"On ne dira jamais assez de bien de ce
gaillard, aussi modeste que doué."
FASTWAY : « All Fired Up »
1984
Lorsque Fast Eddie Clarke quitte
Motorhead au mois de mai 1982, on ne donne en réalité pas cher de
sa peau. De Motorhead non plus d'ailleurs, car le trio était
tellement charismatique grâce à ses trois musiciens, et Clarke
avait tellement contribué au son du trio grâce à sa guitare
coupante aux soli gavés de kérosène qu'il semblait bien difficile
de poursuivre sans lui. Mais Lemmy Kilminster était un sphinx qui
renaquit déjà après s'être fait saqué comme un malpropre
d'Hawkwind. Donc lui et son groupe allait rebondir, et c'est
d'ailleurs ce qu'il fit, non sans quelques difficultés quand même.
Mais Fast Eddie Clarke.... il avait
bien un projet avec Pete Way, qui s'appellerait Fastway, mais
franchement, on demandait à voir. Et ça ne serait sûrement pas
aussi furieux que Motorhead. Parce que Pete Way est un furieux, oui,
pour faire la bringue, mais niveau musique, on est plutôt dans le
hard-rock mélodique. Attention, le meilleur, celui de UFO, mais bon,
comparé au trio à Lemmy, ça risquait quand même d'être plus
classique.
Bon, il fallait bien se faire une
raison aussi : rien ne pouvait taper aussi fort que Motorhead.
Et Clarke était parti sur les rotules, à la fois exaspéré des
collaborations avec les petites copines de Lemmy, et épuisé par
cinq années non stop sur la route à produire autant d'excellents
albums studios et un live de légende. Donc l'homme allait sûrement
vouloir aspirer à autre chose qu'à jouer du heavy-metal de furieux.
Clarke était un immense fan de Clapton, et en particulier des
Bluesbreakers et Cream. Son envie était donc de former un groupe de
hard-rock bluesy tout simple.
Est-ce le terme bluesy qui fit fuir
Pete Way ? A moins que ce soit l'opportunité de gagner un
maximum de pognon en assurant la basse pour la tournée mondiale de
Ozzy Osbourne, tout en s'arsouillant la gueule gratos tous les soirs
en bonne compagnie. La rencontre entre Fast Eddie et Pete était
pourtant marqué du destin : les deux hommes venaient de se
faire virer du groupe de leur vie respectif dans l'animosité la plus
totale, et aussi parce que leur caractère commence à être
particulièrement difficile à cause de leur consommation d'alcool.
Complètement paumés, ils décident d'unir leurs forces.Donc, Fast Eddie Clarke poursuivit sous le patronyme Fastway. Il avait embauché Dave King au chant, un jeune chanteur prometteur au timbre à la fois râpeux à souhait, et montant facilement dans les aigus. Après, Clarke réunit de vieux briscards issus de la scène Hard-Blues du début des années 70, des copains croisés sur la route : Jerry Shirley fut le premier, ancien batteur du mythique Humble Pie. C'est un fan de UFO qui suggère à Way que Shirley est dans les parages en tant que... peintre-décorateur. La première rencontre se fera donc au pub (logique), avec l'ancienne légende des fûts d'Humble Pie la figure couverte d'éclaboussures de peinture. Le second fut Charlie MacCracken, ancien bassiste de Taste, le trio de Rory Gallagher, recruté après la première tournée anglaise. Doté de cet équipage, Fastway met en boîte un premier album éponyme en 1983 qui connaît son petit succès grâce à son premier simple : « Easy Livin » qui se classe 43ème dans les charts britanniques, et 31ème dans les charts américains. Fort de cet excellent démarrage commercial, Fastway s'engage dans une longue tournée américaine en première partie d'AC/DC, Saxon, Scorpions, ou Iron Maiden. Et alors qu'il n'arriva jamais à percer aux USA avec Motorhead, le voilà reconnu à l'aéroport parce que la face B de « Easy Livin », « Say What You Will » tourne en boucle sur MTV.
