"Tout le disque se consume sur une vague sonique, entre deux sustains, sur fond de guitares, de crashes de cymbales et de chant furieux."
SAVAGE « Loose’N’Lethal » 1983
1983 fut une année charnière pour le heavy-metal. Bien que possédant la suprématie sur le monde rock de l’époque, et à côté duquel la new-wave semblait bien fade, le genre va subir de profonds remous.
D’abord, il y a la disparition de plusieurs grands du genre : Black Sabbath (avant de réapparaître en 1985), Thin Lizzy, UFO. Les gros vendeurs sont alors des rescapées des fameuses années 70 : Ozzy Osbourne, Whitesnake (avec David Coverdale), et Rainbow (avec Ritchie Blackmore).
En ce qui concerne le vent nouveau, c’est-à-dire la New Wave Of British Heavy-Metal, l’espoir retombe. Seuls quelques rares groupes ont réussi à percer : Def Leppard, Saxon et bien sûr, Iron Maiden. Pour le reste, les quelques groupes restants, ils finiront englués dans le hard-fm ou le mauvais son trashy. Car de la Bay Area arrivent des groupes encore plus énervés, inspirés de cette fameuse NWOBHM, les Slayer, Anthrax ou Metallica. Le Trash, puis le Death arrivent, et le heavy-metal à l’ancienne va prendre une sérieuse claque.
Alors, autant vous dire que les groupes anglais de la NWOBHM qui enregistrèrent en cette sombre année 1983 semblaient déjà condamnés.
Savage fut de ceux-là. Le groupe commença sa carrière vers 1978, lorsque le guitariste Andy Dawson et le bassiste Chris Bradley, grands fans de UFO et de Thin Lizzy, décidèrent de jouer ensemble. Il y eut évidemment des démos durant ces années, qui ne restèrent pas inaperçus, mais ne suscitèrent pas de contrat discopgraphique.
C’est le label Ebony qui signa le désormais quartet complété par Wayne Renshaw à la guitare et de Mark Brown à la batterie. Petit label qui signa également les groupes Chateaux ou Grim Reaper, il n’eut jamais les moyens de promouvoir ses artistes au-delà de la Grande-Bretagne. Mal parti.
« Loose’N’Lethal » est un sacré disque. Ce premier album de Savage paru en 1983, donc, est un concentré d’énergie et de rage. On pourrait même y discerner des éléments trash avant l’heure.
Car dés « Let It Loose », le cadre est fixé : guitares saturées, rythmique en embardée, chant sauvage, on est dans le heavy agressif. Et ce n’est pas le plombé « Cry Wolf » qui suit qui va dévier la trajectoire de cette rocket sonique.
Mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi ce « Ain’t No Fit Place ». Superbe pièce épique, le titre explose sur un magnifique solo de Dawson, qui emmène la mélodie dans les confins de la mélancolie urbaine, noire et charbonneuse.
Mais il y aussi ces purs instants d’électricité : le titanesque et trépidant « China Run » avec encore un solo de Dawson hallucinant, qui semble totalement possédé. Il y a aussi « White Hot », menaçant et crade.
Tout le disque se consume sur une vague sonique, entre deux sustains, sur fond de guitares, de crashes de cymbales et de chant furieux.
Les démos ajoutées sur la version cd valent également le coup, ne serait-ce que pour constater le travail effectué par le combo de puis ses débuts. Mais aussi pour constater la capacité de percussion de ce combo infernal.
La suite, ce sera l’album « Hyperactive » en 1984. le son se fait plus fm, avec ce son de batterie pourri d’écho et des soli de guitares dévastés par les coups de vibrato à la Van Halen et les bends suraigus à la Randy Rhoads. Il y a bien sûr beaucoup de bonnes choses sur ce disque, comme sur ceux de la reformation en 1995 (suite à la reprise faite par Metallica de « Let It Loose »), mais aucun des disques suivants ne retrouvera cette magie folle, cette urgence, cette classe rock’n’roll. Dommage, car Savage aurait pu être une vraie alternative au metal fm et autres pièces progressives montées en neige.
tous droits réservés1983 fut une année charnière pour le heavy-metal. Bien que possédant la suprématie sur le monde rock de l’époque, et à côté duquel la new-wave semblait bien fade, le genre va subir de profonds remous.
