VULCAIN
Maîtres
de la Foudre, Forces métalliques
Nous
sommes le 9 novembre 2019. J'ai pris seul la route en direction de
Montbéliard, la Motor-City de la Franche-Comté. Il fait froid,
l'humidité glaciale tombe sur les épaules. La lumière solaire a
plongé vers dix-sept heure trente. Je parcours l'autoroute A36,
traversant les contrées sauvages des forêts de Chailluz, de
Lisle-Sur-Le-Doubs…. En plein jour, ce n'est qu'une succession de
majestueux paysages de forêts, de falaises calcaires, et de clochers
comtois. En pleine nuit, l'obscurité des bois accentue l'impression
d'oppression de cette campagne noire et menaçante. Arriver à
Montbéliard est un peu comme rejoindre le rivage après être tombé
à la mer. On entre dans la ville après une succession de
rond-points dans des zones commerciales sans âme. Puis on longe les
installations des usines Peugeot, le poumon industriel de la ville.
On emprunte ensuite une grande avenue avec à sa droite la gare, et à
sa gauche le château à l'architecture germanique qui surplombe la
ville. Puis l'on poursuit au-delà du centre-ville historique pour
arriver au coin d'un carrefour sur l'Atelier des Môles.
C'est
une salle historique de la ville, une ancienne fabrique. Elle
accueille quelques centaines de spectateurs, et offre des concerts
tout au long de l'année essentiellement axés Rock et Blues. Après
avoir montré mon ticket, je pénètre dans la salle. Le public est
clairement venu là pour Vulcain : beaucoup de quinquagénaires,
tous bardés de tee-shirts et de blousons siglés Vulcain ou
Motorhead. Cela peut paraître étrange, mais lorsque vous saurez que
Vulcain est considéré comme le Motorhead français et que ses
musiciens en furent de bons amis, cela explique cet attachement au
groupe de Lemmy Kilmister.
Les
parisiens d'High School Motherfuckers assurent une première partie
efficace mêlant Glam-Metal et Punk, croisant Hanoï Rocks et
Ramones. Je salue brièvement Steff Dust, bassiste des High School
Motherfuckers, et ancien membre de Rising Dust, trio Doom-Metal
parisien de légende. Nous avons à peine le temps de nous saluer que
Vulcain débarque sur scène. C'est la première fois que je les vois
en direct. J'ai eu le privilège de converser avec leur batteur Marc
Varez, et nous nous étions promis de faire en sorte de nous croiser
un jour. Je connais tous les disques de la formation, mais
l'expérience live manquait encore à mon palmarès. Vulcain va être
à la hauteur de sa réputation : vif, hargneux, carré,
chaleureux. La set-list est principalement axé sur leur dernier
album, le très bon 'Vinyle', et leur classique historique :
'Rock'N'Roll Secours'. Je retrouve ce son sans concession. Leurs
versions en direct sont souvent meilleures qu'en studio. Les chansons
récupèrent leur côté abrasif que le studio efface parfois. La
salle est comblée. Des fans quinquagénaires se comportent comme des
adolescents avec eux. Ils se photographient avec les musiciens après
le set, ils prennent des centaines d'images floues. Ils sont
surexcités, mais au combien sympathiques. L'un d'entre eux, me
voyant plutôt à l'aise avec mon smartphone, me demande de le
prendre en photo et de lui envoyer les clichés. Il est heureux,
sympathique, je le fais de bon coeur. Il est ravi comme un gosse des
clichés. La contre-partie sera un verre de Picon-bière. Nous
discutons ensemble. Il est ouvrier électricien, et travaille
notamment chez Alsthom à Belfort, juste à côté. Le climat social
est tendu dans le secteur. Cela fait trois ans que les ouvriers
craignent que Peugeot supprime son site historique. Le Rock'N'Roll
est chez ses hommes et femmes un défouloir, une soupape. Et Vulcain
est l'un de ses rares étendards Rock français à porter la réalité
des gens qui font le public des concerts.
Après
le set, le couvre-feu administratif impose d'évacuer les lieux
rapidement. Je prends un peu de temps pour discuter avec Steff Dust.
