DEF LEPPARD « On Through The Night » 1980
Je vais vous parler d’un groupe que je n’aime pas particulièrement. Alors en plein apprentissage heavy-metal, je dévorai les disques des grands groupes, et ce avec délectation. Aucun ne m’avait pour le moment déçu, bien au contraire. Enfin, ce n’est pas vraiment la vérité : je dus attendre l’achat de « Made In Japan » pour apprécier la puissance de Deep Purple, et « Alive » pour aimer Kiss.
Pour Def Leppard, ce fut un peu cela. J’achetai ce « On Through The Night » aux puces, confiant dans le fait que ce groupe issu de la NWOBHM devait forcément cartonner, étant donner la claque que j’avais pris en écoutant Iron Maiden et Saxon.
Et là, déception : je trouvai le Lep d’un mou hallucinant, avec ses mélodies trop FM à mon goût. Furieux, je me mis bille en tête de me débarrasser de cette horrible bouse de ma prestigieuse collection. Il faut dire que j’avais une violente appréhension avec Def Leppard. Je connaissais les tubes FM, le côté métal flashy grotesque, le batteur manchot, tout ça. Mais j’avais également lu que Def Leppard venait de Sheffield, triste ville industrielle du nord-ouest de la Grande-Bretagne. Et leurs deux premiers albums étaient réputés plus hard que les suivants, les « Hysteria » et consorts.
Mais là, franchement, non, ce « On Through The Night » n’était pas à mon goût. Pourtant, malgré mes tentatives, je ne réussis à me débarrasser de cet objet embarrassant. Alors, après un petit temps de pause, je le réécoutai. Et je le trouvai passionnant. Les mélodies avaient fait leur effet. Toute la saveur du hard du Lep avait frappé.
Effectivement, pour ceux qui ne connaissent Def Leppard que par les tubes de 87-88, il est bien évident que deux trois surprises vous attendent. Car « On Through The Night » est largement plus agressif que la suite. Profondément métallique, ancré dans le hard-rock mélodique anglais de UFO et Thin Lizzy, la musique du groupe est à la fois fortement léchée et suffisamment brutale pour réveiller les esgourdes.
Du rock vigoureux de « Rock Brigade » ou « Rocks Off » aux refrains plus accrocheurs et commerciaux de « Hello America » ou « Sorrow Is A Woman », en passant par des choses plus progressives comme « Satellite » ou « Overture », on distingue en fait une grande ouverture d’esprit dans le hard-rock. Même si Iron Maiden sut davantage donner de puissance à ces mêmes influences, Def Leppard reste un groupe vigoureux et efficace.
Bien sûr, il y a quelques points faibles, comme la voix de Joe Elliot, pas exceptionnelle. Mais il y a les guitares de Pete Willis et Steve Clark, asserrées, et la rythmique efficace de Rick Allen et Rick Savage. Et puis surtout, il y a ce son un peu brut de décoffrage, presque live, fruit de Tom Allom, le producteur de Judas Priest. Tout cela rend finalement le heavy de Def Leppard plus prolo et agressif que les disques suivants.
Et finalement, ce premier disque est pour moi leur meilleur, et le seul digne de la grande famille du heavy-metal anglais du début des années 80, cette fameuse NWOBHM qui sut faire des gamins des banlieues grises d’Angleterre rongées par le chômage des héros modernes. Def Leppard ignora par la suite d’où ils venaient. Et c’est sans doute ce qui tua le plus rock’n’roll des cinq, Steve Clark, en 1991.
tous droits réservésPour Def Leppard, ce fut un peu cela. J’achetai ce « On Through The Night » aux puces, confiant dans le fait que ce groupe issu de la NWOBHM devait forcément cartonner, étant donner la claque que j’avais pris en écoutant Iron Maiden et Saxon.
Et là, déception : je trouvai le Lep d’un mou hallucinant, avec ses mélodies trop FM à mon goût. Furieux, je me mis bille en tête de me débarrasser de cette horrible bouse de ma prestigieuse collection. Il faut dire que j’avais une violente appréhension avec Def Leppard. Je connaissais les tubes FM, le côté métal flashy grotesque, le batteur manchot, tout ça. Mais j’avais également lu que Def Leppard venait de Sheffield, triste ville industrielle du nord-ouest de la Grande-Bretagne. Et leurs deux premiers albums étaient réputés plus hard que les suivants, les « Hysteria » et consorts.