Les critiques du premier disque sont
excellentes, au point que l'on compare Fastway à un nouveau Led
Zeppelin, en particulier à cause du timbre de King, proche de celui
du Robert Plant de 1971. Et finalement, les comparaisons ne
s'arrêtent pas là. Comme Led Zeppelin, il s'agit d'un assemblage de
musiciens doués ayant déjà un passé musical significatif, ayant
fait parti d'un groupe connu, ou ayant participé à de multiples
sessions d'enregistrement avant d'aboutir à ce nouveau groupe. Seul
le chanteur était à chaque fois l'inconnu de la bande. Les deux
groupes pratiquait un Blues-Rock bruyant et hurleur. Seule vraie
différence, Fastway n'était pas pionnier comme le fut Led Zeppelin,
et ne bénéficiait donc pas de l'aspect nouveauté musicale. Mais
personnellement, il n'aurait pas été improbable qu'un nouvel album
du quatuor de Jimmy Page en 1981 s'attelant à revenir aux origines
Blues aurait donné une musique proche de Fastway. Et c'est sans
doute encore plus vrai avec ce second disque.
J'avais déjà dit dans ces pages tout
le bien que je pensais de ce premier opus, mais je dois avouer avoir
une préférence pour ce second essai. Plus abouti, bien écrit, il
est également plus blues.D'aucun pense que la production d'Eddie
Kramer, l'ancien ingénieur du son de Jimi Hendrix, qui officia déjà
sur le premier disque, n'était pas la hauteur. Personnellement je la
trouve brute, et va plutôt bien à ce disque simple et sans
fioriture. Curieusement, le disque est souvent rejeté par les
amateurs, car considéré comme bâclé. Il n'en est en fait rien.
Pas exempt de défauts pour autant, il fut aussi vite emballé que le
premier, et dans des conditions toutes aussi rapides. Ce qui peut
paraître un défaut permet à Fastway de garder sa spontanéité et
une rudesse sonore qui lui sied à merveille.
Car « All Fired Up » est
comme son prédécesseur, un disque de hard-blues tout simple, mais
avec un penchant blues plus affirmé. « Hurtin' Me » en
est un exemple évident. Mêlant le « I Wonder » d'Humble
Pie et « Since I've Been Loving You » de Led Zeppelin,
Fastway prouve sa capacité à revitaliser un genre oublié, et que
l'on pensait mort avec les grands groupes qui en furent les fabuleux
représentants. Et qui aurait oser se frotter à Led Zeppelin, Free,
ou Humble Pie ? Fastway se lance dans le défi, et s'en sort
merveilleusement. A commencer par Dave King, qui arrive à la
cheville de Robert Plant. Fast Eddie Clarke joue un superbe solo où
non seulement il montre sa capacité à ralentir le rythme, mais
aussi à jouer dans un style très proche de Jimmy Page, entre
accélérations sur le manche et notes tenues toutes en émotion. Il
y a aussi « Telephone », un morceau joué par les
Bluesbreakers de John Mayall, et que Clarke adorait. Il redynamise ce
bon vieux blues-rock avec une vitalité fantastique. Il lui donne
cette morgue de branleur angliche, presque Punk. Le désespoir du
bluesman n'est plus, face à la loose du white trash man. Il lui
donne une coloration hard tout en conservant la nature du morceau, à
la manière d'AC/DC. Les riffs ultra-électriques et hauts perchés
de Fast Eddie rendent parfois le morceau presque punk.
Pour ce qui est du hard-blues, le
disque s'ouvre sur un trio de brûlots ultra-efficaces : « All
Fired Up », « Misunderstood » et son tempo medium
et lourd, et « Steal The Show ». Ce dernier brille par
son riff tendu. C'est une démonstration de hard-rock à l'ancienne
dans une nouvelle décennie. La guitare de Fast Eddie est unique,
tranchante, et son solo aux teintes hendrixiennes rappellent certain
chorus passés de Motorhead.
On ne dira jamais assez de bien de ce
gaillard, aussi modeste que doué. Phil Campbell faisait part dans
une interview de sa lassitude vis-à-vis des fans, toujours nombreux,
incapables de se souvenir de son nom et lui parlant de Fast Eddie
Clarke, parti en... 1982. Une preuve que l'homme n'a jamais été ni
oublié ni vraiment remplacé. Le son de Motorhead avec Clarke était
unique, d'une puissance et d'une originalité sans égale.