Puis je vois Marc Varez libre. Je m'en vais lui serrer la main et me
présenter. Il me sourit, me salue très chaleureusement, et me
reconnaît immédiatement. Nous nous donnons rendez-vous un peu plus
tard pour boire un verre ensemble. C'est ce que nous ferons une heure
plus tard. Je rencontre Daniel Puzio, Vincent Puzio, et Marc Varez.
Nous discutons ensemble : ils sont modestes, généreux,
humbles.
Daniel
et Vincent Puzio sont deux frères. Ils sont nés dans le quartier du
Marais dans une famille de classe moyenne. Madame travaille au Crédit
Lyonnais, Monsieur est cadre dans une entreprise de transport
routier. Daniel est le pilote de l'aventure musicale. C'est lui qui
devient fan de Rock, et fait tout découvrir à son frangin. Il
s'achète une guitare en revenant de Londres, il aime les Who, MC5,
Stooges. Les deux frères prennent la claque définitive lors du
concert parisien de Motorhead en 1979 sur leur tournée 'Bomber'.
Le
premier concert de la formation Puzio Brothers aura lieu lors de la
fête de Noël de l'entreprise du père des frangins. Vincent et
Daniel Puzio sont des garnements qui aiment le Rock'N'Roll et la
moto. Ils croisent dans ce circuit deux futurs amis : Didier
Lohezic et Frank Vilatte. Ils deviennent Vulcain sur les conseils
d'un ami : les riffs saignants de Daniel et Vincent, et la voix
sablée à la cigarette de Daniel sont les atouts d'un Rock
métallique sans concession. Vulcain est un quatuor : les
frères Puzio, plus Lohezic à la guitare et Vilatte à la batterie.
Ils avaient été spectateurs du set de Motorhead en 1979, ils feront
la première partie du trio en 1982 sur le Another Perfect Day Tour,
Brian Robertson remplaçant Fast Eddie Clarke à la guitare depuis le
mois de mai.
La presse musicale française comprend le phénomène Trust, mais passe à côté de la scène Heavy-Metal française des années 80. Océan, Trust et Warning ont ouvert la voie d'un Hard-Rock national avec des textes en français. Seul Best soutient vraiment le Hard-Rock avec Hervé Picart et Jean-Yves Legras.
En
1982, Océan est en phase de dislocation après un disque éponyme
brillant l'année précédente, et la tournée en première partie
d'Iron Maiden. Trust vient de sortir son ambitieux disque 'IV', mais
la tournée des Cent Jours tourne au fiasco. Certaines dates sont
annulées, faute de spectateurs. Parallèlement, une nouvelle
génération arrive : Satan Jokers, Nightmare, Sortilège, ADX…
Elle est l'écho de la New Wave Of British Heavy-Metal (NWOBHM) qui a
vu éclore des groupes comme Saxon, Iron Maiden, Samson, Diamond
Head….et auxquels sont aussi affiliés des formations plus
anciennes : Motorhead, Judas Priest, Budgie, Thin Lizzy…
Une nouvelle presse spécialisée dédié à ce genre bouillonnant apparaît avec Enfer, Metal Attack… Ces journaux décident d'apporter un véritable soutien à toutes ces formations largement sous-médiatisées. Philippe Touchard, fondateur de Enfer, va même aller plus loin en embarquant Vulcain en mai 1983 au Nord de l'Angleterre pour enregistrer un morceau sur une compilation. Le studio appartient à Ebony, un label très impliqué dans la NWOBHM et qui compte dans ses signatures Savage, Chateaux et Grim Reaper. Ebony a aussi compris que le mouvement Heavy-Metal est en train de prendre une dimension européenne avec des groupes comme Mercyful Fate du Danemark ou les suisses de Hellhammer. La compilation 'Metal Plated' présentent de nouvelles formations Heavy-Metal européennes, et Touchard, convaincu du potentiel de Vulcain, les a encouragé à envoyer une maquette à Ebony. Darryl Johnson, patron du label, est immédiatement séduit et leur propose une place sur la compilation. En quarante-huit heures, voyage, et soirée au pub compris, Vulcain enregistre son premier titre : 'Vulcain'. L'histoire de cet enregistrement fera l'objet d'un morceau emblématique du groupe : 'Ebony'.
