FRANCE INTER OU LE RETOUR DE LA CENSURE PROPRE
Je dois avouer avoir du mal à m’exprimer sur le sujet politique. Pas que cela ne m’intéresse pas, mais je m’emporte vite, les sujets d’exaspération étant légions ces derniers temps. Néanmoins, j’ai ressenti le besoin d’évoquer le licenciement hier de Stéphane Guillon de France Inter, ainsi que de Didier Porte.
A l’heure où le peuple voit ses avantages sociaux disparaître comme neige au soleil au nom des sacro-saintes économies (réformes de la sécu, des retraites, privatisations des services publics au profit de grosses sociétés…), pendant que les banques et les entreprises pillent les caisses de l’Etat avec le consentement du gouvernement, ces deux hommes étaient une petite lueur de contestation.
Guillon, comme Porte, n’étaient pas que des comiques. On goûte ou pas leur sens de la dérision et de la provocation, mais ces deux-là étaient surtout une petite brise de contestation politique. Foncièrement de gauche, intelligents, ils n’hésitaient pas à pointer d’une plume acide sur les pires médiocrités de nos dirigeants, tournant en dérision, mais avec virulence une bande de parvenus à la solde de quelques grandes puissances financières.
Littéralement pourris jusqu’à l’os, n’ayant plus honte de rien, nos politiques se contrefichent de nos problèmes. Au pire daignent-ils un brin s’y intéresser en campagne électorale, mais vraiment à peine, aux vues des chiffres d’abstention de ces trois dernières élections. Ainsi, si on en juge l’affaire Woerth, les cigares de Christian Blanc, l’appartement d’Estrosi, les cumuls de retraites d’élus-salaires de ministres d’Alliot-Marie, Boutin, ou Bachelot qui tâtent 15000 € par mois, les débats fascistes de Besson…. Il est évident que le gouvernement, avec ses leçons de morale sur la rigueur se fout totalement de notre gueule.
Et que dire lorsque l’on sait que les exonérations de charge des entreprises sont payées par la Sécurité Sociale (d’où le trou, qui équivaut justement au montant annuel de ses charges), des banques archi-bénéficiaires en 2009 et le cadeau de Sarko de 50 milliards sur nos deniers. Et ne parlons pas de la grippe A, la taxe carbone dont on a jamais su à quoi elle servait concrètement pour l’environnement….
Stéphane Guillon et Didier Porte démontaient consciencieusement, avec beaucoup d’intelligence, mais aussi un brin de provocation tous ces mécanismes, avec humour mais aussi avec précision tous ces travers, toutes ces escroqueries officielles, et ce avec davantage de panache que n’importe quel journaliste.
Et c’est sans aucun doute cela qui gênait. On a mis en avant les insultes, les « J’encule Sarkozy », les « tête de fouine », tout cela sortit de leur contexte. Mais tout cela n’est que prétexte. Certes, leurs propos étaient parfois froids et cinglants, mais il n’était que la réponse au cynisme de nos politiques, bien plus violent que ces quelques chroniques humoristiques. Car finalement, en terme « d’insultes », Laurent Gerra devrait être mis au pilori, faisant raconter les pires horreurs aux personnages qu’il imite. Et puis Anne Roumanoff, elle aussi est piquante chez Drucker.
Seulement voilà, chez ces deux-là, l’analyse politique n’est pas du niveau de Guillon et Porte. Ils ont tenté de dénoncer avec leur humour les travers du système, et ont quelque part tenté de créer un contre-pouvoir qui semble, aussi petit soit-il, déranger.
Le plus ironique là-dedans, c’est que c’est Philippe Val, rédacteur-en-chef de Charlie Hebdo, qui les a viré. Lui qui se gargarisa de liberté d’expression et d’être de gauche, tout cela est tragique. Et il sert même de caution morale, puisque finalement, un homme de gauche ne peut pas avoir écarté deux comiques de gauche pour leurs idées. Seulement voilà, en ce bas-monde, les gens indépendants voulant faire avancer la société ne sont pas les bienvenus. Et Guillon et Porte sont les deux martyrs médiatiques de ce courant de fascisme ambiant, propre sur lui, le pli sur le pantalon et les manches de chemises (brunes). Et le pire, c’est qu’ils n’auront aucun soutien, au nom du politiquement correct. Mes amis, il va être temps de faire la révolution.
