BE-BOP DELUXE « Futurama » 1975
Le grand oiseau blanc se pose sur l’étang, et replie ses ailes. La rosée d’un lendemain de pluie nappe le paysage d’un halo blanc fantomatique. Derrière l’épaisse végétation, la lumière d’un soleil rougeoyant matinal réveille les nichées.
Au loin, le grondement dans la grande ville urbaine résonne, et laisse une amère pensée au promeneur, celle d’une fin de siècle partagée entre une nature qui résiste aux assauts urbains, et cet univers post-moderne qui offre au péquin de base mille solutions pour se perdre lui-même dans les méandres électroniques.
Be-Bop Deluxe, c’est un peu la bande-son de tout cela. Fondé en 1973 par le guitariste-chanteur Bill Nelson, ce d’abord quatuor sort un premier disque très glam-heavy du nom de « Axe Victim » en 1974. Le disque, très bon, ne se vend pas, et Nelson vire tout le monde.
Nelson a une vision réelle de sa musique. Aussi, il décide de revenir à une formule plus simple et libre, le power-trio. Il embauche Charles Tumahai à la basse, et Simon Fox à la batterie. Le groupe s’oriente alors vers un son plus progressif. Si Be-Bop Deluxe reste un peu glam dans le son et l’attitude, les morceaux sont désormais complexes, et s’oriente vers une architecture de riffs et de mélodies qui construisent les titres comme de mini-symphonies. Pourtant, on reste dans un rock plutôt costaud. Cela est en grande partie dû aux riffs serrés de Nelson, mais aussi à ces soli magnifiques.
Car le garçon est un virtuose, audacieux et lyrique, parfois jazzy, capable de remplacer le clavier, les cuivres, et le second guitariste d’un groupe de rock progressif à lui tout seul.
Mais il n’y a pas que cela. Be-Bop Deluxe, c’est avant tout la bande-son rêvée de cette fin des années 70, perdue entre mammouths du rock et pré-punk. Car le groupe arrive à capter la magie du rock progressif le plus fin et racé, pour l’emmener vers la new-wave de Joy Division, le tout avec un son qui frise le hard-rock.
Et il faut se laisser emporter par les « Stage Whispers » et ses cassures de rythme, le magique « Sound Track », l’immédiat et tubesque « Maid In Heaven », ou le somptueux et profond « Sister Seagull ». Ce second album est une véritable mine d’or de chansons à tiroirs, parfaitement produit par Roy Thomas Baker, le producteur de Queen.
Be-Bop reste incontestablement un groupe difficile à classer, c’est sans doute ce qui le gardera dans un certain anonymat dans les grands classements des meilleurs disques de tous les temps de la terre. C’est aussi parce que Be-Bop Deluxe reste un groupe de son temps à la base, pétri dans ce rock 70’s, mais incontestablement pont de deux époques, entre progressif et new wave.
Pourtant, les mélodies parlent encore aujourd’hui. Ce disque magnifique révèle sa saveur délicate au fur et à mesure des écoutes. Pas étonnant que Be-Bop Deluxe ait connu un certain succès en Grande-Bretagne et aux USA. Le groupe sortira d’excellents disques jusqu’à la fin de sa carrière fort courte, qui s’achèvera paradoxalement avec la fin des années 70, juste au moment de la naissance du post-punk, en 1979. Depuis, Bill Nelson a laissé tomber ses costards arty, et enregistre des disques très confidentiels, reclu en chercheur fou.
Et puis, à l’heure on parle de cases musicales, de mixages de genres, de crossover, d’audace là où il n’y en a plus, il est parfois bon de se rappeler ce qu’est un très bon disque, et ce qu’audace veut dire.
Et le grand oiseau blanc s’endort doucement, la tête sous son aile. Le soleil se lève, et le bruit de l’autoroute tout proche couvre peu à peu le chant des oiseaux.
