mardi 17 juin 2008

FIREBIRD

PREAMBULE : De nombreuses questions se posent sur ce blog. Je voudrais juste vous dire que je suis un fan des 70s mais voilà, j'aime le heavy-metal stoner. J'aime Brant Bjork, j'aime High On Fire, j'aime Electric Wizard, Sleep et bien d'autres. Mais voilà, je n'ai la place pour tout. Je ne fais que mon possible pour vous faire découvrir les meilleurs disques.


FIREBIRD « n°3 » 2003

Un jour, l’espoir vint du froid. Comme la gauche française, il se bat pour la cause rock dans un monde réactionnaire et conformiste. Et en 2003, il se retrouve seul. Bill Steer, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un guitariste britannique dont le passé ne vibre pas vraiment au son du blues.
Le garçon fut en effet le pilier de deux des principaux groupes de death-metal –grindcore de l’histoire, à savoir Napalm Death, et surtout Carcass. Riffs métalliques, soli à deux cent à l’heure et grognements d’homme de Cro-Magnon vomissant des textes faits de chirurgie glauque, de bains de sang et de massacres en tout genre, voilà l’univers de Bill Steer jusqu’au milieu des années 90.
Et puis, Steer se lasse. Peu à peu, il se rapproche du passé musical de son pays : Free, Humble Pie, Led Zeppelin, Rory Gallagher, mais aussi quelques américains glorieux comme Ted Nugent, Mountain ou Cactus. Le dernier album de Carcass, alors que la séparation est déjà consommée, « Swan Song » a alors de forts relents de heavy-blues anglais, que seuls les réflexes métalliques et le chant ramène au monde death.
Dés lors, Steer s’enfuit vers des horizons 70’s rêvés. A partir de ce jus miraculeux, il y aura la formation de Firebird en 1999, et la sortie d’un premier disque en 2000. En format power-trio, il dévoile un heavy-blues, synthèse de ces influences 70’s, déjà très inspiré. Bien sûr, il n’y a rien de très révolutionnaire là-dedans, juste du feeling et du plaisir de jouer. Mais il y a aussi de la tripe, et une incroyable hargne bien rare ces jours-ci. Car bien que les instruments et le matériel soient vintage, le son reste live et puissant, avec un style de guitare unique et cette voix claire, presque fragile.
J’aime tous les albums de Firebird, mais j’ai toujours eu une immense sympathie pour le troisième, ce « n°3 ». En 2003, Steer se retrouve seul, donc. Son groupe éclate : Leo Smee, bassiste de Cathedral, et Ludwig Witt, batteur de Spiritual Beggars, partent retrouver leurs groupes respectifs. Firebird a d’ailleurs peu tourné à cause des emplois du temps chargés des deux musiciens.
Steer réunit donc autour de lui Roger Nilsson à la basse, et Jolle Atlagic à la batterie, tous deux issus du groupe suédois The Quill. Le nouveau trio enregistre rapidement ce troisième album, d’une très grande classe. Car Steer sait manier les ambiances, entre heavy-rock percutant avec les puissants « Cross The Line » qui fait l’ouverture, ou le titanesque et funk lourd « Believer ». Mais il y a aussi de superbes pièces de blues mélodique, à l’instar du poignant « Friend », ou de ma chanson préférée de Firebird, « Station ». Superbement réhaussée de piano électrique, cette complainte du mec seul sur le quai d’une gare prend des allures de voyage initiatique, arrachant l’eau des yeux par les superbes arpèges qui clôt le titre.
On pourra toujours se demander l’intérêt d’un tel disque, l’absence total de modernité, voir critiquer le côté passéiste de la chose. Mais tout cela tombe bien vite devant l’inepte du rock moderne, et l’efficacité de la musique de Firebird. Car il n’est ici question que de rock’n’roll, et de rien d’autre. Et cela, c’est rare par les temps qui courent, voire salvateur. Car finalement, ce disque n’est rien d’autre que l’enregistrement de trois musiciens doués et inspirés, jouant des chansons accrocheuses et mélodiques. C’est en fait ce retour aux sources, cette simplicité, cette authenticité dans l’approche qui fait de ce disque et de Firebird le plus digne représentant du rock, et ils deviennent rares.


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