mardi 9 septembre 2008

THE GROUNDHOGS

"Tout ça pour dire que ça sent le chaud à la fin du concert,...."

THE GROUNDHOGS « Hoggin’ The Stage » aka « Live At Leeds 1971 » 1995

Le Blues et Jimi Hendrix ont littéralement dépucelé la Grande-Bretagne. A la fin des années 60, les anglais se lancent dans la surenchère heavy, dominant le monde rock durant une bonne décennie. Or le British-Blues Boom ne donna pas naissance qu’à Led Zeppelin.
Une constellation de groupes s’orientant vers des horizons plus ou moins différents, de Fleetwood Mac partant vers le rock californien à Savoy Brown vers le boogie-rock, en passant par les Groundhogs.
Et là, c’est un peu difficile à expliquer. Parce que sur le papier, les Groundhogs, c’est du heavy-blues, donc pas très loin du zep. Sauf que… Dirigé par le guitariste Tony McPhee, le combo d’abord quatuor formé de Ken Pustelnick à la batterie, Pete Cruickshank à la basse, et Steve Rye à l’harmonica accompagne des bluesmen noirs en terre d’Albion. Le groupe, d’abord appelé Herbal Mixture se nomme Groundhogs du nom d’une chanson de John Lee Hooker qu’ils accompagnent en 1965. Le jeu de guitare de McPhee sera toujours empreint de ce son roots blues très proche de Hooker, Muddy Waters et Howlin’ Wolf. C’est ce qui fera la différence.
Après un premier disque très classique de blues en 1968, « Scratching The Surface », Rye quitte le navire, et McPhee peut laisser libre cours à ses aspirations plus progressives. Le tout trouve son sommet ici. Car si le trio a produit d’excellents disques studios, dont « Split », il ne sera jamais meilleur que sur scène.
Ce concert fut enregistré en 1971 à l’université de Leeds, la même qui vit l’enregistrement du fameux « Live At Leeds » des Who. Le trio est alors la première partie des Rolling Stones, qui a l’époque, se lancèrent dans une tournée des salles moyennes en Grande-Bretagne, histoire de revenir plus proche de leur public. Ce soir-là, les Groundhogs vont dynamiter les Stones grâce à un concert impressionnant.
En fait, ce live délivre toute la puissance du jeu de McPhee. Si Hendrix fut une source d’inspiration importante, c’est avant tout dans le contrôle du volume, de la disto et du larsen. Pour le reste, McPhee n’est pas un musicien flashy cherchant le solo technique visant l’esbrouffe. Il cherche comme une sorte de chaos instrumental, poussant la mélancolie et la colère du blues dans ses derniers retranchements, lui insufflant une colère urbaine et industrielle très britannique. Certains riffs frôlent ainsi le punk, ni plus ni moins, comme sur « Mistreated ». Les soli sont de déchirantes rayures de foudre électrique, sonnant parfois comme certains instrumentaux de groupes alternatifs des années 80, Pixies, Dinosaur Jr, ou Hüsker Dü. Ça chie dans le ventilo, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les bonnes vibrations moites et vaguement sexuelles des stones se prennent une bonne dose de foudre froide sur le coin de la gueule.
Méthodique, droit, sans concession, McPhee pulvérise la musique des Groundhogs en des jams fulgurantes, soutenus par une rythmique puissante et lourde, la basse de Cruickshank ronflant comme celle de Jack Bruce, et Pustelnick éclatant ses fûts et ses cymbales comme un mélange de Bill Ward de Black Sabbath et de Ian Paice de Deep Purple.
Tout ça pour dire que ça sent le chaud à la fin du concert, et que malgré des influences blues profondes, et un son très respectueux du genre, du moins en apparence, Tony Mcphee apporta énormément à la guitare par un jeu innovateur, périlleux et sauvage, qui contribua à décomplexer encore un peu la guitare. Mais surtout, cette innovation n’a rien de prétentieuse. McPhee n’est pas un guitar-hero, il n’en a d’ailleurs pas le physique, ni l’état d’esprit, et c’est sans doute cette colère sourde qui fit de sa guitare une véritable machine de guerre.
Ce live a été réédité à de multiples reprises, aussi, il n’appartient qu’à vous de vous le procurer. Enfin, faites quand même attention.


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3 commentaires:

Anonyme a dit…

j aime bien cegroupe que j ai decouvert l annee derniere et en ce qui me concerne j ai le live at the newyorkclub switzerland 1991 bye a+

Anonyme a dit…

Les live récents ne sont pas mauvais. Tony McPhee reste un excellent guitariste, même si l'homme est très affaibli à cause de plusieurs attaques cérébrales ces dernières années. Néanmoins, il est remonté sur scène avec les Grounhogs,et cela semble de bonne facture. Il n'a d'ailleurs pas exclu d'enregistrer un nouveau disque.

Aurélien Malvers a dit…

Bonsoir existe il un vinyl de ce live ABSOLUMENT extraordinaire! (c'est avec La mélancolie greffé au riff ebntêtant et lancinant de "garden" que j'ai saisit toute la beauté des groundhogs,...) ça serait absolument fabuleux, même si il est hors de prix?

Au fait Budgie merci pour l'article de Robin Trower, encore un type fabuleux ac ce James Seward... Chez mon disquaire y avait les trois premiers albums (versions anglaise) j'ai pris les trois immédiatement pour la frêle somme de trente euro... ils n'ont désormais plus de prix!!! c'est des perles... et le premier avec "hannah"! et "I can't wait much longer" correspond parfaitement à ma peine... merci Et à bientôt.
AM