D'ailleurs, lorsqu'en 2000, ce dernier rejoint Motorhead pour jouer
« The Chase Is Better Than The Catch » avec le trio
actuel sur la scène de l'Hammersmith à Londres, c'est bien sa
guitare que l'on distingue le mieux, sa sonorité intacte. Campbell
peut gratter des kilomètres de riffs, s'agiter dans tous les sens,
c'est bien la Stratocaster de Clarke qui l'on entendit résonner ce
soir-là.
C'est cette guitare que l'on retrouve
ici. Plus précisément sa Les Paul Gibson, que Clarke manie aussi
bien, et avec ce son toujours aussi personnel. Comme quand Hendrix
prenait une guitare, que ce soit sa Stratocaster ou sa Flying V, le
toucher unique était là, bien distinct. C'est bien le cas de Fast
Eddie Clarke. Moins virtuose, moins expansif, encore gêné d'être
un héros de la guitare à la hauteur des plus grands. Lorsqu'en
1983, Fastway devient une valeur montante du Hard-Rock aux USA, le
groupe n'est pas vraiment prêt à autant d'attention. Il saura
capitaliser ce tremplin en tournant intensément et enregistrant ce
second disque. Mais Clarke ne sera jamais un frimeur, et c'est sans
doute ce qu'il manqua à Fastway au milieu de Ratt, Motley Crue, WASP
et Quiet Riot.
Pourtant « All Fired Up »
a bien plus à proposer, à commencer par cette classe toute
britannique, ce hard-rock à la fois efficace et simple, finalement
bien plus tranchant et brutal que n'importe quel disque ultra-produit
en provenance des USA. Mais Fastway ne donnait ni dans la débauche
glauque, ni dans les déclarations fracassantes. Et en 1984, jouer de
la bonne musique ne suffisait plus. Cela n'était parfois plus
l'essentiel. Fastway jouait du Rock dans son expression la plus pure,
sans effet inutile. Clarke se lancera ensuite dans le Hard mélodique
à tendance FM dans la seconde moitié des années 80, mais l'homme
n'était plus vraiment à sa place. Il ne maîtrisait plus totalement
sa musique. Ici, aux côtés de ses vieux compagnons de Heavy-Blues
Shirley et McCracken, et de son chanteur irlandais survolté, il
donna à nouveau le meilleur de lui-même. Bien qu'il fut totalement
impliqué dans la composition et le son de Motorhead, Clarke s'adapta
à ce qui était le projet initial de Lemmy Kilminster. Il alla même
jusqu'à choisir la Stratocaster plutôt que la Gibson Les Paul afin
d'obtenir un son plus précis capable de rivaliser avec la
Rickenbacker en accords rythmiques de Lemmy.
Bien que carbonisé par sept années
sans dormir à carburer à grandes rasades de vodka et de pleines
poignées d'acides, Clarke sut trouver l'énergie de rebondir après
son départ aussi spontané que désespéré. L'homme ne voulait pas
s'en aller de Motorhead, qu'il considérait comme le groupe de sa
vie, mais voulut faire réagir Kilminster et Taylor face à la
médiocrité du duo avec la blonde Wendy O Williams, aux seins aussi
gros que son incapacité à chanter correctement. Finalement, les
deux ne le retinrent pas, tout aussi cramés et inconscients du drame
qui se jouait. Motorhead ne se releva jamais vraiment musicalement de
ce départ. Ils se contentèrent d'évoluer et de passer à autre
chose, musicalement plus linéaire et moins charismatique que ne le
fut le trio avec Clarke. Et c'est pour cela que Campbell, malgré
trente années dans Motorhead, ne put jamais vraiment remplacer son
prédécesseur.
Fast Eddie s'en alla avec son secret
et créa son groupe et composa une musique simple et fière. Il se
débarrassa de ses oripeaux métalliques, et revint sans artifice
avec sa guitare. Je ne l'ai compris que bien plus tard. Encore
traumatisé par la puissance et le brio de Motorhead, je ne pouvais
comprendre que Clarke puisse se lancer dans un projet qui n'égale
voire ne surpasse en violence sonore le trio de Lemmy. Ce que je
n'avais pas compris, c'est que le guitariste avait mis tout son
talent au service d'un hard-blues à l'identité forte, véritable et
unique héritier de John Mayall And The Bluesbreakers, Jimi Hendrix
Experience, Cream et Jeff Beck Group. Et en 1984, soit l'on décide
de rentrer dans la course à la violence sonore avec le Thrash, soit
l'on se lance dans le hard ultra mélodique à la Journey, soit l'on
fait du Glam Metal à la Motley Crue, WASP ou Poison. Et se
positionner en héritier du heavy-blues anglais n'était pas la
meilleur option.
