UFO « FORCE IT » 1975
“J’ai toujours considéré UFO comme un groupe moins bons que les autres, surtout à l’époque”. Pete Way, le bassiste de UFO, n’a pas tort. Mais il faut bien dire que quand la concurrence s’appelle Led Zeppelin, Deep Purple ou Black Sabbath, il faut bien avouer qu’il faut être sacrément bon.
UFO n’est pourtant pas un mauvais groupe, bien au contraire. Il fait parti de cette seconde garde magnifique du Hard-Rock de la seconde moitié des années 70 composée de Aerosmith, Thin Lizzy, Judas Priest, Ted Nugent, ou encore Blue Oyster Cult. Si ces groupes ont connu le succès, il n’est en rien comparable aux trois maîtres du genre cités plus haut.
Pour sa part, UFO se prendra souvent les pieds dans le tapis à cause de ses propres musiciens : fêtards, je-m’en-foutistes, inconscients et naïfs ; ils connaîtront les arnaques des maisons de disques et des producteurs, les changements de line-ups à répétition et les pétages de plombs divers.
En attendant tout cela, UFO est une formation britannique laborieuse. Fondé en 1969, le groupe composé alors de Phil Mogg au chant, Pete Way à la basse, Andy Parker à la batterie, et Mick Bolton à la guitare, joue un mélange de boogie-rock et de rock psychédélique basé sur des gimmicks de wah-wah et de rock plombé.
Deux albums et un live paraissent entre 1970 et 1972, permettant même à UFO de devenir des stars au Japon où leur reprise de « C’Mon Everybody » d’Eddie Cochran fait un carton. Ils ne verront bien évidemment jamais la couleur de leur succès, à part en concerts.
C’est alors que le groupe joue en Allemagne, où ils ont un certain succès, qu’ils rencontrent LEUR guitariste. Un soir, Mick Bolton plantent ses camarades, et UFO décide de débaucher le jeune soliste d’un groupe allemand qui fait leur première partie, les Scorpions. Le guitariste, du nom de Michael Schenker, n’a que quinze ans, mais joue superbement bien. Il est aussitôt débaucher de Scorpions, et part en Grande-Bretagne.
UFO prend alors un tournant intéressant en évoluant vers un hard-rock mélodique efficace mais aux mélodies travaillées. Le premier album de ce renouveau s’appelle « Phenomenon », et contient déjà quelques classiques de concert comme « Rock Bottom » ou « Oh My ». Ce qui frappe, c’est la science du chorus qui tue chez Schenker, ce petit truc qui rend chaque solo poignant. On ne distingue pas chez lui, et malgré son jeune âge, un besoin d’épater la galerie par des effets de manche. Son feeling permet au contraire de faire que chaque solo de guitare apporte un plus émotionnel à la chanson, ce qui rare.
Fort de ce nouveau disque, UFO tourne en Grande-Bretagne, puis rentre rapidement en studio pour enfoncer le clou du succès relatif de « Phenomenon ».
Enregistré avec Leo Lyons, le bassiste de Ten Years After, « Force It » est une magnifique synthèse de la musique de UFO. Brut, électrique, aux mélodies magnifiques, on y découvre la définition même de l’excellent groupe de hard-rock. C’est bien simple, vous avez rêvé de ces chansons, vous les connaissez déjà, mais vous ne les avez jamais entendu sur disque. UFO l’a fait. Riffs tendus, soli sauvages, voix chaude et rythmique carrée, tout est là.
Chaque chanson est compacte, sans temps mort, mais avec toujours ce son très live, sans fioriture. Même les ballades n’en sont pas. Il y a toujours ce côté diamant brut, et puis un peu d’électricité qui traîne pour secouer le morceau. Les quarante minutes du disque défileront dans vos oreilles à la vitesse de l’éclair, comme ces comètes électriques que sont « Let It Roll », « Shoot Shoot », « Mother Mary », ou « Dance Your Life Away ».
Par la suite, UFO intègrera un clavier pour étoffer le son et de meilleurs producteurs poliront un peu le son. Ce sera certes de très grande qualité, mais il n’y aura pas ce côté « enregistré en une prise avec le feeling du moment ».
