AC/DC « Back In Black » 1980
De la colère émerge les plus belles fleurs. Celles du Mal. Tout a été dit sur ce disque, en particulier le contexte particulièrement douloureux de l’enregistrement. La perte d’un être cher est une déchirure difficile à cicatriser. Et que dire quand il s’agit d’un type comme Bon Scott. Il fut le chanteur des années de galère avant le succès enfin mérité de « Highway To Hell ». Il fut la voix de gargouille magnifique des frères Young, le parolier talentueux et sous-estimé des riffs blues d’AC/DC, mais aussi ce grand frère baroudeur qui à 33 ans a tout connu.
Décapité, AC/DC reste quelques mois dans le vague, entre séparation obligatoire, et furieuse envie d’en découdre avec ce foutu destin qui carbonisa leurs plus beaux espoirs. L’esprit de Bon Scott fut sans doute le plus fort. Angus et Malcolm Young décidèrent de continuer, et rapidement. Moult chanteurs furent pressentis pour remplacer l’irremplaçable : on parla de Rusty Day, le chanteur de Cactus assassiné fin 1980, ou encore Noddy Holder, le chanteur de Slade. Finalement, c’est Brian Johnson, le hurleur d’un obscur groupe écossais, Geordie, qui eut son heure de gloire en 1973. L’homme à la casquette de routier est humble, sympa, et a la voix de l’emploi.
Frénétiquement, les frères Young griffonnent quelques riffs bien gras, empreints de rage et hargne. Le son de « Back In Black », ce n’est d’ailleurs que cela. Pourtant, quelques choses a changé. Comme des gamins qui auraient grandi trop vite, le son AC/DC a muté. Les influences blues et rock’n’roll se sont effacées pour laisser place à un son plus métallique, hurlant, compact.
Et dés « Hell’s Bells », on sent grouiller les flammes noires de l’enfer. Ce qui ne tue pas rend plus fort. Et force est de constater qu’AC/DC est une vraie machine à tuer, sans faille. La voix de Brian Johnson rend encore criant cette sensation. Hurlante, rageuse, rugissante, elle est pourtant pleine de nuances subtiles. Elle perdra peu à peu de son côté heavy-metal furieux et son originalité avec le temps., pour opter pour des intonations plus blues sur « Stiff Uper Lip ».
Les moments les plus forts sont bien évidemment les morceaux dédiés à Bon Scott, le progressif blues « Hell’s Bells », et le claquant et fier « Back In Black ». mais il y a aussi ce furieux blues qu’est « Rock’N’Roll Ain’t Noise Pollution ». La voix de Johnson démarre un peu enfumé, comme ces lendemains de cuite, et puis la vouivre déclenche la foudre. Le reste du disque est bien évidemment très bon, mais plus classique, avec un petit flirt pour des choses plus commercial avec « You Shook Me All Night Long » qui fera la perte d’AC/DC au milieu des années 80. Bon, on est loin des ballades de Bon Jovi quand même, hein.
Tout cela reste fort viril, et on a avant tout à faire à du très bon hard-rock, dont l’approche du riff sera l’école des années 80, avec plus ou moins de bonheur. Car si AC/DC a métallisé son approche de la musique, les fondations restent le blues et le rock’n’roll, c’est ce qui donne cette saveur si particulière, et toute l’authenticité aussi. Car les frère Young ont une légitimité que n’auront jamais d’autres groupes. La suite, ce sera une tournée triomphale, et 8 millions d’albums vendus. La plus grosse vente, ce sera l’album suivant en 1981, « For Those About To Rock… ». Encore très bon, on dénote pourtant une petite baisse de régime qui ne fera que s’aggraver avec le temps. Perdu, à la dérive, AC/DC mettre quelques années avant de revenir à l’os, à l’essence de sa musique. Et comme des vieux frères qui se sont perdus de vue, mais jamais oubliés, ils se retrouveront en 1995. Notamment ce vieux Phil Rudd, le métronome du groupe, qui partira en 1983. et là, ce fut vraiment le début de la fin. Démonstration ? Ecoutez « Back In Black », et “Live At Donington” de 1991. Alors, pigé ?
