STRAY « Stray » 1970
Il faut savoir se battre. Il faut croire en son talent pour rester dix ans dans un groupe sans jamais voir pointer le succès, tout juste un semblant de reconnaissance. Stray est un groupe fantastique, parce qu’il proposa entre 1970 et 1977 une musique fantastique de richesse, et fit preuve d’une évolution musicale hors-pair, sans jamais perdre son identité. Alors cet article pourrait être une saga, disons qu’elle se morcellera sur plusieurs articles, parce qu’il faudrait revenir sur l’ensemble des albums.
Formé à Londres, dans le quartier de Shepherds Bush, comme les Who, en 1966, le groupe formé de Del Bromham à la guitare, Steve Gadd au chant, Richard Cole à la batterie, et Garry Giles à la basse joue au lycée. Les quatre sont copains d’école, et comme les groupes mods, ils jouent un répertoire de reprises soul et rythm’n’blues. Avec l’arrivée de la musique psychédélique, Stray évolue vers la musique psychédélique. Les sons s’alourdissent, et avec l’arrivée du hard-rock naissant, le quatuor trouve sa voie.
Ils signent avec un label de folk, Transatlantic, et enregistrent leur premier album éponyme en 1970. Les quatre ont dix-huit ans. Le paysage hard-rock a déjà bien évolué, avec pas moins de trois groupes très différents à la tête du genre : Led Zeppelin, Deep Purple, et Black Sabbath.
Stray va développer une étrange mixture de sons hard, avec la guitare sauvage et garage-blues de Bromham, et des rythmiques souvent rapides. Le son de Stray est en fait un hard-rock psychédélique, avec des réminiscences de folk-blues et de soul. Les titres permettent de développer l’habileté déjà honnête des musiciens. Mais surtout, Stray sait créer des atmosphères en changeant l’auditeur d’univers au sein même de chaque morceau.
Chaque titre est une cavalcade électrique, une petite odyssée électro-acoustique qui transporte l’auditeur imprudent dans un monde de rêve et de cambouis, un peu comme si Ritchie Blackmore avait intégré Black Sabbath.
« Stray » est pourtant un disque direct, dépouillé, sans fioriture, presque live en studio. Dés « All In Your Mind », repris des années plus tard par Iron Maiden, on se lance à pleine vitesse dans une course folle faite de psychédélisme un peu crasseux et de heavy-blues cradingue et déjanté.
Mais la mélodie n’est jamais vraiment loin, car Stray installe les climats, comme des rêves d’enfant, entre poursuites de petites voitures et grands livres d’aventures. Le superbe « Around The World In Eighty Days », tiré du roman de Jules Vernes, est la preuve flagrante de ces rêveries rock’n’roll, entre mythe et attitude.
Les quatre musiciens ne sont pas des virtuoses, mais la cohésion est telle que les « Time Machine », « Yesterday’s Promises » et autres « In Reverse/Some Day » ne se perdent jamais dans la démonstration gratuite et rébarbative. Pied au plancher, mais toujours avec beaucoup d’imagination, Stray emporte l’auditeur dans un voyage musical vraiment passionnant. Et chaque écoute révèle un recoin musical, un petit riff négligé, une petite trouvaille électrique qui rend l’album captivant.
Par la suite, Stray commencera à enrichir sa musique de claviers et de cuivres, d’influence progressive et soul, mais jamais sans abandonner cette musicalité, et son côté heavy-blues rugueux.
Ce premier disque est le point départ d’une formidable odyssée musicale. Brillant brûlot électrique, brut de décoffrage, sans superflu, « Stray » est un disque fondateur d’un hard-rock 70s riche et sans complexe, où la musique avait vraiment le dernier mot. Cela ne suffit pas à les rendre millionnaires, mais Stray eut au moins la chance de développer sa musique.
tous droits réservés
Il faut savoir se battre. Il faut croire en son talent pour rester dix ans dans un groupe sans jamais voir pointer le succès, tout juste un semblant de reconnaissance. Stray est un groupe fantastique, parce qu’il proposa entre 1970 et 1977 une musique fantastique de richesse, et fit preuve d’une évolution musicale hors-pair, sans jamais perdre son identité. Alors cet article pourrait être une saga, disons qu’elle se morcellera sur plusieurs articles, parce qu’il faudrait revenir sur l’ensemble des albums.