L'impact
commercial de la compilation est infime sur le marché français,
toutefois il débloque la situation de Vulcain qui reçoit de
nombreuses propositions de contrats. Le groupe les refuse pourtant
toutes : soit il doit payer le studio, soit il se retrouve
prisonnier d'un label pendant plusieurs années. Finalement, c'est
Madrigal qui les signe, via Devil's Records. Le label leur propose
trois semaines de studio. Plus que cette offre, il est urgent pour
Vulcain de réagir et de sortir un premier album, la concurrence
heavy française ayant déjà offert quelques offrandes métalliques
à ses fans.
Le
résultat sera 'Rock'N'Roll Secours', qui va devenir instantanément
un classique du Heavy-Metal français de cette époque. Au-delà de
sa pochette, Vulcain déroule son répertoire de l'époque, largement
testé sur scène depuis presque deux ans. Daniel Puzio apporte
quelques nouvelles compositions, comme 'Les Damnés', qui fait
référence à leurs nombreux concerts dans le Nord industriel de la
France. 'Vulcain', 'Ebony', 'Rock'N'Roll Secours', 'Pile Ou face',
'Le Fils De Lucifer', 'Le King'… dévoilent tout le talent du
quatuor. Jouant sur un tempo d'enfer largement inspiré de
Motorhead, Daniel Puzio et Didier Lohezic équarrissent des riffs
violents et brutaux, quasiment proto-Thrash. La voix râpeuse de
Daniel Puzio renforce la ressemblance avec Motorhead, tout comme les
lignes de basse de Vincent Puzio, grattées sur une Rickenbacker
couleur miel. Leur sonorité tranche avec la production Heavy-Metal
française, principalement influencée par Iron Maiden et Judas
Priest. Sortilège, Satan Jokers, High Power… jouent sur des looks
heavy-glam, des riffs élaborés et surtout un chant croisant Bruce
Dickinson et Daniel Balavoine. Vulcain est plus rugueux, plus rustre,
plus authentiquement Rock'N'Roll, comme l'évoquent également
Motorhead ou MC5.
Au-delà
de la maîtrise instrumentale, Vulcain se démarque par sa maîtrise
du texte en français. Là encore, Daniel Puzio impose son talent. Le
maître du riff de Vulcain est aussi un parolier hors-pair. Avec des
mots simples, ils évoquent les problèmes de la société, sa
passion pour la moto, ou la sexualité avec un côté grivois
totalement assumé. Son art du verbe le rapproche beaucoup de Renaud,
avec un côté rebelle et malicieux. Sur 'Rock'N'Roll Secours',
Vulcain fait une reprise éthylique de 'La Digue Du Cul', qui est
devenu depuis le rappel final des concerts depuis quarante ans.
Vulcain est un groupe de Rock revêche dénonçant les inégalités
et les souffrances, s'amusant de vitesse et de sexe, se moquant de
ses propres errances humaines.
Le
contrat avec Madrigal n'est toutefois pas la meilleure option :
la promotion est inexistante, et le label est incapable de leur
organiser des dates de concerts. La qualité de l'album et le travail
fourni les années précédentes, alliés au soutien de la presse
spécialisée, permet au disque de se vendre très correctement.
Vulcain devient l'un des groupes de Rock français les plus
populaires de l'époque.
Vulcain
n'est toutefois pas à l'abri des écueils. Frank Vilatte plonge dans
la came, et finit par se tuer en 1985 dans un accident de moto. Il
est remplacé par Marc Varez, qui va devenir le troisième pilier de
Vulcain. Il est à ce moment-là question de signer chez Virgin via
Elie Benali, le producteur de 'Rock'N'Roll Secours'. Finalement,
Vulcain signa sur le label de Benali : Riff Records, distribué
par Virgin.
