mardi 5 février 2013

THE RUNAWAYS

Salut bande de bâtards ! Meilleurs voeux de circonstance, depuis le temps. On va passer une bonne année de merde, à voir les gens se faire virer, les lois à la con être débattues pour passer le temps alors que l'on bosse pour gagner moins et payer toujours plus.  Le combat de nos aînés se résume désormais à des discussions d'arrière-garde. Vous n'avez pas honte de gagner plus qu'un polonais ? La crise ? Regardez la Grèce, l'Italie, l'Espagne, et arrêtez de vous plaindre !  Heureusement que l'on est aller défendre nos colonies africaines au Mali, parce que franchement, avec votre matérialisme bas du front, on ne pourrait pas sauver le monde. Bon, la Syrie, on n'y va pas, parce qu'il y a rien à y gagner au niveau ressource (pas comme la Libye). Et puis bon, on a vite oublié que sous l'air Pasqua, les charters de négros que l'on revoyait, c'était des maliens.... Le discours de Bamako, voilà l'essentiel, connard de chômeur égoïste qui vient de se faire virer par Peugeot et Renault qui fabriquent déjà la moitié des bagnoles en Afrique du Nord et en Europe de l'Est, mais qui les vendent toujours le même prix. je crois que quand les gens en auront vraiment marre de se faire refaire le cul, on pourra passer autre chose. Et ne comptez pas sur l'extrême-droite, parce que là, on va passer de la sodomie au sado-masochisme. Ca sent bon le Maréchal, tout ça. Il est temps pour le chant des Partisans. Mes amis, je compte sur vous et je vous aime.

"Mais ce que ne savait pas Fowley, c’est que ces jeunes filles n’étaient ni dénuées de talent, ni de caractère."


THE RUNAWAYS : « Waitin’ For The Night » 1977

Le monde de la musique n’a jamais laissé beaucoup de place aux femmes. Pas plus que le reste de la société par ailleurs, mais l’on était en droit d’espérer un peu plus de courants musicaux à priori plus ouverts d’esprit sur pas mal de sujets de société.

Pourtant, le Rock ne laissa guère plus de place à la gente féminine. Bien sûr, il y eut quelques artistes marquantes : Janis Joplin, Etta James, Nina Simone, Diana Ross, Melanie, Linda Rondstadt, et bien d’autres. Pourtant, elles restèrent souvent cantonnées aux rôles d’interprètes, et de faire-valoir sexy dans un groupe ou pour un label. Peu réussirent à s’imposer comme d’authentiques compositrices, ou alors au prix d’efforts surhumains, en tout cas bien supérieurs à leurs équivalents masculins. Seuls quelques genres ouvrirent des portes : le jazz, la country, l’americana, le folk, le rock californien. Mais quid du vrai Rock, le hard, le violent ?

Par essence, il se doit d’être burné, dés lors la gente féminine part perdante. Dans le monde du heavy-hard-blues-rock, elle n’est qu’un trophée : la groupie, la jolie poupée que l’on exhibe à son bras et que l’on célèbre dans des morceaux machistes comptant ses exploits sexuels, et surtout les assauts qu’elle subit. Le sexe étant depuis le départ le moteur du Rock et du Blues avec l’alcool et la vitesse, rien ne pouvait permettre à une ou plusieurs jeunes femmes de faire jeu égal avec les hommes, puisque tel n’était pas leur rôle.

La plupart des groupes composés exclusivement de filles n’étaient que le fruit d’un objectif purement mercantile d’un producteur affamé de gloire et d’argent : les Supremes par exemple. Lorsque Kim Fowley décida en 1975 de former un girl-band de Rock afin de gagner davantage d’argent que ce que ses propres albums, fort médiocres, lui rapportaient, il ne savait pas qu’il allait fonder un mythe.

