Merci de votre présence toujours plus importante, et vos nombreux compliments. Avant d'attaquer cette seconde partie de l'histoire du Hard-Rock, je tenais à revenir sur certains commentaires de la première partie, histoire de mettre les choses au point. En effet certains lecteurs, amateurs éclairés, se sont courroucés de telle analyse imprécise, ou de l'absence de leurs groupes préférés, tels Cactus ou Blue Cheer. Ne vous affoler pas, il arriveront, vous n'avez eu droit qu'aux deux premiers chapitres, et il y en a neuf.
Ensuite, si certaines réalités historiques sont indéniables, je n'ai pas envie de tomber dans la énième ornière de l'histoire du hard. Si certains grands groupes sont des jalons capitaux, tels Led Zeppelin, Cream ou Jimi Hendrix, le bouillonnement musical de l'époque faisait que de petits groupes croisaient la route de grands en devenir, et les influençaient donc. J'ai donc décidé de mettre aussi en lumière des groupes inconnus, afin d'avoir une approche plus inédite des choses. Cela reste subjectif, mais l'écriture sur la musique n'est que cela, elle n'est qu'affaire d'opinion.
Enfin, il s'agit de l'histoire de la naissance du genre, ce qui fait que certains groupes post-1969 seront absents. Cela ne m'empêchera pas de leur rendre hommage dans une chronique prochaine. Je le répète, il s'agit d'une analyse différente, personnelle et sur le moment des faits, à la lumière des nombreux disques que j'ai eu l'occasion d'écouter. Le format qui m'a été imposé ne me permettait pas de parler de tous, sans cela il m'aurait fallu écrire un livre complet sur le genre.
Bonne lecture.
"Il fallut un détonateur. "
3/ Et par le LSD vint la lumière
Les Etats-Unis restent passifs face à la révolution musicale apportée par la Grande-Bretagne. D’abord considéré comme un phénomène adolescent et midinette, le succès gigantesque remporté par les Beatles et les Stones finissent par faire plier l’Amérique.
Mais il faut préciser qu’en 1965, les choses ont bien changées. Les Beatles ont abandonné les ritournelles faciles pour une pop-music plus élaborée née avec « Rubber Soul » Les Rolling Stones commencent à écrire leurs premières chansons sous la direction de Mick Jagger et Keith Richards. Les Kinks ont fait paraître « You Really Got Me » et les Who « My Generation ».
Pourtant, ce rock à succès laisse de marbre la nouvelle génération américaine post-garage qui préfère puiser dans le terreau fertile du rock’n’roll et du blues. Ainsi, les Grateful Dead, Jefferson Airplane et autres Quicksilver Messenger Service développent leur musique sur ces bases.
Néanmoins, l’utilisation de drogues lysergiques comme le LSD voit les musiciens déformer inconsciemment d’abord le blues noir américain. Sur de fébriles thèmes fifties, ils développent d’hallucinantes et hallucinées improvisations. Pourtant les musiciens n’ont que l’impression d’interpréter du blues. Sauf que les thèmes s’allongent durant de longues minutes, et les influences les plus diverses se culbutent dans un même morceau. Ainsi, blues, jazz, rock et influences indianisantes deviennent le terreau fertile d’une musique qui s’affranchit des codes. Cette expérimentation permet en particulier aux guitaristes d’appréhender le rock de manière totalement nouvelle.
Mais il faut préciser qu’en 1965, les choses ont bien changées. Les Beatles ont abandonné les ritournelles faciles pour une pop-music plus élaborée née avec « Rubber Soul » Les Rolling Stones commencent à écrire leurs premières chansons sous la direction de Mick Jagger et Keith Richards. Les Kinks ont fait paraître « You Really Got Me » et les Who « My Generation ».
Pourtant, ce rock à succès laisse de marbre la nouvelle génération américaine post-garage qui préfère puiser dans le terreau fertile du rock’n’roll et du blues. Ainsi, les Grateful Dead, Jefferson Airplane et autres Quicksilver Messenger Service développent leur musique sur ces bases.
Néanmoins, l’utilisation de drogues lysergiques comme le LSD voit les musiciens déformer inconsciemment d’abord le blues noir américain. Sur de fébriles thèmes fifties, ils développent d’hallucinantes et hallucinées improvisations. Pourtant les musiciens n’ont que l’impression d’interpréter du blues. Sauf que les thèmes s’allongent durant de longues minutes, et les influences les plus diverses se culbutent dans un même morceau. Ainsi, blues, jazz, rock et influences indianisantes deviennent le terreau fertile d’une musique qui s’affranchit des codes. Cette expérimentation permet en particulier aux guitaristes d’appréhender le rock de manière totalement nouvelle.
4/ Jimi Hendrix et Cream
Il fallut un détonateur. Le blues anglais ne fut que surenchère. Des classiques du blues, il ne fut que question de course à l’armement. Afin de se différencier de son homologue noir américain, le blues anglais se fit plus lourd et plus urbain. Pourtant, un jeune guitariste noir va lui aussi bousculer le blues.
Cream et Jimi Hendrix ont un point commun : une virtuosité implacable. Cream est l’alliage de trois fines lames du blues anglais. Ginger Baker à la batterie et Jack Bruce à la basse, tous deux issus du Graham Bond Organisation, et Eric Clapton, devenu God au sein des Bluesbreakers. Jimi Hendrix a lui côtoyé sur scène ce que les Etats-Unis compte de meilleur en matière de blues et de soul. Il se forge un style fruit de la synthèse des meilleurs chorus du blues et une inventivité sans limite. Lorsqu’enfin Jimi joue comme artiste solo en 1966, Hendrix choque.