Je dois avouer avoir du mal à m’exprimer sur le sujet politique. Pas que cela ne m’intéresse pas, mais je m’emporte vite, les sujets d’exaspération étant légions ces derniers temps. Néanmoins, j’ai ressenti le besoin d’évoquer le licenciement hier de Stéphane Guillon de France Inter, ainsi que de Didier Porte.
A l’heure où le peuple voit ses avantages sociaux disparaître comme neige au soleil au nom des sacro-saintes économies (réformes de la sécu, des retraites, privatisations des services publics au profit de grosses sociétés…), pendant que les banques et les entreprises pillent les caisses de l’Etat avec le consentement du gouvernement, ces deux hommes étaient une petite lueur de contestation.
Guillon, comme Porte, n’étaient pas que des comiques. On goûte ou pas leur sens de la dérision et de la provocation, mais ces deux-là étaient surtout une petite brise de contestation politique. Foncièrement de gauche, intelligents, ils n’hésitaient pas à pointer d’une plume acide sur les pires médiocrités de nos dirigeants, tournant en dérision, mais avec virulence une bande de parvenus à la solde de quelques grandes puissances financières.
Littéralement pourris jusqu’à l’os, n’ayant plus honte de rien, nos politiques se contrefichent de nos problèmes. Au pire daignent-ils un brin s’y intéresser en campagne électorale, mais vraiment à peine, aux vues des chiffres d’abstention de ces trois dernières élections. Ainsi, si on en juge l’affaire Woerth, les cigares de Christian Blanc, l’appartement d’Estrosi, les cumuls de retraites d’élus-salaires de ministres d’Alliot-Marie, Boutin, ou Bachelot qui tâtent 15000 € par mois, les débats fascistes de Besson…. Il est évident que le gouvernement, avec ses leçons de morale sur la rigueur se fout totalement de notre gueule.
Et que dire lorsque l’on sait que les exonérations de charge des entreprises sont payées par la Sécurité Sociale (d’où le trou, qui équivaut justement au montant annuel de ses charges), des banques archi-bénéficiaires en 2009 et le cadeau de Sarko de 50 milliards sur nos deniers. Et ne parlons pas de la grippe A, la taxe carbone dont on a jamais su à quoi elle servait concrètement pour l’environnement….
Stéphane Guillon et Didier Porte démontaient consciencieusement, avec beaucoup d’intelligence, mais aussi un brin de provocation tous ces mécanismes, avec humour mais aussi avec précision tous ces travers, toutes ces escroqueries officielles, et ce avec davantage de panache que n’importe quel journaliste.
Et c’est sans aucun doute cela qui gênait. On a mis en avant les insultes, les « J’encule Sarkozy », les « tête de fouine », tout cela sortit de leur contexte. Mais tout cela n’est que prétexte. Certes, leurs propos étaient parfois froids et cinglants, mais il n’était que la réponse au cynisme de nos politiques, bien plus violent que ces quelques chroniques humoristiques. Car finalement, en terme « d’insultes », Laurent Gerra devrait être mis au pilori, faisant raconter les pires horreurs aux personnages qu’il imite. Et puis Anne Roumanoff, elle aussi est piquante chez Drucker.Seulement voilà, chez ces deux-là, l’analyse politique n’est pas du niveau de Guillon et Porte. Ils ont tenté de dénoncer avec leur humour les travers du système, et ont quelque part tenté de créer un contre-pouvoir qui semble, aussi petit soit-il, déranger.
