"Miles
Davis en 1972 est un homme au bord de l’explosion."
MILES DAVIS : In Concert : Live At Philarmonic Hall 1973
Je
suis assis dans ma chambre d’hôtel devant mon lecteur de disque.
Nous sommes début mars, il y a douze ans. Le temps est gris et
frais. Les grands arbres tendent leurs branches de bois nu dans la
bise du Nord, s’agitant comme de grands bras décharnés vers le
ciel. Je viens de prendre mon poste en Bourgogne, et je loge dans
cette chambre aux teintes vieillottes. Je suis circonspect,
dubitatif. Je suis en train d’écouter ce double album en concert
de Miles Davis, et rien ne m’avait préparé à un tel choc
culturel. Les sonorités du Jazz ne m’étaient pas inconnues, mais
ce que j’écoute est d’un autre monde. Je ne suis pas sûr de
comprendre ce que je perçois, je suis déstabilisé. Je me lève de
ma chaise, puis je m’assieds sur mon lit. Je me lève à nouveau
pour aller à la fenêtre, et constater le climat triste par la
fenêtre. Le monde me paraît étrange, j’ai l’impression d’être
entre deux mondes : celui de la province française et de sa
campagne, et celui du monde musical noir américain dans toute sa
splendeur et son audace. Deux univers voués à ne jamais se
rencontrer, et qui, cette fin d’après-midi-là, s’entrechoquent
au cœur de cette dizaine de mètre-carrés.
Pour moi, la sensation
d’inconfort est stupéfiante. La musique de Miles Davis semble
avoir balayé beaucoup de mes à-prioris, et mis à la marge tout ce
que j’ai pu écouter jusque-là. Il est alors le symbole de ce
Jazz que je peine à comprendre, et sa musique de l’époque est ce
qui me paraît être le plus fou et le plus audacieux parmi tout ce
qui m’a été donné d’entendre. A la première écoute, des
choses m’interpellent d’entrée, bribes de mélodies aux
sonorités familières, et d’un autre côté, tout cela me semble
ardu à appréhender. Mais je ne peux me résigner à me dire que
tout cela n’est qu’un charabia superfétatoire. Cette musique
respire l’intelligence, la densité artistique, la réflexion
créatrice. Miles Davis n’est pas sur cette scène du Philharmonic
Hall de New York par hasard. Il me faudra pourtant près de quinze
années pour en apprécier toute la saveur. Car écouter Miles Davis
nécessite de la concentration, comme John Coltrane. La puissance est
telle, que se contenter d’une seule oreille tendue en faisant autre
chose ne permet pas de s’immerger totalement. Le vécu, ce que
l’âme a traversé est aussi une passerelle pour se connecter plus
facilement à la musique d’un homme aux milles vies, qui comme le
phénix, sut renaître de ses cendres à plusieurs reprises depuis
les années 50.
Miles Davis en 1972 est un homme
au bord de l’explosion. Au milieu des années 60, il fonde un
second quintet composé de jeunes musiciens prometteurs qui lui
permettent de dépasser les frontières du Jazz Post-Bop sent se
laisser happer par la tentation du Free-Jazz comme Ornette Coleman ou
John Coltrane. Davis éprouve un profond dégoût pour cette
émanation du Jazz qu’il considère comme l’instrument des blancs
pour reprendre le contrôle d’une musique exclusivement noire.
Davis s’ouvre à l’électricité en 1968, lorsque des artistes
comme Sly Stone, James Brown et Jimi Hendrix apportent leur
contribution à l’utilisation des instruments électriques.