Pédales d’effets, jeu avec les dents, sustain avec les amplis, Hendrix est la synthèse du blues noir américain les potards à 11. Son jeu impressionne, tout comme son jeu de scène. Les jeunes musiciens britanniques n’en reviennent pas. Jeff Beck jurera regretter son éducation stricte qui lui empêcha d’être aussi expansif qu’Hendrix.
Toujours est-il que le jeune homme noir fait ses débuts au Café Wha dans le Village new-yorkais alors que Cream décide son union sacrée sur de biens mauvaises bases. Bruce et Baker ne peuvent déjà guère se saquer, et Clapton ne compose pas, mais est l’idole des foules. C’est donc sur cette tension d’égos que les trois vont délivrer, sur scène, des prestations redoutables de lourdeur, d’inventivité, étirant leurs titres ou de vieux blues sur de longues minutes. La basse, la batterie et la guitare s’entrechoquent en permanence, mise en danger permanente du leader de l’instant. Ce petit jeu finira par casser les musiciens, qui parallèlement en studio, se montre moins heavy et blues, mais plus psychédélique.
C’est à ce moment-là que Chas Chandler, l’ancien bassiste des Animals, ramène Jimi Hendrix en Grande-Bretagne. Le jeune homme se voit de l’autre section rythmique qui tue : Mitch Mitchell à la batterie, et Noel Redding à la basse. Le jeune homme a déjà quelques chansons en poche, et pas des moindres : « Stone Free », « Purple Haze », « Foxy Lady » et la reprise de Joe South « Hey Joe ».
Son approche de la guitare, totalement libérée, et imprégnée de tous les bluesmen qu’il a vu ou côtoyé, va balayer le rock anglais strict de l’époque. Jeff Beck, Eric Clapton, Pete Townshend, Keith Richards, Georges Harrison veulent savoir, veulent comprendre. Comment ce gamin noir les enterre-t-il tous les soirs au Marquee ? Parallèlement, Hendrix, modeste, reste pantois devant la virtuosité jazzistique du duo Bruce-Baker. En hommage, il reprendra « Sunshine Of Your Love ». Clapton quant à lui, se laisse pousser une coupe afro.
Les deux groupes imposent en un an à peine le mythe du guitar-hero ultime, sexy et aventureux, et de l’autre, la section rythmique fracassante et virtuose qui est le siège des meilleurs improvisations du futur hard-rock.
Cream et Jimi Hendrix ont un point commun : une virtuosité implacable. Cream est l’alliage de trois fines lames du blues anglais. Ginger Baker à la batterie et Jack Bruce à la basse, tous deux issus du Graham Bond Organisation, et Eric Clapton, devenu God au sein des Bluesbreakers. Jimi Hendrix a lui côtoyé sur scène ce que les Etats-Unis compte de meilleur en matière de blues et de soul. Il se forge un style fruit de la synthèse des meilleurs chorus du blues et une inventivité sans limite. Lorsqu’enfin Jimi joue comme artiste solo en 1966, Hendrix choque.
Pédales d’effets, jeu avec les dents, sustain avec les amplis, Hendrix est la synthèse du blues noir américain les potards à 11. Son jeu impressionne, tout comme son jeu de scène. Les jeunes musiciens britanniques n’en reviennent pas. Jeff Beck jurera regretter son éducation stricte qui lui empêcha d’être aussi expansif qu’Hendrix.
Toujours est-il que le jeune homme noir fait ses débuts au Café Wha dans le Village new-yorkais alors que Cream décide son union sacrée sur de biens mauvaises bases. Bruce et Baker ne peuvent déjà guère se saquer, et Clapton ne compose pas, mais est l’idole des foules. C’est donc sur cette tension d’égos que les trois vont délivrer, sur scène, des prestations redoutables de lourdeur, d’inventivité, étirant leurs titres ou de vieux blues sur de longues minutes. La basse, la batterie et la guitare s’entrechoquent en permanence, mise en danger permanente du leader de l’instant. Ce petit jeu finira par casser les musiciens, qui parallèlement en studio, se montre moins heavy et blues, mais plus psychédélique.
C’est à ce moment-là que Chas Chandler, l’ancien bassiste des Animals, ramène Jimi Hendrix en Grande-Bretagne. Le jeune homme se voit de l’autre section rythmique qui tue : Mitch Mitchell à la batterie, et Noel Redding à la basse. Le jeune homme a déjà quelques chansons en poche, et pas des moindres : « Stone Free », « Purple Haze », « Foxy Lady » et la reprise de Joe South « Hey Joe ».
Son approche de la guitare, totalement libérée, et imprégnée de tous les bluesmen qu’il a vu ou côtoyé, va balayer le rock anglais strict de l’époque. Jeff Beck, Eric Clapton, Pete Townshend, Keith Richards, Georges Harrison veulent savoir, veulent comprendre. Comment ce gamin noir les enterre-t-il tous les soirs au Marquee ? Parallèlement, Hendrix, modeste, reste pantois devant la virtuosité jazzistique du duo Bruce-Baker. En hommage, il reprendra « Sunshine Of Your Love ». Clapton quant à lui, se laisse pousser une coupe afro.
Les deux groupes imposent en un an à peine le mythe du guitar-hero ultime, sexy et aventureux, et de l’autre, la section rythmique fracassante et virtuose qui est le siège des meilleurs improvisations du futur hard-rock.
à suivre
tous droits réservés
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2 commentaires:
La suite, la suite !!!
C'est sur qu'il y a un avant et un après Hendrix en termes de puissance sonore, de virtuosité, d'effets, de style de composition, de jeu de scène, d'improvisation sur scène, (t'as raison de pas oublier Mitchell et Redding qui assuraient vraiment derrière!), de mélange des genres, de frénésie dans le jeu...
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