L'album
suivant confirme l'impressionnant talent de Vulcain :
'Desperados'. De nouveaux classiques scéniques émergent :
'Blueberry Blues', 'Richard' dédié à Frank Vilatte, 'Soldat',
'Fuck The Police'. Sur ce dernier morceau, Daniel Puzio raconte une
arrestation généralisée et douteuse des fans de Heavy-Metal après
un concert de Motorhead, aligné contre un mur par la police. Sur ce
second disque, Vulcain dévoile ses racines Blues, ancrées dans leur
admiration pour Led Zeppelin, Free, Cream, Jimi Hendrix...
En
1986, le Heavy-Metal anglais est bousculé par le Thrash-Metal
américain de Slayer, Metallica, Anthrax, et Megadeth. Le Heavy-Metal
est ringardisé, pas assez speed, pas assez agressif. Vulcain
rebondit de la plus belle manière avec 'Big Brother'. Le disque se
veut plus éclectique, censé réunir Rock, Hard-Rock et chanson. Il
y a de belles pépites : 'Khadafi', 'Le Soviet Suprême', mais
aussi la reprise de Jacques Dutronc : 'On Nous Cache Tout, On
Nous Dit Rien'. La galette se clôt avec le poignant 'Jeudi 19 Juin',
un morceau en hommage au copain de moto Coluche.
Vulcain semble sur la pente ascendante. Il assure un set au Marquee de Londres avec les anglais de Chariot. Ils seront aussi à l'affiche du set d'Iron Maiden le 29 novembre 1986 à Bercy. Les disques se vendent bien. Vulcain a légèrement revu son image avec coupes de cheveux permanentés, pantalons en spandex noirs de rigueur et guitares Ibanez. 'Live Force' offre en 1987 un témoignage de cette belle tournée, avec notamment une reprise de 'Hell Ain't A Bad Place To Be' d'AC/DC. Malgré une production plutôt propre, on peut apprécier Vulcain sur scène, plus tranchant et direct que dans le confinement du studio.
Les
années qui suivent ne sont pas fastes pour le Hard-Rock français.
Comme pour son cousin anglais issu de la NWOBHM, de nombreux groupes
disparaissent à la fin des années 80, soit définitivement dépassés
en agressivité par les nouveaux genres Metal : le Thrash
américain et allemand, le Death-Metal, le Black-Metal… soit ils
n'ont pas su s'adapter aux nouveaux standards commerciaux du
Glam-Metal de Motley Crue, Poison, Ratt… ou du Hard-FM de Def
Leppard et Bon Jovi.
En
France, Sortilège, Satan Jokers… ont tous arrêté. Trust s'était
séparé en 1985, et tente un premier retour en 1988. Vulcain
poursuit sa destinée, mais doit déjà faire face au départ de
Didier Lohezic, remplacé par Franck Pilant. Il faut attendre 1990
pour que le quatuor fasse son retour discographique avec l'album
'Transition'. La formation est revenue à un son plus directement
Heavy-Metal avec des morceaux sans concession comme 'Derrière Les
Cartes', 'Partir', 'Rock'N'Roll Star'… L'album fait toutefois débat
à sa sortie. Si l'on retrouve le Hard speed caractéristique de
Vulcain, le son des guitares et de certaines mélodies fait quelques
clins d'oeil à Iron Maiden. Quelques morceaux tentent aussi une
approche plus accrocheuse : 'Sophie', 'Les Loups', 'Lady Blue'.
La critique comme le public boudent un peu l'album, mais la période
n'est plus tout à fait à ce genre de Heavy-Metal.
'Big
Bang' sort en 1992. Franck Pilant a été remplacé par Marcos
Arrieta, et Daniel Puzio lui laisse la responsabilité de la majorité
des solos de guitare. Ce nouvel album se montre plus fidèle à
l'idée sonore de Vulcain : des morceaux plus directs et Hard,
des textes plus tranchants et politiques. Quelques pépites se
distinguent : 'Les Valets Crèvent Pour Les Rois', 'Jimmy's
Boogie', 'Daube 50', 'Faut Faire La Guerre'. Seul petit bémol :
Arrieta est certes un très bon bretteur, mais son style typique de
l'époque, le shred, fait regretter le jeu plus teigneux et Blues de
Daniel Puzio. L'album est toutefois de très bonne facture, mais
prend de plein fouet le Grunge qui débarque en France avec Nirvana,
et jette au second plan le Hard-Rock et le Heavy-Metal traditionnel.