Parallèlement, il rencontre plusieurs groupes Rock blancs comme
Grateful Dead qui lui déclare avec timidité qu’ils sont très
influencés par le travail de Miles dans leur approche de
l’improvisation. Lui qui fut un temps oublié après le succès
avec Kind Of Blue,
Porgy And Bess,
et Sketches Of Spain
entre 1958 et 1960, et qui sut se réinventer grâce notamment à
l’apport de jeunes musiciens, il sent que son travail a influencé,
et qu’il va être influencé par cette musique électrique dont la
version blanche lui paraît peu consistante. Il sait qu’il peut en
offrir une synthèse plus riche et intense, selon ses propres
critères artistiques, ses propres convictions. La première étape
sera In A Silent Way,
qui le voit explorer de nouveaux horizons en compagnie de musiciens
issus d’horizons Jazz, Rock, Funk et Blues. Il transgresse pour
cela toutes les frontières d’origine, qu’elles soient raciales
ou musicales : John MacLaughlin, un jeune guitariste anglais
prend la guitare, Billy Cobham, Tony Williams et Jack DeJohnette la
batterie, Chick Corea et Joe Zawinul aux claviers, et puis Wayne
Shorter, Keith Jarrett….
Depuis son second quintet des
années 1965-1968, Davis a arrêté d’être un soliste leader. Il
laisse la place à ses musiciens, tant dans la composition que dans
l’interprétation. Pour lui, être le leader d’un groupe ne
nécessite pas de l’être à tous les plans. Etre à l’origine de
la direction musicale et d’avoir une formation à son nom suffisent
amplement. De ce fait, sa musique est novatrice, en pointe, toujours
régénérée par de nouveaux musiciens talentueux. Tous connaîtront
une riche carrière par la suite, au sein de formations ou sous leur
propre nom. Par ce fait, Davis a profondément modifié l’approche
de son instrument. Poussé à sans cesse travailler sa technique par
les membres de son second quintet : Tony Williams à la
batterie, Herbie Hancock au piano, Ron Carter à la contrebasse et
Wayne Shorter au saxophone, il appréhende également ses solos de
manière radicalement différente. En 1968, il fait la connaissance
de Jimi Hendrix, qui l’émerveille littéralement par sa technique
à la guitare. Les deux hommes deviennent très amis, et manqueront
par deux fois de réaliser des sessions d’enregistrement ensemble,
faute de temps l’un comme l’autre. Mais le lyrisme et la liberté
artistique d’Hendrix convainc Davis de jouer de la trompette comme
de la guitare. Utilisant de plus en plus souvent des pédales d’effet
comme la wah-wah, il intervient par ligne de chorus, pesant chaque
note, jouant sur les dissonances et les couleurs musicales. Il
incorpore des influences indiennes et africaines à son Jazz teinté
de Funk et de Rock.
Ce bouillonnement créatif
aboutit à trois albums majeurs : Bitches
Brew en 1970, Tribute
To Jack Johnson en
1971, et On The Corner
en 1972. Les deux premiers comportent de longues improvisations
laissant toute la place à l’imagination des instrumentistes,
toujours sous la direction lumineuse du maître, qui sait strictement
ce qu’il veut. Si le premier fait la part belle au psychédélisme,
le second est empreint d’un Funk et d’une Soul dense, aux tempos
puissants. Davis expliquera que ces derniers provenaient du son des
pas du boxeur sur le ring, rapides, agiles et fermes, lui qui
pratiquait ce sport. Mais comme tous les grands musiciens de son
époque, l’inspiration et la concentration allaient souvent de pair
avec une consommation galopante d’alcool et de drogues. Miles Davis
trébucha à plusieurs reprises : d’abord dan la première
moitié des années 50 avec l’héroïne dont il se sevra seul sur
un lit dans la ferme de son père, au milieu des années 60, avant
que sa compagne le convainc un temps de se calmer, puis durant la
seconde moitié des années 70, pendant laquelle il disparut sans
jouer une note de musique pendant presque six années.