Pourtant, Fastway n'est pas passéiste
pour autant. Un morceau comme « Hung Up On Love » est un
riff hard-rock mélodique et accrocheur prouvant combien il n'était
pas un succédané de Status Quo par exemple, mais bien un vrai bon
groupe. Et que le succès de son premier album n'était pas non plus
le fruit du hasard. « All Fired Up » fut mon premier
contact avec Fastway, et garde donc une saveur particulière pour
moi. Plutôt mitigé en fait, car comme expliqué plus haut, il me
semblait bien fade au premier abord après la tempête Motorhead.
Mais un groupe regroupant Clarke, le batteur d'Humble Pie et le
bassiste de Taste ne pouvait pas être un mauvais groupe. Et même si
il est en droite lignée du premier disque éponyme, il semble qu'il
soit résolument axé sur le blues-rock, et que les quelques scories
de (l'excellent) hard-rock mélodique issu de l'influence initial de
Pete Way que l'on sent en filigrane de « Fastway » ait
laissé la place aux répertoires respectifs de chaque musicien. On
sent combien ce bel album respire à pleins poumons le Blues-Rock des
années 1969-1972 furieux, injecté de l'octane de la guitare de
Clarke.
Et cette âme, aucun groupe, ancien
comme nouveau n'en disposait. Pas plus Deep Purple reformé, ancien
titan des années 70 de nouveau en vie, que la nouvelle génération,
trop occupée à vouloir faire les preuves de sa folie juvénile et
de son talent instrumental. Iron Maiden était brillant, mais Steve
Harris était avide d'explorer avec son Heavy-Metal redoutable les
territoires progressifs de Nektar, Golden Earring et Rush. Quant à
Saxon, ils avaient bien du talent à revendre, et cette énergie
furieuse, mais pas le Blues qui transpire par les pores de la peau.
Aux USA, Aerosmith était mort depuis quelques temps, son esprit ne
survivant que par le Joe Perry Project, et Ted Nugent avait abandonné
son Hard-Rock sauvage pour des horizons plus policés.
Pour moi, seuls deux groupes étaient
en capacité de rivaliser sur ce terrain : Whitesnake, doté de
trois anciens Deep Purple et de deux fines lames issus de la scène
blues-rock progressive anglaise avec Bernie Marsden et Micky Moody.
Et puis AC/DC, mais le quintet australien commençait à se perdre
sur des territoires Metal avec refrains de chansons en forme de
choeurs de stade de foot, ce qui gâcha quelque peu l'incroyable
qualité de leur musique qui fut la leur de 1975 à 1981. En 1984,
ces deux grands groupes étaient déjà bien loin de leurs racines
hard-blues pour une musique plus passe-partout. Et personnellement,
rien ne pouvait égaler le potentiel en or de Clarke, Shirley et
McCracken. Trois musiciens issus de mes trois groupes préférés, et
au répertoire musical totalement intègre.
J'ai appris à aimer ce disque, à en
comprendre toute la subtilité et le feeling. Et il m'est aujourd'hui
indéniable qu'il s'agit du meilleur album de hard-rock blues des
années 80. J'aime ce mordant, la voix rageuse et haute perchée de
King, la batterie précise de Shirley couplée à la basse épaisse
de McCracken, et puis ces riffs furieux, gorgés d'électricité et
de feeling. Ce son, cette urgence, cette âme Rock.... Beaucoup
s'extasieront sur le « Appetite For Destruction » de
Guns'N'Roses en 1987, mais en fait, tout était déjà là, la hargne
anglo-irlandaise en plus. Les Guns étaient plus à chercher du côté
du Aerosmith des seventies, avec une pointe de Punk. Mais cette voix
haute perchée et ces riffs hargneux de Gibson... finalement....