Ici, le groupe joue serré, avec l’énergie des jeunes loups qui ont faim de succès, et dont les veines sont encore remplies de Rock’N’Roll, et pas encore de mauvais whiskey et de drogues. Et par contre, avec « Force It », Pete, vous étiez à égalité avec les plus grands. Car à l’époque du Glam, du Rock Progressif et des concept-albums symphoniques, un peu d’énergie brute faisait du bien.
“J’ai toujours considéré UFO comme un groupe moins bons que les autres, surtout à l’époque”. Pete Way, le bassiste de UFO, n’a pas tort. Mais il faut bien dire que quand la concurrence s’appelle Led Zeppelin, Deep Purple ou Black Sabbath, il faut bien avouer qu’il faut être sacrément bon.
UFO n’est pourtant pas un mauvais groupe, bien au contraire. Il fait parti de cette seconde garde magnifique du Hard-Rock de la seconde moitié des années 70 composée de Aerosmith, Thin Lizzy, Judas Priest, Ted Nugent, ou encore Blue Oyster Cult. Si ces groupes ont connu le succès, il n’est en rien comparable aux trois maîtres du genre cités plus haut.
Pour sa part, UFO se prendra souvent les pieds dans le tapis à cause de ses propres musiciens : fêtards, je-m’en-foutistes, inconscients et naïfs ; ils connaîtront les arnaques des maisons de disques et des producteurs, les changements de line-ups à répétition et les pétages de plombs divers.
En attendant tout cela, UFO est une formation britannique laborieuse. Fondé en 1969, le groupe composé alors de Phil Mogg au chant, Pete Way à la basse, Andy Parker à la batterie, et Mick Bolton à la guitare, joue un mélange de boogie-rock et de rock psychédélique basé sur des gimmicks de wah-wah et de rock plombé.
Deux albums et un live paraissent entre 1970 et 1972, permettant même à UFO de devenir des stars au Japon où leur reprise de « C’Mon Everybody » d’Eddie Cochran fait un carton. Ils ne verront bien évidemment jamais la couleur de leur succès, à part en concerts.
C’est alors que le groupe joue en Allemagne, où ils ont un certain succès, qu’ils rencontrent LEUR guitariste. Un soir, Mick Bolton plantent ses camarades, et UFO décide de débaucher le jeune soliste d’un groupe allemand qui fait leur première partie, les Scorpions. Le guitariste, du nom de Michael Schenker, n’a que quinze ans, mais joue superbement bien. Il est aussitôt débaucher de Scorpions, et part en Grande-Bretagne.
UFO prend alors un tournant intéressant en évoluant vers un hard-rock mélodique efficace mais aux mélodies travaillées. Le premier album de ce renouveau s’appelle « Phenomenon », et contient déjà quelques classiques de concert comme « Rock Bottom » ou « Oh My ». Ce qui frappe, c’est la science du chorus qui tue chez Schenker, ce petit truc qui rend chaque solo poignant. On ne distingue pas chez lui, et malgré son jeune âge, un besoin d’épater la galerie par des effets de manche. Son feeling permet au contraire de faire que chaque solo de guitare apporte un plus émotionnel à la chanson, ce qui rare.
Fort de ce nouveau disque, UFO tourne en Grande-Bretagne, puis rentre rapidement en studio pour enfoncer le clou du succès relatif de « Phenomenon ».
Enregistré avec Leo Lyons, le bassiste de Ten Years After, « Force It » est une magnifique synthèse de la musique de UFO. Brut, électrique, aux mélodies magnifiques, on y découvre la définition même de l’excellent groupe de hard-rock. C’est bien simple, vous avez rêvé de ces chansons, vous les connaissez déjà, mais vous ne les avez jamais entendu sur disque. UFO l’a fait. Riffs tendus, soli sauvages, voix chaude et rythmique carrée, tout est là.