En 1972, Davis est ravagé par
ses démons. Bien que le trompettiste soit un bon vivant aimant les
femmes, le luxe et la fête, il est rongé par les difficultés qu’il
rencontre durant toute sa carrière en tant que noir américain, par
son vieillissement qu’il refuse (il a 46 ans en 1972), la mort de
Jimi Hendrix, l’état second de son fils revenu du Vietnam, et une
hanche retors qui le fait souffrir depuis presque dix ans, malgré
une opération. Sa santé chancelle d’ailleurs à plusieurs
reprises : ulcère, hépatite… tous sont les signes d’une
consommation d’euphorisants diverses qui portent sérieusement
préjudice à sa vie. Désorienté, Davis sait qu’il se détruit,
mais la musique est son seul moteur. Sa vie est depuis vingt ans
uniquement consacrée à cela, et il vit depuis la fin des années 60
une période de créativité totalement exaltante qui le consume
comme une chandelle. Parfaitement conscient de sa détérioration
physique, il ne peut se résoudre à s’arrêter. Il avouera dans
son autobiographie ne plus se souvenir précisément de toutes les
sessions d’enregistrement, des musiciens avec qui il travailla, et
de tous les concerts qu’il donna. Néanmoins, il fut suffisamment
concentré pour composer et capter ce qu’il percevait. Sa mémoire
sera cependant suffisamment précise pour expliquer avec minutie son
cheminement artistique quinze années plus tard.
Miles Davis envisage les
enregistrements en concert comme des sessions de studio à part
entière. Ses prestations lui permettent de développer ses thèmes,
et parfois de saisir mieux qu’ailleurs l’interprétation qu’il
recherche. Il a depuis la fin des années 60 cessé d’interpréter
ses morceaux les plus célèbres, ceux de la fin des années 50, pour
se consacrer à du nouveau matériel quasi-exclusivement. Cette
volonté réside dans son besoin de ne pas être enfermé dans le
rôle du jazzman du passé, le genre étant au début des années 70
totalement rendu obsolète par le Rock et le Funk. Columbia, sa
maison de disques depuis le milieu des années 50, ne le perçoit pas
comme un artiste d’avant-garde, et ne fait la promotion de sa
musique que pour un public Jazz vieillissant et forcément peu enclin
à la modernité. Le succès commercial de Bitches
Brew avait pourtant
contredit cette stratégie, le rapprochement artistique entre Miles
Davis et les musiciens Rock ayant fait du premier un artiste audible
pour un public plus large. Cela se concrétisa notamment par de
nombreuses prestations scéniques communes entre lui et des artistes
comme Grateful Dead, Jimi Hendrix, ou Crosby, Stills, Nash And Young.
Il participa également à de grands festivals Rock celui de l’Isle
de Wight en 1970. Pourtant, Tribute
To Jack Johnson ne
trouva pas son public, sans doute trop orienté musique noire et ne
bénéficiant de strictement aucune promotion suite à
l’incompréhension complète de Columbia vis-à-vis de ce disque.
Miles Davis conserva donc un vaste public à ses concerts, et des
ventes très honorables pour le genre Jazz, mais il cessa d’être
considéré comme un musicien grand public par la faute de sa maison
de disques. Lui qui s’était tant battu pour cette reconnaissance
poursuit pourtant sa quête artistique. Miles Davis avait déjà
réalisé un premier album en direct avec Live-Evil
en 1971. Capté au club Cellar Door à Washington DC dans lequel il
établit sa résidence plusieurs semaines durant fin 1970, et
assemblé comme un véritable album à part entière, il devait
saisir la puissance instantanée d’une formation en plein travail
créatif. Avec On The
Corner, Miles poursuit
son travail de la musique noire, qu’il fusionne avec la liberté de
composition de la musique contemporaine de Stockhausen. Les morceaux
sont plus courts, et font la part belle à des thèmes anguleux,
rudes. L’album est malheureusement un relatif échec commercial qui
blesse profondément le musicien. Il s’enfonce toujours plus dans
la dope, et les prestations scéniques sont d’une noirceur sans
aucun équivalent. Avec ses deux derniers disques, il voulait faire
danser le public noir sur autre chose que du Funk, mais il ne peut
que constater avoir failli.
Ce concert capté le 29 septembre
1972 au Philharmonic Hall de New York mêle les longs thèmes Funk de
Tribute
To Jack Johnson
et des improvisations sur ceux de On
The Corner, et
d’autres à venir sur Big
Fun en 1974. Mais à
sa sortie, impossible de le savoir. Comme pour plusieurs de ses
disques en concert, Miles Davis ne fait pas mention
des titres des morceaux.
