FRANK MARINO AND MAHOGANY RUSH « Real Live ! » 2004
Déjà abordé dans ces pages, le sujet Frank Marino et Mahogany Rush fut l’occasion pour moi de réhabiliter un musicien d’exception des années 70. Mais je ne savais pas jusqu’à récemment que l’homme s’était réhabilité par sa propre musique il y quelques années de cela.
Comprenez ici que souvent, la plupart des musiciens des années 70, si ils restent de très bonnes attractions scéniques, et de très honorables compositeurs l’expérience aidant, la plupart ont perdu avec l’âge le feeling et la fougue de leurs jeunes années.
Marino a effectué une pause d’une dizaine d’années dans les années 90, celle-ci ayant suivi un net ralentissement d’activités durant les années 80. Dégoûté du music-business, perdu dans les brumes du show-business, il a préféré s’éclipser afin de ne pas sombrer dans la dépression et la came. Incompris, ridiculisé par les médias par une sombre histoire de réincarnation hendrixienne, Frank Marino a pris le temps de son retour.
Par le soutien des fans sur son site, il a décidé de reprendre la route, et il a rudement bien fait. Car ce live est sans doute son meilleur enregistrement à ce jour, loin devant ses disques seventies.
Déjà, commencé un disque live par « Voodoo Chile » (pas la version hard Slight Return que tous le monde a repris, non la version blues de 15 minutes), il faut être gonflé. Ou être sûr de son talent. Car ce titre, enregistré live par le grand Jimi en 1968, et à mon sens le plus emblématique du feeling hendrixien. Ce qui veut donc dire qu’il est comme suicidaire de vouloir la reprendre sans se prendre les pieds dans le tapis, et plongé dans le plagiat grotesque. Et ce Qui fait craindre le pire, c’est que Marino est réputé pour être « habité » par le Voodoo Child. Seulement, voilà, habité est le mot. Marino y est brillant, épris du souffle magique, de l’inspiration du musicien, et délivre un blues intense, électrique, ondulant sur de long chorus barbelés, mystiques.
Ce mot est d’ailleurs celui de ce disque. Car outre le fait que Frank ait la Foi, il est d’une grande discrétion sur le sujet, y adoptant plus là-dedans une philosophie qu’une doctrine. Cela lui évite notamment de tartiner ses paroles de prêches cul-bénis repoussoirs. Et de continuer à évoluer dans le monde du Rock sans gêne.
Ce live est en fait une formidable expérience sonore et personnelle, Marino tentant de faire toucher à l’auditeur la dimension mystique et surréaliste de sa vision par la musique. Tous les titres s’enchaînent donc presque avec une décontraction phénoménale. La guitare virevolte, brillante d’un bout à l’autre.
A ce titre, Marino a rejoint dans sa dimension émotionnelle la guitare de Robin Trower, ce qui n’est pas un vain mot. En effet, si Marino, tout empreint de talent soit-il, réussit à imposer sa patte sur l’héritage hendrixien, il ne réussit pas toujours à le dépasser. Trower assura cette relève de l’ampleur émotionnelle et cosmique, et de ce dés son premier disque, là où Marino pataugeait encore entre le plagiat et l’innovation.
Force est de constater que bien que les deux hommes ont un toucher très distincts, celui de Trower étant de loin le plus émotionnel, le plus prenant, Marino impose un jeu tout en ondulations électriques, intenses de petits phrases rapides ou lentes comptant les émotions à la place des mots.
Et cela est fort vrai pour le magnifique « He’s Calling », ou encore le titre de fin « Try For Freedom ». Ce qui est formidable, c’est de voir l’extraordinaire cohésion du répertoire, et en même temps, le brio des dernières compositions, moins prétentieuses, plus fines dans leur approche. Frank Marino est devenu un poète de la guitare, un vrai, capable de vous faire traverser la planète sur le dos d’un oiseau, de vous faire explorer les recoins les plus fous de votre imagination juste avec quelques notes. Le fougueux pur sang du manche est devenu un cavalier solitaire au long cours, un magicien de la note, subtil, et qui inscrit à 54 ans son meilleur disque à ce jour.
Tous droits réservés
Déjà abordé dans ces pages, le sujet Frank Marino et Mahogany Rush fut l’occasion pour moi de réhabiliter un musicien d’exception des années 70. Mais je ne savais pas jusqu’à récemment que l’homme s’était réhabilité par sa propre musique il y quelques années de cela.