Tout était là, sur cet excellent
disque. « All Fired Up » passa à travers tous les
radars, et Fastway, épuisé par des mois de tournées incessantes,
jeta l'éponge. Clarke reforma son groupe à plusieurs reprises.
Ayant perdu ses compagnons de fortune, il se confonda musicalement
dans le hard-FM AOR. Oubliant sa déroute dans une consommation
d'alcool galopante, il se perdit en route. Son parcours ne fut
pas dépourvu d'étincelles de génie. Mais elles n'égaleront pas cet
excellent disque. Fast Eddie Clarke aurait dû garder ce quatuor en
or, et continuer à sortir des albums de ce calibre pendant trente
années. Le Blues dans ses veines, il ne le réalisa que bien plus
tard, sa santé retrouvée, pour un nouvel album de Fastway plus à
la hauteur de son talent : « Eat Dog Eat », en 2011.
Fast Eddie Clarke était un être humain, avec ses faiblesses, mais
dont le talent était tel qu'il était impossible qu'il ne refasse
pas surface un jour, éclatant.
Avec « All Fired Up »,
Fast Eddie Clarke et son immense groupe confirmait toutes leurs
qualités, et combien ils étaient essentiels dans un univers Rock
qui avait tendance à oublier la musique pour le gimmick.
tous droits réservés
5 commentaires:
Nucleus, Elder, Fastway merci encore pour ton éclectisme et même si je suis plutôt à pencher du côté des deux premiers, je vais jeter une oreille sur le troisième (Motorhead oblige!).
As tu déjà entendu ce que faisait Fast Eddie Clarke avec Curtis Knight?
C'est pas mal dans le genre "Jimi est parmi nous"...
Continues en tous cas!!!
Merci à toi. Je suis un immense fan de Motorhead avec Fast Eddie Clarke, et "Overkill" en particulier. Au départ, Fastway ne m'avait pas impressionné. Sympa, mais sans plus. Un son qui claque un peu années 80, et puis ce Rock-Blues simple. Rien avoir avec l'audace d'"Overkill".
Pourtant, il s'avère que les chansons de leurs deux premiers albums sont vraiment très bonnes, l'interprétation excellente, et la musique, finalement, et c'est en fait indéniable, très proche d'un Led Zeppelin période "Physical Graffiti" sur des chansons comme "Sick Again" par exemple. Et la production sèche a mille fois mieux vieillie que bien des disques des années 80. La suite est plus discutable, mais Fastway n'était plus vraiment un groupe après 1985.
Pour ce qui concerne Curtis Knight, j'ai l'album "Second Coming" de 1974, très psyché et plutôt bien fait. Il n'a rien de transcendant, mais on sent que Clarke a un potentiel du diable. Ce qui m'a toujours étonné avec lui, c'est qu'il n'ait pas fait partie d'un trio de hard-blues hendrixien genre Pink Fairies avant Motorhead. C'est bien dommage car cela aurait sûrement été exceptionnel.
"...finalement bien plus tranchant et brutal que n'importe quel disque ultra-produit en provenance des USA" : c'est tout à fait ça. Sans hésitation, "All Fired Up" fait parti des meilleurs opus de 1984 (et des 80's).
Quant à savoir lequel des deux premiers est le meilleur - pour ma part - le choix est ardu.
Chacun ayant ses défauts (bien minoritaires) et ses qualités.
Malheureusement, la production boursouflée typée US a massacré le 3ème opus, "Wainting for the Roar"
Bien d'accord également avec l'importance d'Eddie Clarke dans Motörhead. Avec Eddie, c'était presque du Heavy-Metôl Hendrixien, du Rock'n'Roll sulfureux boosté aux amphétamines. Les envolées d'Eddie étaient des coulées de lave de Blues-psychédéliques. Certainement moins technique que Campbell (ou feu-Wurzel) mais diable, il savait faire sonner sa guitare.
Il y a des bonnes chansons sur tous les albums de Fastway en fait, mais on sent que Clarke ne maîtrise plus grand chose. Il zigzague dans le rock mélodique et laisse les autres faire. C'est dommage, Fastway aurait pu être un autre grand du Hard-Rock des années 80, il en avait toutes les qualités. Mais Clarke était épuisé.
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