C’est sa rencontre avec une petite brune lesbienne du nom de Joan Larkin, surnommée Joan Jett, qui déclencha son ambition. La demoiselle a 17 ans et est fan de glam-rock anglais. Elle idolâtre Fowley pour ses menues relations avec certains artistes du genre (Bowie, Bolan, Visconti), et surtout son baratin d’allumé. Joan ramène une copine de 15 ans, en fait, sa copine, du nom de Cherie Currie. Elles aiment la même musique, et veulent faire de la scène. Fowley leur fait miroiter du haut de sa magistrale expérience les plus grandes scènes US. Il passe une annonce et voit débarquer une bassiste chanteuse du nom de Micky Sweet, et une batteuse du nom de Sandy West. La première est vite remerciée, pour laisser la place à Jackie Fox à la basse, et une petite prodige de la guitare du nom de Lita Ford. Elles ne se connaissent pas, mais vont devoir apprendre à se fréquenter. Elles s’appellent les Runaways.
Les premières années sont à la fois brillantes et terrifiantes. Deux beaux disques et un live au Japon sortent de terre, mettant en exergue le talent de compositrice de Joan Jett et de Cherrie Currie. Il y a dans ces disques une hargne impressionnante, et une vraie qualité de jeu. Mais leurs qualités sont étouffés sous un vernis glam commercial qui nuira sans doute un peu à leur image. Cela ne les empêche pas de tourner partout dans le monde, et surtout en Europe et au Japon où elles cartonnent. Le côté terrifiant sera le management monstrueux de Fowley, qui va se servir de « ses » filles comme de vulgaires objets. Il va les user sur la route tout en leur faisant gagner des clopinettes, il va les formater pour en faire en des bombes sexuelles sur scène alors qu’elles n’ont qu’entre 16 et 18 ans. Cherie Currie va même servir de butin sexuel pour amadouer une ponte de maison de disque. Elle est alors en permanence exhiber en guépiêre et jarretelles, mais c’est son choix, car elle veut croire en la force de la fusion sexy et glam-rock. Leur producteur n’en a cure. Il en fera une prostituée.

Les jeunes filles vont passer de leurs illusions de paillettes et de gloire à la réalité du spectacle pour les femmes. Abus sexuels, femmes objets, paroles ouvertement sexualisées pour attirer le mâle, tout est bon pour utiliser les Runaways comme un vulgaire girls-band commercial.

Mais ce que ne savait pas Fowley, c’est que ces jeunes filles n’étaient ni dénuées de talent, ni de caractère. A commencer par Lita Ford qui n’aime guère que leur manager tourne autour d’elle et n’hésite pas à distribuer des coups de talons dans les roubignolles. Joan Jett et Sandy West veulent également se séparer de ce mentor encombrant et fortement négatif. D’autant plus que malgré tout cela, les Runaways sont un groupe respecté, préfigurant le Punk à grand échelle, avec leurs morceaux brutaux issus du Glam anglais. Elles défrichent le terrain pour les Sex Pistols, les Damned, mais s’attirent aussi la sympathie du monde Heavy-Metal, Lita Ford étant fan de Black Sabbath (elle sera la compagne de Tony Iommi dans les années 80).

Cherie Currie s’en va en 1977, lessivée par ce qu’elle a vécu. Jackie Fox part également, sa basse Gibson de grande valeur revendue par Fowley pour s’acheter de la coke. Vickie Blue prend la place, et Joan Jett s’occupera du chant.

Il est maintenant pour moi temps de faire une petite parenthèse. J’aime Lita Ford. J’en suis fou amoureux. Elle tout simplement sublime, avec ses jolies yeux bruns, ses longs cheveux blond foncé, sa bouille coquine et surtout.....
Son petit short en satin avec ses bottes lamées, le tout surplombé d’une Hamer Explorer. Son attitude de garçon manqué alors qu’elle n’est que sexy est absolument à tomber. La critique de l’époque salivait sur Cherie Currie, tout de jarretière vêtue. Mais pour moi, Lita était mille fois plus sexy. J’en rêvai la nuit pendant près de vingt ans. Elle avait tellement de charme, d’attitude.Rêve de mes nuits, elle fut et reste mon fantasme absolue. Lita.... Ses courbes, son attitude, son minois, ses yeux, sa cambrure, son jeu de guitare... Lita.... sa cambrure, son attitude, ses courbes. Lita....
On est en 1978. Le Punk a explosé, en Europe exclusivement. Les USA sont sous le charme du Rock Californien avec Fleetwood Mac et Eagles, et du Rock-FM avec Journey et Foreigner. Les Runaways sont à la fois un groupe et un girl-band. La route, les albums n’y ont rien fait auprès de la critique. Elles ne sont que des bimbos, des faire-valoirs, malgré la qualité de leurs albums.

Est-ce la rupture avec ce passé qui fit le carburant de ce disque ? Toujours est-il que « Waitin’ For The Night » est un vrai disque qui tabasse. D’abord, Vickie Blue est une vraie recrue. Non seulement son jeu de basse est précis et puissant, mais elle est mignonne.