Originellement, il est indiqué Part 1 jusqu’à Part 4, à raison
d’une par face de disque vinyle. Le but est de prendre le concert
comme un tout cohérent, représentatif de la musique de l’orchestre
au moment du concert. Tout est enchaîné sans temps mort, et sans un
mot. Ce qui fut considéré comme de la froideur voire de l’arrogance
n’était en fait que de la concentration dans
une démarche musicale.
Pour ce concert, Miles Davis est
entouré de Carlos Garnett au saxophone, de Al Foster à la batterie,
de Michael Henderson à la basse, de Cedric Lawson au piano
électrique, de Reggie Lucas à la guitare, de Mtume aux percussions,
de Badal Roy au tabla, et de Khalil Balakrishna au sitar électrique.
C’est une formation cosmopolite comme le trompettiste les aime, et
au sein de laquelle s’entrechoquent les cultures et les influences.
Le set débute par un Funk moite au rythme tribal et aux échos
africains puissants : « Rated X ». La wah-wah de la
guitare est obsédante, l’orgue dissonant et lugubre. Les
percussions martèlent le rythme, et Miles décolle en un solo
furieux. La musique est une masse compacte, noire, créant un
hypnotisme propre aux grands sorciers vaudous. Puis la basse et la
batterie déroule un redoutable tempo Funk, sur lequel Davis et
Garnett alternent les solos. On distingue dans les tonalités de ce
dernier le timbre du saxophone de Coltrane, vieux frère de Miles au
sein de son premier quintet à la fin des années 50, et pour lequel
il avait le plus profond respect. « Honky Tonk », après
un intermède free, se colle dans un tempo lourd, entre Blues et
Funk. Davis retrouve les couleurs de son Jazz à lui, ce fameux Cool
qui fut sa marque de fabrique. Mais ancré sur son squelette noir,
c’est une toute autre musique, moderne, innovante.
« Theme From Jack Johnson »
est un thème soutenu, rapide, Soul. La guitare y tient une place
majeure, Lucas déroulant un jeu électrique peu distordu, tout en
picking, dans la veine de Phelps « Catfish »
Collins, le guitariste de James Brown. Le tapis rythmique déroulé
par Henderson et Foster est stupéfiant de précision et de
puissance, couplé à la guitare de Lucas, donnant à la musique de
Miles Davis un groove redoutable. Il s’agit d’ailleurs du
maître-mot de cet enregistrement, dominé par le Funk et la Fusion.
Miles Davis rebondit sur les thèmes, enchaînant avec « Black
Satin », électrocutant totalement sa musique pour la pousser
dans ses derniers retranchements.
Le second disque va d’ailleurs
encore prouver cette démarche, avec un morceau qui n’apparaîtra
que plus tard dans
une version studio : « Ife ». En 1973, Miles Davis
ne va d’ailleurs publier que des albums en concert : ce In
Concert et Black
Beauty : Live At Fillmore West,
l’enregistrement de l’infamant concert où Miles Davis dut
s’abaisser à jouer en première partie du Grateful Dead. Le groupe
californien reconnut
d’ailleurs
que l’affiche aurait dû être le contraire. Ils
se firent en
tout cas copieusement
lessivé par un orchestre particulièrement en forme. La version de
« Ife » offerte ici est brillante, captivante de bout en
bout, suante,
possédée. La guitare se gorge de wah-wah, s’entrechoquant avec le
piano électrique, et poussée par une basse redoutable. La trompette
est un souffle de quelques notes, distordues par une wah-wah,
s’égrainant dans l’écho de la salle comme celles de la guitare
de Jimi Hendrix lorsque le Voodoo Child faisant résonner sa
six-cordes. Chacune est pesée, pensée, dans l’instant, en
symbiose avec les autres musiciens. On sent le maître prendre un
plaisir infini à jouer de la musique, relançant sans cesse la
machine, encourageant ses musiciens à se transcender. Et ils le
font, les bougres, toujours respectueux du leader, mais n’hésitant
pas à profiter de chaque espace pour s’exprimer. La cohérence
entre les neuf musiciens est impeccable. Le final est lent,
hanté, sombre, décharné, se mouvant lentement sous les notes
étouffées de Miles, comme un fantôme errant dans la nuit.