Formé à Londres, dans le quartier de Shepherds Bush, comme les Who, en 1966, le groupe formé de Del Bromham à la guitare, Steve Gadd au chant, Richard Cole à la batterie, et Garry Giles à la basse joue au lycée. Les quatre sont copains d’école, et comme les groupes mods, ils jouent un répertoire de reprises soul et rythm’n’blues. Avec l’arrivée de la musique psychédélique, Stray évolue vers la musique psychédélique. Les sons s’alourdissent, et avec l’arrivée du hard-rock naissant, le quatuor trouve sa voie.
Ils signent avec un label de folk, Transatlantic, et enregistrent leur premier album éponyme en 1970. Les quatre ont dix-huit ans. Le paysage hard-rock a déjà bien évolué, avec pas moins de trois groupes très différents à la tête du genre : Led Zeppelin, Deep Purple, et Black Sabbath.
Stray va développer une étrange mixture de sons hard, avec la guitare sauvage et garage-blues de Bromham, et des rythmiques souvent rapides. Le son de Stray est en fait un hard-rock psychédélique, avec des réminiscences de folk-blues et de soul. Les titres permettent de développer l’habileté déjà honnête des musiciens. Mais surtout, Stray sait créer des atmosphères en changeant l’auditeur d’univers au sein même de chaque morceau.
Chaque titre est une cavalcade électrique, une petite odyssée électro-acoustique qui transporte l’auditeur imprudent dans un monde de rêve et de cambouis, un peu comme si Ritchie Blackmore avait intégré Black Sabbath.
« Stray » est pourtant un disque direct, dépouillé, sans fioriture, presque live en studio. Dés « All In Your Mind », repris des années plus tard par Iron Maiden, on se lance à pleine vitesse dans une course folle faite de psychédélisme un peu crasseux et de heavy-blues cradingue et déjanté.
Mais la mélodie n’est jamais vraiment loin, car Stray installe les climats, comme des rêves d’enfant, entre poursuites de petites voitures et grands livres d’aventures. Le superbe « Around The World In Eighty Days », tiré du roman de Jules Vernes, est la preuve flagrante de ces rêveries rock’n’roll, entre mythe et attitude.
Les quatre musiciens ne sont pas des virtuoses, mais la cohésion est telle que les « Time Machine », « Yesterday’s Promises » et autres « In Reverse/Some Day » ne se perdent jamais dans la démonstration gratuite et rébarbative. Pied au plancher, mais toujours avec beaucoup d’imagination, Stray emporte l’auditeur dans un voyage musical vraiment passionnant. Et chaque écoute révèle un recoin musical, un petit riff négligé, une petite trouvaille électrique qui rend l’album captivant.
Par la suite, Stray commencera à enrichir sa musique de claviers et de cuivres, d’influence progressive et soul, mais jamais sans abandonner cette musicalité, et son côté heavy-blues rugueux.
Ce premier disque est le point départ d’une formidable odyssée musicale. Brillant brûlot électrique, brut de décoffrage, sans superflu, « Stray » est un disque fondateur d’un hard-rock 70s riche et sans complexe, où la musique avait vraiment le dernier mot. Cela ne suffit pas à les rendre millionnaires, mais Stray eut au moins la chance de développer sa musique.
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1 commentaire:
Un grand merci à toi, Budgie, pour m'avoir fait découvrir ce groupe et leur 1er album bougrement enthousiasmant. C'est assez fascinant de trouver sur ce disque la synthèse de (presque) tous les courants du rock de l'époque, comme une photographie à l'instant T du rock à ce moment où il reste tant à inventer...
Certains diront que tout cela est un peu hétéroclite. Pour ma part je trouve que cette inspiration débridée fait précisément l'originalité et la force de "Stray" (l'album), un specimen assez unique en son genre, amha.
Et puis le délicat intermède "around the word on 80 Days" me fait agréablement penser au "You Know I'll Always Love You" de qui tu sais...
Thanx.
Oyax.
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