De la colère émerge les plus belles fleurs. Celles du Mal. Tout a été dit sur ce disque, en particulier le contexte particulièrement douloureux de l’enregistrement. La perte d’un être cher est une déchirure difficile à cicatriser. Et que dire quand il s’agit d’un type comme Bon Scott. Il fut le chanteur des années de galère avant le succès enfin mérité de « Highway To Hell ». Il fut la voix de gargouille magnifique des frères Young, le parolier talentueux et sous-estimé des riffs blues d’AC/DC, mais aussi ce grand frère baroudeur qui à 33 ans a tout connu.
Décapité, AC/DC reste quelques mois dans le vague, entre séparation obligatoire, et furieuse envie d’en découdre avec ce foutu destin qui carbonisa leurs plus beaux espoirs. L’esprit de Bon Scott fut sans doute le plus fort. Angus et Malcolm Young décidèrent de continuer, et rapidement. Moult chanteurs furent pressentis pour remplacer l’irremplaçable : on parla de Rusty Day, le chanteur de Cactus assassiné fin 1980, ou encore Noddy Holder, le chanteur de Slade. Finalement, c’est Brian Johnson, le hurleur d’un obscur groupe écossais, Geordie, qui eut son heure de gloire en 1973. L’homme à la casquette de routier est humble, sympa, et a la voix de l’emploi.
Frénétiquement, les frères Young griffonnent quelques riffs bien gras, empreints de rage et hargne. Le son de « Back In Black », ce n’est d’ailleurs que cela. Pourtant, quelques choses a changé. Comme des gamins qui auraient grandi trop vite, le son AC/DC a muté. Les influences blues et rock’n’roll se sont effacées pour laisser place à un son plus métallique, hurlant, compact.
Et dés « Hell’s Bells », on sent grouiller les flammes noires de l’enfer. Ce qui ne tue pas rend plus fort. Et force est de constater qu’AC/DC est une vraie machine à tuer, sans faille. La voix de Brian Johnson rend encore criant cette sensation. Hurlante, rageuse, rugissante, elle est pourtant pleine de nuances subtiles. Elle perdra peu à peu de son côté heavy-metal furieux et son originalité avec le temps., pour opter pour des intonations plus blues sur « Stiff Uper Lip ».
Les moments les plus forts sont bien évidemment les morceaux dédiés à Bon Scott, le progressif blues « Hell’s Bells », et le claquant et fier « Back In Black ». mais il y a aussi ce furieux blues qu’est « Rock’N’Roll Ain’t Noise Pollution ». La voix de Johnson démarre un peu enfumé, comme ces lendemains de cuite, et puis la vouivre déclenche la foudre. Le reste du disque est bien évidemment très bon, mais plus classique, avec un petit flirt pour des choses plus commercial avec « You Shook Me All Night Long » qui fera la perte d’AC/DC au milieu des années 80. Bon, on est loin des ballades de Bon Jovi quand même, hein.
Tout cela reste fort viril, et on a avant tout à faire à du très bon hard-rock, dont l’approche du riff sera l’école des années 80, avec plus ou moins de bonheur. Car si AC/DC a métallisé son approche de la musique, les fondations restent le blues et le rock’n’roll, c’est ce qui donne cette saveur si particulière, et toute l’authenticité aussi. Car les frère Young ont une légitimité que n’auront jamais d’autres groupes. La suite, ce sera une tournée triomphale, et 8 millions d’albums vendus. La plus grosse vente, ce sera l’album suivant en 1981, « For Those About To Rock… ». Encore très bon, on dénote pourtant une petite baisse de régime qui ne fera que s’aggraver avec le temps. Perdu, à la dérive, AC/DC mettre quelques années avant de revenir à l’os, à l’essence de sa musique. Et comme des vieux frères qui se sont perdus de vue, mais jamais oubliés, ils se retrouveront en 1995. Notamment ce vieux Phil Rudd, le métronome du groupe, qui partira en 1983. et là, ce fut vraiment le début de la fin. Démonstration ? Ecoutez « Back In Black », et “Live At Donington” de 1991. Alors, pigé ?
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2 commentaires:
que dire sur ce groupe legendaire eh ben rien de plus qu'il n' a ete dit the legend of rock n roll.rebeltrain
Ah, Back In Black, puissant et authentique! Ca fait longtemps que je n'était pas venu faire un tour, vos chroniques sont toujours aussi interessant!
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