu, tâche dominée par Robert Lamm, l’excellent bassiste-chanteur, qui, à l’époque, savait rester à sa place. Mais il avait ce sens inné du soliste, sans jamais être encombrant. Il savait servir ses camarades, et s’appuyer sur eux pour développer des thèmes toujours empreints d’un lyrisme et d’un feeling typiquement jazz, lui.
Ce premier album est dominé par de longs morceaux qui laissent place à l’improvisation, et aux variations de thèmes. Ils sont également des tribunes ouvertes à l’activisme politique des membres du groupe, notamment avec le titre « Someday » qui rappelle les manifestations pour les droits des Noirs.
Mais surtout ce qui ressort, c’est l’unité incroyable et le plaisir de jouer. Les cuivres, la rythmique, la guitare et l’orgue se fondent en un son puissant, incroyablement rock, voir heavy par moments (cf Terry Kath).
Je me souviens d’ailleurs avoir découvert de disque avec la reprise de « I’m A Man » du Spencer Davis Group. A l’époque, Chicago s’était pour moi le slow dégoulinant « If You Leave Me Now », ou encore la bande son de …. « Karaté Kid 3 » en 1985 ! Bref, ils représentaient ce que la musique américaine pouvait proposer de pire. Et puis il y a donc « I’m A Man », avec sa grosse basse, les riffs lourds de Kath, la rythmique à l’orgue et les cuivres. Il y a aussi ce solo de batterie impeccable de Daniel Seraphine, fin et inventif. C’est là que j’ai plongé.
La suite, elle, m’a beaucoup moins passionné, car manquant cruellement de cette spontanéité magique, et de ce plaisir de jouer. On sent par la suite un groupe professionnel, trop peut-être.
Il faut quand même écouter les attaques de Kath sur « Introduction », « Beginnings » (avec ses chœurs magnifiques), ou encore « Poem 58 ». Il faut entendre ces roulements de toms, cette basse ronflante, ces cuivres précis. Tout s’enchaîne avec brio.
Sans doute est-ce le succès du disque (un double), qui tuera peu à peu cette énergie, cette classe naturelle pour un son plus travaillé. Où alors sont-ce les conditions d’enregistrement : tout en prise directe en moins de trois jours.
Il est évident qu’un groupe de six musiciens, ensemble pour produire sur scène une musique riche et complète au niveau des arrangements, risque de s’alourdir à coups d’overdubs, et de surcharge de prises en studio.
A moins que ce soit ces putains de violons qui commencèrent à gangréner le groupe et sa musique.
Chicago existe encore, mais pour qui ?
tous droits réservés
2 commentaires:
Ahhaha! Mais j'aime bien If You Leave Me Now. Que de nostalgie (ma mêre posseder tous leurs discs ainsi que America, Eagles...). Dans les 70s il y avais beaucoup de Soft Rock. Les gens étais plus cool. Cat Stevens, 10.CC, Neil Young... bon, moi c'était plutôt Aerosmith et consorts, mais j'ai un peu de nostalgie de Soft-Rock/Folk. lol
Effectivement, tu as raison, il y a de bonnes choses dans le soft-rock, dans le sens où le son du rock us n'était pas encore formaté FM. Aux débuts des années 80, ça a fait très mal ....
Enregistrer un commentaire