Le jeu de batterie de Sandy West était glam, lourd, bourrin, carré, mal produit. Il est dés lors souple, bondissant. Punk.

La rythmique de Joan Jett est entre Steve Marriott et Slade. Sa voix hargneuse survole les débats. La basse gronde, et.... Lita.... Elle ondule des hanches, serre les dents, et décoche un riff brutal. Son apport est indiscutable. Le son dégueulasse des guitares, c’est aussi son fait. Sur ce disque parfait, il n’y a rien à jeter.

« Little Sister » est un glam-rock lourd typique des premières années, mais la voix rageuse de Joan Jett fait monter le rythme cardiaque. La batterie de Sandy West se fait plus souple, tout en roulements de toms. Son jeu de cymbales est également brillant. Le morceau tourne en boogie typé Status Quo brutal.

Une belle entrée en matière qui ouvre sur le premier chef d’oeuvre de ce disque : « Wasted ». les guitares sont crasseuses. Lita Ford décoche de petits chorus malins, avant que la rythmique ne s’emballe. Ca sent les Sex Pistols, les Damned, mais surtout AC/DC. Les riffs en open-tuning sont typiquement Punk. Mais la résonance Blues rappelle le Rock Australien, tout comme le chorus hargneux de.... Lita.... Lita....

Ce mordant, cette folie Rock, on la retrouve sur « School Days », « Don’t Go Away », « Trash Can Murder » ou « You’re Too Possessive ». La voix de Joan Jett, sa rythmique crasseuse couplée avec la teigne Lita Ford. Le quatuor est incroyablement concis, à ce point qu’il égale Blue Oyster Cult avec « You’re Too Possessive ». Ce dernier titre est sublime pour ses choeurs, mais aussi pour sa ligne musicale rappelant « High Voltage » de AC/DC. On sent que ces filles-là n’écoutent pas de la daube. Elles sont totalement dans leur époque, entre Punk et Hard-Rock de la fin des années 70. Avec une puissance peu commune pour l’époque. Soyons francs, les Talking Heads, ou Television ont bien du mal à leur arriver à la cheville. Et ne parlons pas de Blondie, ni du Rock Français.....

Ces quatre gonzesses sont des bombardiers. Le jeu serré des guitares de Jett et Ford, la rythmique souple de Blue (une bon dieu de sacré bassiste) et West, tout fait de ce disque un vrai sommet de Rock de ces magistrales années 70. Loin de leur image d’icônes sexy et de viandes à poster pour garçons, elles s’affirment magistralement. Ce sera pourtant leur chant du cygne. Le disque suivant, mal produit, ne saura que mettre en valeur les dissensions entre les velléités glam-rock de Joan Jett et celles Heavy-Metal de Sandy West et Lita Ford. Jett et Ford mèneront des carrières solo réussis, mais n’atteindront ce sommet.

Joan Jett jouera la carte Rock alors que Lita Ford jouera la carte Glam-Metal sexy durant les années 80.

Ni L’une ni l’autre n’atteindront le pinacle de ce disque. Car elles donnèrent le meilleur d’elles-mêmes, et firent le temps d’un album jeu égal avec le meilleur du Rock, tout simplement. Et Lita n’aura plus jamais cette jolie moue boudeuse, décochant ses riffs saignants. Ses yeux, sa cambrure, sa bouche......Lita...... Lita......
tous droits réservés

10 commentaires:

Joseph DeStale a dit…

Premio les disques de Kim Fowley sont supers. Deuzio, si les Runaways n'avaient eu aucun talent, l'ami Kim les aurait pas regardé. Troisio Mélanchon est un con.
Quatrio Vive notre armée !
Cinkio : le blog est bien !

Julien Deléglise a dit…

Comme quoi, on est au moins d'accord sur une chose ! A bientôt l'ami.

Ramon a dit…

Bon d'abord, c'est Mélenchon, pas mélanchon, cela pour ST joseph, mais revenons à nos brebis, enfin je voulais dire aux Runaways, groupe féminin mal connu: Quid du film avec Lita dans le rôle de la méchante?
Moi j'ai bien aimé, sinon le live au Japon est excellent.
J'ai quelques vinyles de Joan Jett, mais je ne croit pas en avoir de Lita, il faudra que je fasse une recherche dans ma collection, sinon ça m'a donné envie d'écouter sa musique un peu plus attentivement, j'essaierai dans dégotter un en brocante, peut-être as-tu une suggestion à ce sujet? A part ça, sur le plan politique, puisque tu ouvres ta chronique avec ça, elle est plutôt du côté de la world company, enfin il me semble.