Le plus ironique là-dedans, c’est que c’est Philippe Val, rédacteur-en-chef de Charlie Hebdo, qui les a viré. Lui qui se gargarisa de liberté d’expression et d’être de gauche, tout cela est tragique. Et il sert même de caution morale, puisque finalement, un homme de gauche ne peut pas avoir écarté deux comiques de gauche pour leurs idées. Seulement voilà, en ce bas-monde, les gens indépendants voulant faire avancer la société ne sont pas les bienvenus. Et Guillon et Porte sont les deux martyrs médiatiques de ce courant de fascisme ambiant, propre sur lui, le pli sur le pantalon et les manches de chemises (brunes). Et le pire, c’est qu’ils n’auront aucun soutien, au nom du politiquement correct. Mes amis, il va être temps de faire la révolution.
tous droits réservés
Et au fur et à mesure du temps, quelques uns d’entre eux marquèrent mon esprit. Ainsi, les Who restèrent pour moi l’archétype du groupe de Rock, alors que j’étais également fou de Led Zeppelin. Le grand héros de la guitare fut pour moi Ritchie Blackmore dont je collectionnai les albums avec passion, émerveillé devant sa personnalité noire et ombrageuse, et dont le touché incroyable me laissa à jamais pantois. Et puis
il y eut Steve Marriott, dont je reste persuadé qu’il est le plus grand chanteur de Rythm’N’Blues anglais de tous les temps. J’aimais sa trempe, sa manière de hurler le Blues comme si sa vie en dépendait. Un peu comme Robert Plant d’ailleurs, mais son timbre rugissant laissa place à une voix plus aigue, plus féminine en un sens, et ce dés le troisième album (par ailleurs fort goûtu). Je me pris de passion pour tout ce qu’il sortit, même le plus discutable. Et j’aimai sa vision prolétaire des choses, ce combat de chaque instant pour défendre son mélange de Blues-Rock teigneux et de Soul.
Et puis il y eut Paul DiAnno. Les amateurs un peu éclairés en Heavy-Metal savent de qui je parle, à savoir du premier chanteur de Iron Maiden. Oui, Bruce Dickinson ne fut pas le seul et unique chanteur de la Vierge de fer, bien que son talent, que ce soit comme chanteur ou comme parolier, est indéniable.
Pourtant, lorsque j’étais adolescent, Iron Maiden pour moi, c’était « Fear Of The Dark » en 1993, et ces mecs en jeans noirs moule-burettes (on dit slims maintenant) et basquettes montantes, avec ce chanteur castrat qui chantait sur un tracteur (si, si, cherchez le clip, vous allez vous en payer une bonne tranche).
Persuadé, je ne sais pour quelle raison, que Iron Maiden ne pouvait pas avoir été que cela pour devenir un mythe du Heavy-Metal, je me mis à la recherche des premiers disques. Je découvris donc que leur discographie remontait à 1980, et qu’ils existaient même depuis la fin des sacro-saintes années 70 (leur premier simple paru en 1979 devint pour moi une obsession), ce qui faisait donc qu’ils avaient pu être bons un jour.
Et lorsque j’achetai « Iron Maiden », leur premier disque, ce fut la claque. Le son est rauque, brutal, âpre. Les photos de scène sont sombres, noires, violentes. Je constate notamment qu’il y a un autre chanteur, un certain Paul DiAnno, dont je ne distingue sur une photo que la silhouette. Elle m’impressionne, torse nu, larges d’épaules, le cheveu court, le port fier, de cuir noir vêtue.
Je devins archi-fan de « Prowler », « Running Free » (un hymne), « Iron Maiden », ou « Charlot The Harlot ».
Et puis il y avait cette photo de DiAnno sur la pochette : le cheveu toujours court, en sueur, poignets de forces cloutés aux bras, pantalon de cuir noir et chemise noir, il brandissait le bras de rage, ses yeux perçants toisant le public, l’autre main tenant ce micro retranscrivant le son de sa voix unique, impressionnante.