Mais là, franchement, non, ce « On Through The Night » n’était pas à mon goût. Pourtant, malgré mes tentatives, je ne réussis à me débarrasser de cet objet embarrassant. Alors, après un petit temps de pause, je le réécoutai. Et je le trouvai passionnant. Les mélodies avaient fait leur effet. Toute la saveur du hard du Lep avait frappé.
Effectivement, pour ceux qui ne connaissent Def Leppard que par les tubes de 87-88, il est bien évident que deux trois surprises vous attendent. Car « On Through The Night » est largement plus agressif que la suite. Profondément métallique, ancré dans le hard-rock mélodique anglais de UFO et Thin Lizzy, la musique du groupe est à la fois fortement léchée et suffisamment brutale pour réveiller les esgourdes.
Du rock vigoureux de « Rock Brigade » ou « Rocks Off » aux refrains plus accrocheurs et commerciaux de « Hello America » ou « Sorrow Is A Woman », en passant par des choses plus progressives comme « Satellite » ou « Overture », on distingue en fait une grande ouverture d’esprit dans le hard-rock. Même si Iron Maiden sut davantage donner de puissance à ces mêmes influences, Def Leppard reste un groupe vigoureux et efficace.
Bien sûr, il y a quelques points faibles, comme la voix de Joe Elliot, pas exceptionnelle. Mais il y a les guitares de Pete Willis et Steve Clark, asserrées, et la rythmique efficace de Rick Allen et Rick Savage. Et puis surtout, il y a ce son un peu brut de décoffrage, presque live, fruit de Tom Allom, le producteur de Judas Priest. Tout cela rend finalement le heavy de Def Leppard plus prolo et agressif que les disques suivants.
Et finalement, ce premier disque est pour moi leur meilleur, et le seul digne de la grande famille du heavy-metal anglais du début des années 80, cette fameuse NWOBHM qui sut faire des gamins des banlieues grises d’Angleterre rongées par le chômage des héros modernes. Def Leppard ignora par la suite d’où ils venaient. Et c’est sans doute ce qui tua le plus rock’n’roll des cinq, Steve Clark, en 1991.
3 commentaires:
je ne savais vraiment pas lequel choisir pour ma discotheque metal et sur ton super article je vais essayer de me le procurer fissa !!!
vrai, "On Through The Night" est le meilleur album de Def Leppard. en tous cas son disque le plus direct et sans fioritures inutiles, mais le suivant "High N Dry" s'en sort plutôt bien malgré la production estampillée Robert John "Mutt" Lange! (celui qui en tartine 20 couches pour rien).
la suite de la discographie du Léopard Sourdingue, c'est du superflu!
Marrant, car ma découverte de Def Leppard est un peu pareil, sauf qu'elle s'est faite sur un best of (enfin qui ne regroupait pas les deux premiers albums hormis un titre). Moi aussi je voulais continuer mon excursion dans la NWOBHM après Maiden et Saxon et j'ai été vraiment déçu par le côté FM. Seul deux titres m'ont vraiment plu à l'époque, "Pour Some Sugar On Me" qui avait une grosse batterie (électronique) et de gros choeurs, et "Animal" pour son riff d'intro et son refrain amusant. Soit deux titres d'"Hysteria", leur plus grand succès commercial.
Mais la révélation s'est faite en découvrant le groupe en live par le biais de DVD. Et oui en live Def Leppard est un grand groupe de hard rock, les guitares se font plus lourdes, le chant d'Elliott plus éraillé et on se dit: "mais pourquoi un groupe aussi performant n'a-t-il jamais sorti un live officiel ?" L'erreur est à présent à moitiée réparée suite à la parution de l'édition Deluxe de Pyromania qui propose un très bon live de 83 au forum de LA qui reprend les meilleurs titres des trois premiers albums (les 3 plus hard).
Depuis, le hard FM ne me rebute plus autant qu'avant et je dois dire que Def Leppard est même devenu un de mes groupes favoris. Et je dois dire que je ne suis pas tout à fait d'accord avec la fin de l'article. S'il est vrai que "On Through The Night" reste un albums sous estimé, s'il est vrai qu'à partir de Pyromania, leur troisième album, on sent un virage commercial (qui s'amorcera pleinement avec Hysteria, excellent album au demeurant), le deuxième album, "High N Dry" poursuit tout à fait dans la voie du premier (avec même un ou deux niveau plus haut) avec des petits brûlots comme "Let It Go" ou High N Dry".
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