Comprenez ici que souvent, la plupart des musiciens des années 70, si ils restent de très bonnes attractions scéniques, et de très honorables compositeurs l’expérience aidant, la plupart ont perdu avec l’âge le feeling et la fougue de leurs jeunes années.
Marino a effectué une pause d’une dizaine d’années dans les années 90, celle-ci ayant suivi un net ralentissement d’activités durant les années 80. Dégoûté du music-business, perdu dans les brumes du show-business, il a préféré s’éclipser afin de ne pas sombrer dans la dépression et la came. Incompris, ridiculisé par les médias par une sombre histoire de réincarnation hendrixienne, Frank Marino a pris le temps de son retour.
Par le soutien des fans sur son site, il a décidé de reprendre la route, et il a rudement bien fait. Car ce live est sans doute son meilleur enregistrement à ce jour, loin devant ses disques seventies.
Déjà, commencé un disque live par « Voodoo Chile » (pas la version hard Slight Return que tous le monde a repris, non la version blues de 15 minutes), il faut être gonflé. Ou être sûr de son talent. Car ce titre, enregistré live par le grand Jimi en 1968, et à mon sens le plus emblématique du feeling hendrixien. Ce qui veut donc dire qu’il est comme suicidaire de vouloir la reprendre sans se prendre les pieds dans le tapis, et plongé dans le plagiat grotesque. Et ce Qui fait craindre le pire, c’est que Marino est réputé pour être « habité » par le Voodoo Child. Seulement, voilà, habité est le mot. Marino y est brillant, épris du souffle magique, de l’inspiration du musicien, et délivre un blues intense, électrique, ondulant sur de long chorus barbelés, mystiques.
Ce mot est d’ailleurs celui de ce disque. Car outre le fait que Frank ait la Foi, il est d’une grande discrétion sur le sujet, y adoptant plus là-dedans une philosophie qu’une doctrine. Cela lui évite notamment de tartiner ses paroles de prêches cul-bénis repoussoirs. Et de continuer à évoluer dans le monde du Rock sans gêne.
Ce live est en fait une formidable expérience sonore et personnelle, Marino tentant de faire toucher à l’auditeur la dimension mystique et surréaliste de sa vision par la musique. Tous les titres s’enchaînent donc presque avec une décontraction phénoménale. La guitare virevolte, brillante d’un bout à l’autre.
A ce titre, Marino a rejoint dans sa dimension émotionnelle la guitare de Robin Trower, ce qui n’est pas un vain mot. En effet, si Marino, tout empreint de talent soit-il, réussit à imposer sa patte sur l’héritage hendrixien, il ne réussit pas toujours à le dépasser. Trower assura cette relève de l’ampleur émotionnelle et cosmique, et de ce dés son premier disque, là où Marino pataugeait encore entre le plagiat et l’innovation.
Force est de constater que bien que les deux hommes ont un toucher très distincts, celui de Trower étant de loin le plus émotionnel, le plus prenant, Marino impose un jeu tout en ondulations électriques, intenses de petits phrases rapides ou lentes comptant les émotions à la place des mots.
Et cela est fort vrai pour le magnifique « He’s Calling », ou encore le titre de fin « Try For Freedom ». Ce qui est formidable, c’est de voir l’extraordinaire cohésion du répertoire, et en même temps, le brio des dernières compositions, moins prétentieuses, plus fines dans leur approche. Frank Marino est devenu un poète de la guitare, un vrai, capable de vous faire traverser la planète sur le dos d’un oiseau, de vous faire explorer les recoins les plus fous de votre imagination juste avec quelques notes. Le fougueux pur sang du manche est devenu un cavalier solitaire au long cours, un magicien de la note, subtil, et qui inscrit à 54 ans son meilleur disque à ce jour.
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3 commentaires:
Hello. This post is likeable, and your blog is very interesting, congratulations :-). I will add in my blogroll =). If possible gives a last there on my blog, it is about the Celulite, I hope you enjoy. The address is http://eliminando-a-celulite.blogspot.com. A hug.
Strange blog like your own... If your here for doing some advert, fuck off.
Bonjour, je suis fan de Frank Marino depuis pas mal d'année et je recherche le morceau Voodoo Chile sur l'album Real Live, mais en entier. En effet, sur youtube, le morceau est coupé et je ne le trouve nulle part en entier. Si tu sais où je peux le trouver, merci d'avance de te sinfos. Bonne journée.
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