« Right Off » voit le
Funk se déchaîner à nouveau, sous un déluge initial de piano
électrique. Foster décoche un swing de charley souple et dynamique,
avant d’enfoncer le rythme, tapant dans le fond de ses caisses pour
en extraire la quintessence. Davis fait jaillir milles fleurs
multicolores de sa trompette, et Garrett réanime à nouveau l’esprit
de Coltrane. La musique tourbillonne dans l’air, magique, libre,
Jazz en fusion ayant depuis longtemps transgressé toutes les limites
du genre pour devenir la musique la plus incroyablement prolifique
des années 70. Coltrane sut apporter sa New Black Music, Free-Jazz
sous forme de transe possédé. Davis poursuivit cet art de
l’exploration totale et libre. Le premier en mourut, le second le
faillit.
Il fut un premier pas pour moi
vers une galaxie méconnue, comme le seront les très nombreux live
de cette époque, tous différents et imbibés d’une musique
majeure. Elle m’interroge, me bouscule, mais m’a ouvert l’esprit.
Elle a fait de moi un homme.
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2 commentaires:
De retour en blog, je viens d'achever un long billet sur Mc Laughlin et voilà que la liste m’emmène vers ton superbe article sur le Miles électrique qui comme toi, m'a aidé à devenir adulte, musicien et aussi m'aura formé au "sens artistique".
Cet album, comme tous ceux de la période dite électrique autour des années 70 en commençant par "in a Silent Way", je l'ai vinylement usé...
j'ai usé tout Miles d'ailleurs...
j'ai rencontré et bossé avec Laurent Cugny, quant il a crée le projet ONJ en Miles électrique, avec en toile de fond Gil Evans... j'y étais stagiaire en direction/arrangement Big band et Miles a été notre sujet quasi permanent... j'avais dévoré son bouquin sur le sujet (celui sur gil aussi).
Aujourd’hui, même encore, si j'ai le bonheur (le malheur...) d'insérer un cd de Miles, quelle que soit sa période, de poser un album seventies électrique sur la platine (comme ce live là...) ou encore de me replonger dans son autobio, je suis fichu, c'est reparti pour une boucle dont seules les obligations d'écoute du boulot arrivent à me tirer...
j'aime ton rapport entre l'écoute anecdotique en rase campagne et l'urbanité davisienne.
j'ai fait découvrir black beauty, ado et fasciné par la masse sonique qui en sortait chez un pote, ce devait être en 75/76...
lui, féru de classique et de contemporain avait prêté l'oreille très attentive au sujet (dans la même soirée on avait écouté l'apostrophe de zappa), mais sa compagne m'avait carrément insulté d'écouter ce bruit, cette musique ressemblant à des voitures coincées - selon elle - dans un embouteillage...
j'ai retenu cette idée d'embouteillage... la ville, NY, quand j'y suis allé... ça cadre.
Miles c'est sur, quant il a traversé ta vie, celle ci n'est plus pareille...
chez moi, tout s'y veut référer, c'est ainsi...
cela ne s'explique pas vraiment, juste le fait qu'au contact déstabilisant pour sûr de cet environnement hallucinant, tu (si ton esprit t'emmène à y adhérer) sais que plus rien ne sera plus jamais comme avant et si, en plus tu es musicien, tu sais qu'il te faut envisager le chemin autrement, différemment, en tout cas pas comme tu l'imaginais...
pour moi ça fait quasi 40 ans que c'est là, Miles, et pas près d'en sortir...
je peux te parler des pages et des heures de Miles...
j'arrêterais donc là, mais crois bien que ton article m'aura saisi l'esprit...
pas plus tard que la semaine dernière entre deux formalités musicales de boulot, j'ai remis le couvert d'agharta, puis de pangea... et c'est bien l'heure d'y aller qui m'a fait ne pas reprendre en boucle...
merci
Content de te revoir sur ces pages, Pascal. Je me suis replongé dans tout Miles, et tout Coltrane, qui m'émerveille totalement. Je vais faire un saut sur ta page, j'adore le Mahavishnu Orchestra.
A bientôt
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