Julien Deléglise a dit…

Salut à toi mon ami,
Concernant Melenchon, j'avoue avoir pas mal de sympathie pour son discours et son analyse, mais je ne suis pas forcément d'accord avec tout, je garde mes distances, car il s'agit d'un ancien ministre de Jospin.
Pour ce qui est de Lita Ford.... Lita.... elle est effectivement passée du côté obscur de la musique, notamment avec ses albums de la fin des années 80, très Hard-FM. Néanmoins, ses deux premiers disques sont plutôt bons.
Quand à son image dans le film, Lita semble avoir une réputation de garce, que ce soit de la part de Kim Folwey, Neil Merryweather (son premier manager solo) et même Tony Iommi (qu'elle a largué juste avant leur mariage). Mais sans déconner,elle est quand même sacrément canon. L'histoire a finalement eu sa revanche. Lita Ford est en train de vivre un divorce particulièrement pénible, son ex l'ayant roulé dans la farine.
comme quoi....

Ramon a dit…

merci pour ta réponse
moi aussi j'aime bien Mélenchon avec quelques réserves néanmoins. J'ai depuis regardé une interview récente de lita, j'ai bien aimé son discours sur le son de guitare qu'elle affectionne, sans effet à part un peu de delay de temps en temps. Sinon j'ai pu visionner le début d'un de ses concert ,en première partie de Bon Jovi...beurk , je parle de sa prestation entourée de musiciens permanentés avec un grateux au taping (trop) facile et surtout, comble de l'ignominie des choeurs préenregistrés, au bout de trois titres j'ai lâché l'affaire...
PS/le beurk vaut aussi pour Bon Jovi
2ème PS: blog et liens très sympa, j'y reviendrai

Anonyme a dit…

Argh... pauvre Lita.
Au sujet de Tony Iommi, il y a différents sons de cloches. Je me souviens que Lita s'était plaint de du machisme de son amant. Qu'il avait progressivement changé d'attitude.
Par contre je suis surpris de son récent divorce : il y a peu, elle vantait son bonheur et disait qu'elle avait mis sa carrière en stand-by pour s'occuper de sa famille, enfants et mari compris.
Ha Lita, si je n'avais pas déjà une famille...

(Dans les 80's, peu de chambres d'ados n'avaient leur poster de Lita)

Anonyme a dit…

Je me souviens également d'un interview, de Lita ou de Joan, où elle expliquait en quelques mots la fin des Runaway.
Elle y précisait que la goutte qui avait fait déborder le vase était le jour où un crétin, prétendu journaliste, avait commencé son "questionnaire" par un : "alors comme ça vous êtes des salopes...". Avec, de surcroît, un air suffisant et hautain.
C'est ce genre de bêtise crasse qui a eu raison de ciment du groupe, et qui a fini par épuiser les éléments les moins résistants.
D'autres groupes féminins de talents ont écourté leur carrière devant ce type d'obstacle honteux et impardonnable.

Julien Deléglise a dit…

Ah Lita....

Elle fut une sacr&e garce. Notamment la copine de Nicki Sixx. Et le plus trash n'était pas forcément celui que l'on pense. Franchement, les albums de Runaways sauf le dernier, et "Out For Blood" de 19863 valent le coup. Le reste, ça sent le cul, mais ça...

Anonyme a dit…

Avec Nikki ??? Celui qui a une petite...
Non pas Lita. Pas ma Litaaaaa !!!!!
Carmelita ? Tu entends ce qu'ils disent ??
C'est de la désinformation.

Pascal GEORGES a dit…

Bon, j'aime beaucoup ton intro Délibérément réaliste...
Terriblement réaliste...
Je t'épargne mes avis sur la question mais crois bien qu'en tant que zicos et acteur culturel en prof, ça me plombe au quotidien.
La culture reste un bastion mais la dernière roue de la charrette politique...
Et aujourd'hui les roues de secours sont des petites galettes peu fiables, c'est tout dire.

Joan Jett, Runaways...
Je monte ça avec des élèves filles dès ce soir, étrange tout de même ce hasard.
Etrange...
En tout cas, bien bon article, fouillé comme d'ahb et avec anecdotes croustillantes si ce n'est liens persos.
Un peu comme chez moi, la musique de l'intérieur, enfin un angle qui fait de bien à lire.
A plus.