D’abord, il y a la disparition de plusieurs grands du genre : Black Sabbath (avant de réapparaître en 1985), Thin Lizzy, UFO. Les gros vendeurs sont alors des rescapées des fameuses années 70 : Ozzy Osbourne, Whitesnake (avec David Coverdale), et Rainbow (avec Ritchie Blackmore).
En ce qui concerne le vent nouveau, c’est-à-dire la New Wave Of British Heavy-Metal, l’espoir retombe. Seuls quelques rares groupes ont réussi à percer : Def Leppard, Saxon et bien sûr, Iron Maiden. Pour le reste, les quelques groupes restants, ils finiront englués dans le hard-fm ou le mauvais son trashy. Car de la Bay Area arrivent des groupes encore plus énervés, inspirés de cette fameuse NWOBHM, les Slayer, Anthrax ou Metallica. Le Trash, puis le Death arrivent, et le heavy-metal à l’ancienne va prendre une sérieuse claque.
Alors, autant vous dire que les groupes anglais de la NWOBHM qui enregistrèrent en cette sombre année 1983 semblaient déjà condamnés.
Savage fut de ceux-là. Le groupe commença sa carrière vers 1978, lorsque le guitariste Andy Dawson et le bassiste Chris Bradley, grands fans de UFO et de Thin Lizzy, décidèrent de jouer ensemble. Il y eut évidemment des démos durant ces années, qui ne restèrent pas inaperçus, mais ne suscitèrent pas de contrat discopgraphique.
C’est le label Ebony qui signa le désormais quartet complété par Wayne Renshaw à la guitare et de Mark Brown à la batterie. Petit label qui signa également les groupes Chateaux ou Grim Reaper, il n’eut jamais les moyens de promouvoir ses artistes au-delà de la Grande-Bretagne. Mal parti.
« Loose’N’Lethal » est un sacré disque. Ce premier album de Savage paru en 1983, donc, est un concentré d’énergie et de rage. On pourrait même y discerner des éléments trash avant l’heure.
Car dés « Let It Loose », le cadre est fixé : guitares saturées, rythmique en embardée, chant sauvage, on est dans le heavy agressif. Et ce n’est pas le plombé « Cry Wolf » qui suit qui va dévier la trajectoire de cette rocket sonique.
Mais il n’y a pas que cela. Il y a aussi ce « Ain’t No Fit Place ». Superbe pièce épique, le titre explose sur un magnifique solo de Dawson, qui emmène la mélodie dans les confins de la mélancolie urbaine, noire et charbonneuse.
Mais il y aussi ces purs instants d’électricité : le titanesque et trépidant « China Run » avec encore un solo de Dawson hallucinant, qui semble totalement possédé. Il y a aussi « White Hot », menaçant et crade.
Tout le disque se consume sur une vague sonique, entre deux sustains, sur fond de guitares, de crashes de cymbales et de chant furieux.
Les démos ajoutées sur la version cd valent également le coup, ne serait-ce que pour constater le travail effectué par le combo de puis ses débuts. Mais aussi pour constater la capacité de percussion de ce combo infernal.
La suite, ce sera l’album « Hyperactive » en 1984. le son se fait plus fm, avec ce son de batterie pourri d’écho et des soli de guitares dévastés par les coups de vibrato à la Van Halen et les bends suraigus à la Randy Rhoads. Il y a bien sûr beaucoup de bonnes choses sur ce disque, comme sur ceux de la reformation en 1995 (suite à la reprise faite par Metallica de « Let It Loose »), mais aucun des disques suivants ne retrouvera cette magie folle, cette urgence, cette classe rock’n’roll. Dommage, car Savage aurait pu être une vraie alternative au metal fm et autres pièces progressives montées en neige.
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