Une
fois encore, Vulcain perd son second guitariste : Marcos Arrieta
s'en va en 1994. Cette fois, les frères Puzio et Marc Varez décident
de rester en trio, leur configuration définitive. L'album éponyme
'Vulcain' sort la même année et poursuit le retour au Heavy-Metal,
avec toutefois toujours quelques touches thrashy et Speed-Metal. Le
disque offre quelques très bons morceaux : 'Bats-Toi', 'En
Vrac', 'Adrénaline', 'Dans L'Urne'… 'Atomic Live' qui paraît en
1996 permet d'apprécier le trio capté en direct, et une fois
encore, son répertoire est sublimé par les interprétations sans
concession du concert.
'Stoppe
La Machine' paraît en 1998, avec quelques brûlots de choix :
'L'An 2000', 'Encore Et Encore', le Blues 'Garder La Force'...
Malheureusement, ce nouveau disque porte bien son nom. Vulcain va en
effet s'arrêter. Les ventes de disques et de places de concerts
s'amenuisent, et une brouille entre les trois musiciens scelle un
temps le destin du trio. Marc Varez fonde Blackstone, à tendance
Stoner-Rock, et Daniel Puzio monte le trio Mr Jack.
Toutefois,
Vulcain est un clan soudé, et les dissensions sont vite effacées
pour remonter le trio. Le retour se fait sur la route, avec une série
de dates décapantes en 2010. Vulcain se produit sur la scène du
Hellfest en pleine matinée pour réveiller les festivaliers. Le
concert du 13 novembre 2010 au Trabendo de Paris est capté pour
produire un excellent live : 'En Revenant'. Pour l'occasion,
Didier Lohezic revient jouer sur quelques titres.
L'album
qui scelle la réunion s'appelle 'V8' et sort en 2013. Vulcain a
retrouvé définitivement le son de ses premiers albums : la
basse vrombissante de Vincent Puzio, les riffs rageurs et les chorus
bluesy de Daniel Puzio, les tempos speed de Marc Varez. La prise de
son fait enfin honneur aux prestations live de Vulcain, là où le
groupe excelle. 'V8' est de très bonne facture avec quelques belles
pièces de métal dorées sur tranche : 'Avec Vous', Call Of
Duty', 'Lâchez-Nous', 'Go Fast', 'Dans Mes Rêves', la reprise de
Alain Bashung 'L'Arrivée Du Tour'. 'Croix De Bois' aborde dans une
veine Blues proche de ZZ Top les trahisons sous toutes ses formes, et
l'on sent dans la bouche de Daniel Puzio un vécu qui imprime au
morceau une intensité toute particulière.
'Vinyle'
qui est publié en 2018 enfonce définitivement le clou du retour
réussi. Le disque est à la hauteur des deux premiers albums de
Vulcain : riffs saignants, textes impeccables qui font mouche.
Pour preuve, c'est pas moins de la moitié de ce nouvel album qui
sera mis à l'honneur à Montbéliard. Puzio évoque avec une forme
de nostalgie ce Rock qui disparaît des ondes et des écrans, mais
aussi ces héros qui disparaissent peu à peu. Parmi eux, il y a
l'ami Lemmy Kilminster de Motorhead, à qui il dédie 'Motor'.
Le
groupe poursuit son odyssée à son rythme. Les dates s'organisent au
gré des demandes et des envies. Vulcain ne s'impose plus de rythme
infernal de tournée. Il a su tenter des choses, évoluer, mais n'a
jamais perdu son identité. Proche de son public qui lui voue un
soutien inconditionnel, Vulcain n'a jamais fait de concession et a su
survivre à toutes les modes du Metal, alors que nombreux de ses
contemporains auront attendu la fin de la tempête pour faire leur
retour, poussés par la nostalgie et le temps qui passe. Attachant,
humble, fidèle à ses principes, Vulcain mérite une place de choix
au panthéon du Rock Hexagonal.
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