Par ailleurs, lors de la publication en DVD du « Live At The Rainbow » de 1981, je ne pus que constater la présence scénique unique de l’homme. Contrairement à Bruce Dickinson qui en faisait des tonnes sur scène, DiAnno restait campé sur ses jambes, droit, menaçant, tout simplement méchant, défiant le système avec sa musique.
Il était spontané, possédé, comme cette séquence où il rejoint Dave Murray, Steve Harris, et Adrian Smith en plein chorus sur « The Phantom Of The Opera », en sueur, tapant son micro sur sa cuisse, sauvage, puissant, libre.
C’est d’autant plus étonnant que DiAnno fut viré pour sa consommation d’alcool et de drogues qui portèrent préjudice à sa voix, et qui fit que la fin de la tournée fut difficile. A la réécoute du « Maiden Japan », et ce en version complète bootleg, ce disque est formidable, laissant sur le carreau nombre de concurrents, Motorhead et Judas Priest compris.
Je découvris que Paul DiAnno eut une vie de loser magnifique, un peu comme Steve Marriott, finalement. Il traîna avec les pires putes du Rock FM, fit parti des pires projets de supergroupes de NWOBHM, prit de la drogue et but comme un trou, sombra dans la plus totale déchéance une fois mis à l’écart de Iron Maiden. Ce disque est alors son salut.
Il fonda alors Battlezone en 1985 avec John Hurley et Darren Aldridge aux guitares, Laurence Kessler à la basse, et un batteur américain de Trash du nom de Bob Falck.
Curieusement, Battlezone réussit à ne pas tomber dans la grosse farce néo-trash, et impose à la fois des riffs méchants et un vrai sens de la mélodie hard-métal.
Le titre suivant, « Welcome To The Battlezone » est bien meilleur, et représente l’un des sommets du disque. Un rythme enlevé, lourd mais rapide, et une guitare crasseuse mais dont les riffs ressemble presque à du funk fou furieux. La mélodie est héroïque et guerrière, et DiAnno se surpasse à nouveau, brillant de bout en bout. Hurley et Aldridge ne sont pas des virtuoses, mais savent trouver le solo efficace, sans tomber dans la démonstration pseudo-tapping, la vitesse d’exécution devenant à l’époque le maître-étalon pour juger du brio d’un guitariste. De Steve Vai à Yngwie Malmsteen, tous nous ont abreuvé de ces soli grotesques et épouvantables d’arrogance et d’ineptie sonique.
« Warchild » revient sur des terres plus speed-metal, avec un refrain typique de l’époque, avec ses chœurs virils genre stade de foot qui tuèrent certains titres d’AC/DC ou de Iron Maiden. La chanson reste néanmoins sympa à écouter, efficace et sans prétention.
Ce souffle noir ne retombe pas avec le titre suivant. « The Land God Gave To Caine » est la pièce épique du disque. Pas aussi bouleversante que « In The Darkness », il demeure un titre prenant et réussi, évitant les écueils du métal progressif et des grosses ficelles du hard-rock épique.
« Voice In The Radio » se veut un pas de plus vers le hard-rock FM, même si son introduction mordante en éloigne pour un temps le fantôme. Mais Battlezone est un groupe burné, et la production brutale et sans fioriture permet à cette chanson à la structure plutôt commerciale d’être un excellent titre de Heavy-Metal.
Le disque suivant, « Children Of Madness » en 1987, apportera quelques bons titres, mais n’aura pas le niveau de ce premier disque. Sans doute la faute à une production plus léchée, et une perte d’énergie en cours de route qui laisseront ce disque comme le troisième et dernier grand album de Paul DiAnno.
Depuis, 24 ans se sont écoulés, Paul est presque chauve, mais sa voix chaude résonne toujours dans de petits clubs, s’évertuant à chanter ses classiques oubliés de Iron Maiden. Triste sort pour cet homme brillant, à la voix miraculeuse, et qui sut, en 1986, saisir sa seconde et dernière chance, sans retour.
tous droits réservés