Le grand oiseau blanc se pose sur l’étang, et replie ses ailes. La rosée d’un lendemain de pluie nappe le paysage d’un halo blanc fantomatique. Derrière l’épaisse végétation, la lumière d’un soleil rougeoyant matinal réveille les nichées.
Au loin, le grondement dans la grande ville urbaine résonne, et laisse une amère pensée au promeneur, celle d’une fin de siècle partagée entre une nature qui résiste aux assauts urbains, et cet univers post-moderne qui offre au péquin de base mille solutions pour se perdre lui-même dans les méandres électroniques.
Be-Bop Deluxe, c’est un peu la bande-son de tout cela. Fondé en 1973 par le guitariste-chanteur Bill Nelson, ce d’abord quatuor sort un premier disque très glam-heavy du nom de « Axe Victim » en 1974. Le disque, très bon, ne se vend pas, et Nelson vire tout le monde.
Nelson a une vision réelle de sa musique. Aussi, il décide de revenir à une formule plus simple et libre, le power-trio. Il embauche Charles Tumahai à la basse, et Simon Fox à la batterie. Le groupe s’oriente alors vers un son plus progressif. Si Be-Bop Deluxe reste un peu glam dans le son et l’attitude, les morceaux sont désormais complexes, et s’oriente vers une architecture de riffs et de mélodies qui construisent les titres comme de mini-symphonies. Pourtant, on reste dans un rock plutôt costaud. Cela est en grande partie dû aux riffs serrés de Nelson, mais aussi à ces soli magnifiques.
Car le garçon est un virtuose, audacieux et lyrique, parfois jazzy, capable de remplacer le clavier, les cuivres, et le second guitariste d’un groupe de rock progressif à lui tout seul.
Mais il n’y a pas que cela. Be-Bop Deluxe, c’est avant tout la bande-son rêvée de cette fin des années 70, perdue entre mammouths du rock et pré-punk. Car le groupe arrive à capter la magie du rock progressif le plus fin et racé, pour l’emmener vers la new-wave de Joy Division, le tout avec un son qui frise le hard-rock.
Et il faut se laisser emporter par les « Stage Whispers » et ses cassures de rythme, le magique « Sound Track », l’immédiat et tubesque « Maid In Heaven », ou le somptueux et profond « Sister Seagull ». Ce second album est une véritable mine d’or de chansons à tiroirs, parfaitement produit par Roy Thomas Baker, le producteur de Queen.
Be-Bop reste incontestablement un groupe difficile à classer, c’est sans doute ce qui le gardera dans un certain anonymat dans les grands classements des meilleurs disques de tous les temps de la terre. C’est aussi parce que Be-Bop Deluxe reste un groupe de son temps à la base, pétri dans ce rock 70’s, mais incontestablement pont de deux époques, entre progressif et new wave.
Pourtant, les mélodies parlent encore aujourd’hui. Ce disque magnifique révèle sa saveur délicate au fur et à mesure des écoutes. Pas étonnant que Be-Bop Deluxe ait connu un certain succès en Grande-Bretagne et aux USA. Le groupe sortira d’excellents disques jusqu’à la fin de sa carrière fort courte, qui s’achèvera paradoxalement avec la fin des années 70, juste au moment de la naissance du post-punk, en 1979. Depuis, Bill Nelson a laissé tomber ses costards arty, et enregistre des disques très confidentiels, reclu en chercheur fou.
Et puis, à l’heure on parle de cases musicales, de mixages de genres, de crossover, d’audace là où il n’y en a plus, il est parfois bon de se rappeler ce qu’est un très bon disque, et ce qu’audace veut dire.
Et le grand oiseau blanc s’endort doucement, la tête sous son aile. Le soleil se lève, et le bruit de l’autoroute tout proche couvre peu à peu le chant des oiseaux.
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1 commentaire:
coupe du net pendant mon demenagement je suis enfin de retour sur la toile, et quel plaisir de retrouver ton blog toujours aussi detaille et interessant.a+ rebeltrain.
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