Chaque chanson est compacte, sans temps mort, mais avec toujours ce son très live, sans fioriture. Même les ballades n’en sont pas. Il y a toujours ce côté diamant brut, et puis un peu d’électricité qui traîne pour secouer le morceau. Les quarante minutes du disque défileront dans vos oreilles à la vitesse de l’éclair, comme ces comètes électriques que sont « Let It Roll », « Shoot Shoot », « Mother Mary », ou « Dance Your Life Away ».
Par la suite, UFO intègrera un clavier pour étoffer le son et de meilleurs producteurs poliront un peu le son. Ce sera certes de très grande qualité, mais il n’y aura pas ce côté « enregistré en une prise avec le feeling du moment ».
Ici, le groupe joue serré, avec l’énergie des jeunes loups qui ont faim de succès, et dont les veines sont encore remplies de Rock’N’Roll, et pas encore de mauvais whiskey et de drogues. Et par contre, avec « Force It », Pete, vous étiez à égalité avec les plus grands. Car à l’époque du Glam, du Rock Progressif et des concept-albums symphoniques, un peu d’énergie brute faisait du bien.
Et pour la bonne bouche un extrait live du quatuor en live en 1975. Ils interprètent un extrait de l'album d'avant, "Rock Bottom" de "Phenomenon" sorti 1974, mais c'est juste histoire de vous rendre compte de ce que ça donne en vrai : http://www.youtube.com/watch?v=E6H-uxXwdrg
tous droits réservés
7 commentaires:
super groupe trop meconnu a mon gout.La video nous montre bien tout le potentiel de ce groupe.A+rebeltrain.
Salut Rebel Train ! Content de te revoir sur mes pages !
A+
très bon album produit par léo lyons et avec sur deux morceaux le clavier de l'autre TYA Chick churchill!
pas de déchets, hard rock mélodieux et très efficace et surtout une très très bon guitariste qui maîtrise les bases du genre c'et ç dire le "blues"
Salut,
Super résumé ! Je n'écoute que les deux première période de UFO (donc avec Mick Bolton et Michael Schenker) et je ne connaissait l'histoire du groupe. Merci sa m'a permis d'apprendre un peu plus.
Sinon je viens de découvrir ton site (merci google) et je crois que c'est exactement ce que je cherchais, pour une fois que ce n'est pas en espagnol ou en anglais.
Tu parles aussi bien de Blues Rock que de NWOBHM, de Eric Clapton comme de Dio, le tout avec des photos et des videos géniale, et le tout depuis 2007...
Bref c'est super, c'est ce que je recherchais.
Bravo pour ton super boulot, et bonne continuation.
Hiii ! Pas du tout en accord. UFO écrase tout avec son live Strangers in the night, l'un des meilleurs du genre. Lorsqu'il sort, Led Zep n'est plus même l'ombre d'un dirigeable, Depp Purple n'existe plus et Ozzy se fait lourder... Ses concurrents de l'époque sont le Tokyo Tapes de Scorptions et le On Stage de Rainbow et, bien entendu AC/DC (le vrai, celui de Bon Scott bien sûr ;). Maiden (mis en avant pour une question de merchandising mais inférieur à Riot - album Fire Down Under - et Tyger of Pan Tang (premier album énorme) ne sont pas encore sortis de l'oeuf... Comparer UFO aux "trois gros" est donc anachronique mais parmi les albums concerts, le "Strangers" restitue une qualité qui met UFO au minimum en concurrence avec ces groupes-là...
... et j'oubliasi : c'est un résumé à la pioche. Vinnie Moore est un énorme mélodiste également.
Certes, "Strangers In The Night" est formidable, mais il est sorti en 1979. "Force It" est paru en 1975. Or, en quatre ans, l'univers musical a changé. En 1975, Led Zeppelin sort "Physical Graffiti", Deep Purple a sorti "Burn" en 1974 (8 millions d'exemplaires vendus aux USA) et Black Sabbath fait paraître "Sabotage", qui sera encore une énorme vente aux USA. AC/DC sort son premier album inquement disponible en Australie, Scorpions sort "In Trance" et tourne intésément pour se faire connaître hors d'Allemagne, Blackmore n'est pas encore parti de Deep Purple, et Steve Harris est toujours dans sa collection de timbres.
Quatre ans plus tard, les choses seront différentes.
Question de timing
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